Big Dumb Face - Where Is Duke Lion? He's Dead...

Chronique CD album (1:02:34)

chronique Big Dumb Face - Where Is Duke Lion? He's Dead...

C’est à la fois très frustrant et assez excitant. Frustrant de se dire que, malgré de régulières expéditions dans la jungle du web, machette de compète, boussole et carte de Nawakland à la main, je n’ai jamais été foutu de croiser la route de Big Dumb Face. Excitant de réaliser que, malgré l'usage intensif d'une Toile censée offrir en un simple claquement de doigts accès à l’ensemble de ce qui existe sur tous les sujets, il reste toujours des espaces sombres qui ont échappé à nos systématiques recherches. Du coup on n’est jamais à l’abri de tomber sur une petite merveille oubliée, ce qui est particulièrement appréciable quand l’actualité n’est plus à même de nous fournir de la nouveauté croustillante.

 

Ainsi, non: je ne savais pas que Wes Borland – le guitariste de Limp Bizkit (à l’époque ton grand frère écoutait ça plutôt que Cradle of Filth, parce que les Adidas coûtaient moins cher que les New Rock) – avait un side-project typé Metal barré. Sans doute parce que j’ai toujours montré autant d’intérêt pour la scène Néo que j’en ai aujourd’hui pour le microcosme Drone. Quoiqu’il en soit, si j’avais entendu parler de Duke Lion Fights the Terror!! en 2001, il y a de grandes chances que j’y ai jeté une oreille. Non parce qu’un « album de Death Metal » (qu’ils disent) avec une pochette aussi décalée, sorti par un groupe notamment influencé par Mr Bungle, sûr que ça m’aurait violemment regonflé la poche à Youpi! Mais de cet opus fondateur, on en reparlera plus tard. L’actualité, c’est Where Is Duke Lion? He's Dead..., suite des aventures chtarbesques des frères Borland, 16 ans plus tard.

 

« Après tout ce temps, la crinière dudit lion a eu le temps de se miter… Non? »

 

On ne tentera pas de comparaison, puisqu’à l’époque le prédécesseur nous était passé sous le nez. Mais non, ce nouvel album ne manque ni de brutalité, ni de stupidité. De stupidité, oui, car on parle ici de Nawak Metal « à l’américaine », avec son lot de hors sujets, de sketches débilos et autres subtilités légères comme un burger au steak de mammouth – le standard ayant été établi en 2004 sur le Big Fat Box of Shit de Crotchduster. Where Is Duke Lion? He's Dead... c’est donc des fondations « Death Metal synthétique » (Imaginez un SYL sataniste avec des vocaux de cyber démon en carton) croisé à un Nawak Indus à la Circus of Dead Squirrels, en plus potache toutefois. Au premier abord, l’ingestion de la chose est franchement difficile, les clowneries tendent à insupporter, l’intro se fait rapidement zapper sa mère, tout comme les 19 minutes de « Whipping The Hodeus » – qui nous imposent, sans logique ni plaisir, 1) une berceuse bluesy dont les microsillons vinyles ont fondu au soleil, 2) une animation Disco digne du camping de Beurk sur Mer, puis 3) un final « Garage Death Metal » fini à l’huile de vidange, ces différentes saynètes étant séparées par des plages de bruits de nature, genre « Extérieur Nuit dans le jardin de Mamy Jenny ».

 

Pas très ragoutant, c’est le moins que l’on puisse dire! Pas tant parce que mélanger des mondes aussi éloignés les uns des autres serait a priori une mauvais chose. Mais parce que le résultat semble avoir été fait dans un esprit jemenfoutiste avancé. Heureusement, au fur et à mesure des écoutes, on finit par s’attacher à ces pitreries pas si ineptes que ça. On se met à trouver « He Rides The Skies » avantageusement burné. On se laisse coller tout au fond du crâne la mélodie hawaïenne de « The Blood Maiden », ainsi que celle de sa petite sœur « My Girl Daisy ». On se surprend à trouver « Masters of Chaos » presque convainquant dans le rôle du gros morceau de Death evil qui lamine. Bref: on se laisse avoir comme des bleus. Sauf que ça ne fait pas non plus oublier le bordel infernal qui règne sur « The Goat is Dead » ou « Magic Guillotine ».

 

Bref, si vous êtes complètement hermétiques aux grasses bouffonneries de Crotchduster, Psychostick et consort, n'essayez même pas de vous lancer dans l’aventure. Si vous tenez à l’aspect organique d’une formation Guitare / Basse / Batterie / Chant et que vous avez besoin d’un solide fil conducteur pour vous sentir à l’aise après avoir appuyé sur le bouton Play, réfléchissez-y à deux fois avant de faire le grand saut. Si par contre vous n’êtes pas fermés à de grosses tartines de gras boxon entre 2 tranches de Metal velu et synthétique, vous êtes à la bonne adresse, d’autant que la chose possède un capital sympathie non négligeable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du Death satanique en carton mixé à un Nawak Indus à la Circus of Dead Squirrels... Pas sûr que ce mélange ait figuré sur beaucoup des lettres reçues par le Père Noël cette année. Sauf que vous l’aurez peut-être quand même trouvé dans vos petits souliers le matin du 25/12/2017, Wes Borland ayant décidé d’offrir un épisode 2 à l’aventure délirante qu’il avait commencée en 2001 en marge de Limp Bizkit. Alors certes, le résultat aurait pu être bien pire, mais ne vous attendez pas non plus à du grand art… 

photo de Cglaume
le 28/02/2018

1 COMMENTAIRE

Xuaterc

Xuaterc le 02/03/2018 à 16:41:20

C'est moins jumpy que Nookie

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