Birds of dawn - Blue EP

Chronique CD album (12:35)

chronique Birds of dawn - Blue EP

 

Certains soirs, il arrive de sentir que le sommeil a décidé de nous échapper, de nous oublier le temps d’une nuit.

Il faut parfois accepter de ne pas plonger dans les bras de Morphée et voir  ces instants d'éveil forcé comme une formidable opportunité : celle de découvrir un album que l’on n’aurait pas écouté une fois le jour levé.

 

Birds of dawn est un album vampirique : il ne résiste pas aux rayons du soleil.

Les premières secondes de cet album visent à nous envoûter et nous poussent à répondre aux appels de la nuit ("Night calls"), comme si les deux oiseaux, à l'origine de ce projet, savaient que leur œuvre n'avait qu'une vie nocturne.

Contrairement à Ulysse et son équipage face aux sirènes, on cède facilement à la douceur du chant de la nuit.

Le voyage est lancé et commence véritablement par "Musical poetry".

Si les appels de la nuit se poursuivent au début et à la conclusion de ce titre, entre deux on peut découvrir les harmonies construites entre une guitare acoustique loopée et un alto (dont le son se situe entre violon et violoncelle). Un chant masculin, en anglais, vient se poser délicatement...

 

Le titre instrumental "Under my skin" va nous bercer pendant quelques minutes. L'arrivée de l'alto nous ballotera loin et nous fera voyager jusqu'aux ambiances plus lointaines de "Lunae", interlude qui ne nous sort pas de la nuit mais nous y enfonce bien plus encore grâce à un ukulélé qui résonne jusqu'à ce que la harpe plante l'ambiance de "The spell".

On continue de découvrir la finesse du duo qui distille discrètement quelques notes au glockenspiel et au piano. Une voix féminine aérienne s'invite sur quelques mots tout en accompagnant le chanteur.

Si "The spell" nous envoie loin, ce voyage est brisé par le titre "Bird".

Un jeu de guitare plus haché, des basses plus présentes contrastent avec la légèreté des titres précédents face  aux allures quasi-pop qui se perdent ici, un bon titre mais qui ne se trouve pas à sa place.

Si en moins de deux minutes, l'interlude "Sea of dreams" nous replonge dans la douceur crépusculaire après ce coup d’arrêt, un léger et agréable spleen nous envahirait presque sur "Anyway".

On imagine facilement les doigts glisser sur la harpe, d'autres gratter une guitare...et on perçoit enfin un son de percussion au milieu des cordes qui dirigeaient le jeu depuis le début.

 

Le chant anglais passe sans haussement de sourcil au milieu d'une bande son qui plaira aux fans de post-rock dont l’influence est claire pour les sons au second plan à la Sigur Ros (et accentuent cette  élégante douceur qui nous mène). Les fans de musique mélancolique (mais sans être excessivement geignarde) se retrouveront dans l’atmosphère poétique et rêveuse qui se dégage.

 

Quelques secondes passent, on entend les premiers oiseaux siffler derrière une guitare dans une ambiance qui finit de nous bercer.

33 minutes sont passées, "At dawn" vient de s'achever : le jour s'est déjà levé.

photo de Tookie
le 19/02/2011

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