Bizarre Noir - Pop Songs for Ugly People

Chronique CD album (43:27)

chronique Bizarre Noir - Pop Songs for Ugly People

Un groupe qui arbore fièrement le mot « bizarre » sur ses pochettes d’album, vous avez 2 possibilités. Soit c’est une bande de fumeurs de bédos au système nerveux liquéfié par une musique qui cavale encore moins vite que les grandes oreilles trop sûres d'elles du Lièvre et la Tortue (cf. Reverend Bizarre, Cathedral et son The Carnival Bizarre). Ou bien ce sont de bondissants Augustes lanceurs de tartes à la crème qui font dérailler le train fantôme à l'aide d'un Nawak metal forain plein d’orgue de barbarie et de cuivres farceurs (Bizar Bazar, Bizarre Noir)...

Non non, ne vous fatiguez pas: inutile de me balancer des brouettes de contre-exemples dans les comm’. Je les connais, déjà ** tirage de langue **. Ne faites pas comme si vous ne saviez pas que cette théorie à 2 balles a été élaborée de toutes pièces pour offrir une intro croquignolesque à cette nawa-chronique.

 

Bizarre Bazar fait donc le clown depuis une demi-douzaine d’années sous les chapiteaux d’Indianapolis, Indiana (rangez ce fouet, Jones, on a déjà un dompteur dans le cirque!). Si l’on en croit le discours tenu par le groupe sur les divers supports web par nous consultés, celui-ci se fait une spécialité de monter des shows de folie avec magiciens, femmes à barbe ventriloques et nains géants. Ceci afin de ne pas limiter l’expérience artistique au domaine auditif, mais de combler également yeux, intellect’, imagination et autres terminaisons nerveuses pouvant être titillées en public sans tomber sous le coup d’une interdiction aux moins de 18 ans. Le style autoproclamé de cette compagnie de freaks est l’Avant-garde Theatrical Horror Rock, ce qui est assez bien vu. Parce qu’on baigne en effet ici dans une marmite rassemblant en son ventripotent contenant frissons sexy, mises en scène burlesques, mélanges non conventionnels et Rock inquiétant. Pas hyper Metal, le groupe vient quand même naturellement s’inscrire dans la tradition des 6:33 (un peu), Polkadot Cadaver (beaucoup), Sugarfist, That Handsome Devil, Vicious Hairy Mary et Osaka Punch. Autrement dit dans le cramage de fusible option piste aux étoiles!

 

Si l’on ne pourra juger de la qualité des prestations scéniques de ces affreux jojos, sur disque le résultat est convainquant, malgré un petit bémol sur la qualité de la prod’ qui est bonne mais sans excès de biscotos. On a en effet plus l’impression d’être dans la roulotte d’Irma la cartomancienne et Vlad l’Homme Le Plus Fort du Monde que sous les puissants spots du cirque Zavatta. Remarquez, cela ajoute une petite touche Goth & Toiles d’araignée pas vilaine à ce Pop Songs for Ugly People, 3e album de nos lascars (je ne vous l’avais pas encore dit?). Si des titres tels que « Fun House », « Wonder Drug », « Freak Parade » ou « The Amazing Thing » sont pleins de barbe à papa, d’élans funky et de coussins péteurs, le groupe aime également se faire plus sombre, limite dépressif, comme sur « Greatest Show » ou « Horse Face ». Ce qui n’est pas ce qui nous emballe le plus, avouons-le, m’enfin il en faut pour tous les goûts! Côté armes de destruction auriculaire massive, en sus des classiques instruments rock le groupe use et abuse du piano (clavier & assimilés), de cuivres guillerets et autres accordéons (sur le très Yann Tiersenesque « Music Box »).

 

Rafraîchissant et sympathique, nuancé dans ses ambiances mais évoluant quand même principalement dans un monde outrancier situé quelque-part entre « Chocolat » et « Freaks », Pop Songs for Ugly People ne réussit pas à nous faire oublier les grands classiques du Circus Metal qui l’ont précédé, mais nous fournit largement de quoi attendre le prochain tremblement de terre ClowNawak qui nous proviendra, cette fois encore, d’on ne sait quel chapiteau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: dans la droite lignée des Polkadot Cadaver, Sugarfist, Vicious Hairy Mary et consort, Bizarre Noir propose un 3e album dans lequel les clowns Auguste lancent des regards torves et où les cuivres funky croisent des orgues de barbarie dans des ambiances de piste aux étoiles influencées par la pleine lune….

photo de Cglaume
le 17/07/2017

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