Between the Buried and Me - The Parallax: Hypersleep Dialogues

Chronique CD album (30:02)

chronique Between the Buried and Me - The Parallax: Hypersleep Dialogues

Il est des fans de certains groupes (cultes... ou sur le point de le devenir) qui attendent impatiemment le nouvel effort de leurs protégés... C'est le cas pour moi et Between the buried and me (plus communément appelé BTBAM), pour qui le dernier album The great misdirect remonte au 27 octobre 2009. C'est vrai que ça n'est pas si loin, d'autant plus que les membres n'ont pas chômé pendant cette période. Il a fallu tourner un peu partout dans le monde pour promouvoir la galette, puis Dan briggs (bassiste dans BTBAM) a monté le nouveau (et excellent) projet post-rock Orbs. Par la suite Tommy Giles Rogers a enregistré un (encore une fois très bon) album solo sous le pseudonyme de Thomas Giles. Comment le groupe a pu composer cet EP 3 titres intitulé The Parallax: Hypersleep Dialogues en si peu de temps?...

 

BTBAM n'a livré que des albums de qualité (je ne compte pas le best-of sorti chez Victory Records. J'imagine que vu le niveau des musiciens et l'attente musicale de la part des fans, le combo ne peut se permettre de nous faire une livraison en demi-teinte.

3 titres, ça peut paraître court, sauf que quand on se nomme Between the buried and me, on ne fait pas les choses à moitié. 10 minutes environ pour chaque titre qui se révèle être une véritable création, une performance, un acte.

Intro sur quelques notes de piano désordonnées, légère montée en puissance et nous voilà emporté par l'ouragan "Specular reflection" et ses premières rafales de notes et riffs dévastateurs typiques du groupe. Grosse puissance de voix comme à l'habitude, blasts millimétrés et breaks incessants avant le premier refrain mélodique tellement entraînant... L'effet fait mouche. On est de suite séduit par cet EP avant que les premiers passages plus calmes et posés ne fassent leur apparition. Il n'y a pas vraiment de fil rouge qui guide le morceau, plus quelques rappels mélodiques souvent entrecoupés de breaks ravageurs et de quelques couplets metalcore (toujours dans le style si particulier au groupe). Le refrain refait son apparition plusieurs fois avant de laisser place à de magnifiques passages aériens accompagnés de samples bien pensés. Le groupe pose son ambiance, nous emmène dans son univers et pousse le concept du groupe "ovni" encore plus loin. Les moments assez barrés n'ont plus aucune barrière, notamment avec ce travail remarquable au niveau des voix claires (parfois saturées aussi).

On a envie de laisser tourner le cd tant l'ensemble est homogène et ce malgré les changements rythmiques incessants. C'est "Augment of Rebirth" qui prend la relève avec ses riffs étriqués. Dans cette technique hors du commun, les gratteux trouvent une complémentarité impressionnante, appuyée par une section rythmique de folie. Le groupe parvient aussi à poser quelques plans plus simplistes, comme ce riff power écrit pour headbanguer. Il faut dire qu'un peu de simplicité dans ce monde de geeks ne fait pas forcément de mal. Puis c'est le moment d'un break venu d'ailleurs, cette grande idée de placer une ligne de basse polka teintée de vodka et bourrée de groove, ce doux chant clair, le tout introduit par une conversation des animaux de la ferme... Je sais, ça ne veut pas dire grand chose... Mais c'est tellement prenant! Le groupe se sent d'ailleurs obligé de couper le tout avec une pointe de blast avant de repartir dans ce voyage roumain ou je ne sais où... Génialissime... La mélodie et le chant clair viendront poser leurs valises une fois de plus au cours du morceau, sans pour autant avoir l'effet du cheveu dans la soupe. Je parle juste ici d'une architecture parfaite lorsque le final frôle le chaos avant de repartir sur l'intro pour clôturer le tout sur une sympathique avalanche de notes. Ouuuuff... Jolie introduction pour le troisième et déjà dernier morceau "Lunar Wilderness", petits effets de guitare avant montée progressive et déchaînement de riffs tonitruant, rythmiques saccadées en tout genre, pour ce qui consiste le morceau le plus brutal et peut-être le plus complexe de cet EP. Les petits breaks décalés (qui se rapprochent parfois de bruitages de cartoon) bien pensés sont plus un prétexte pour relancer la machine qu'une nouvelle preuve de la créativite du combo. Ce morceau part dans tous les sens, et la fougue qui règne sur cette compo renforce l'aspect chaotique maîtrisé par BTBAM. Un passage assez aérien et son chant clair viennent nous reposer le temps d'un instant et caresser délicatement nos tympans pour finir en douceur l'écoute de cette performance musicale.

 

Les mots sont durs à trouver pour résumer cet EP, qui est un véritable portfolio du savoir-faire du meilleur groupe progressif moderne mondial (vous remarquerez le jugement totalement objectif). Ce groupe repousse les limites de la créativité musicale que peut offrir les musiques extrêmes (et autres). Une nouvelle pièce exceptionnelle a été créée par nos artistes.

Un petit bijou qui laissera bientôt place à la pièce maîtresse du groupe?...

photo de Kurton
le 13/05/2011

1 COMMENTAIRE

jonben

jonben le 20/10/2012 à 15:44:37

J'aime beaucoup le Parallax II qui vient de sortir mais cet EP est une perle, condensant tout le savoir faire du groupe en 3 titres dépassant chacun les 10 minutes.

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