Black Flag - What the...

Chronique mp3 (42:37)

chronique Black Flag - What the...

Probablement qu'à l'heure où cette chronique seras publiée, différents bilans et autres top de fin d'année se tailleront la part belle du monde 2.0. Un nouveau temps imparti (tout au plus, deux semaines) pour passer en revue les bons moments, les fins, les retours, les inattendus et les losers. Ce septième opus de la bande à Greg Ginn tombe à point nommé, puisqu'il réunit les cinq qualifications pré-citées.

 

Faut-il rappeler que Black Flag est un groupe culte pour une pelletée de raisons toutes plus vraies et vérifiées les unes que les autres. Que cette formation fait partie intégrante de l'histoire du rock... avec un grand HARDCORE écrit devant. Que Black Flag fut un groupe dangereux, extrême, de ceux qui guident plus qu'ils ne rassemblent. Que ... lorsque l'on est titulaire d'un si gros passé, on ne s'en sort pas dans un futur souvent plus qu'imparfait.

Les Cramps jusqu'au milieu des nineties, AC/DC ou Motörhead sont s'en bien sortis, Iggy s'est cassé la gueule depuis longtemps, plus encore avec le retour poussif de ses Stooges qu'avec ses reprises de Jo Dassin.

 

Avant le rock, c'était le mal pour les bien-pensants... Black Flag, c'était la guerre ouverte, le sang, les côtes brisées pendant les concerts, la sueur, les larmes et la peur au fond du Van... la peur de n'avoir rien à manger le lendemain. Ça jouait vite, pas toujours bien, avec une énergie à fleur de peau. À l'époque, seul Minor Threat a joué plus vite en ayant un discours plus positif. Dead Kennedys a plongé dans le sarcasme et l'humour ... mais le Flag a porté haut son propos, emprunt de gravité. La bête souvent blessée a fait gémir les autres, parfois les coups ont dépassés les riffs.

 

Forcément, on n'en demande pas tant à des cinquantenaires repus. On ne demande rien d'ailleurs ce qui fait de ce retour, une curiosité inattendue. Greg Ginn nous avait fait le coup , il y'a une dizaine d'années, où le groupe se composait pour moitié des Misfits. De quoi noircir des dizaines de pages de forum sur le pourquoi du comment de ces reformations/split sans à-propos. Dans le cas présent, Black Flag, ce sont 7 bassistes, 7 batteurs, et 4 chanteurs autour de Ginn sur une période active d'une petite dizaine d'années, même si le groupe a vu le jour en 1976 – 90% des chroniqueurs de votre website préféré n'avaient pas encore vu le jour- !

 

What the... ? (Fuck) déboule dans une indifférence générale lors de cette rentrée 2013. En général, dans ce genre de situation, une poignées de vieux qui savent, font la morale à tous ces jeunes ignorants sur la solennité du moment... ici rien. Et les kids en question, ignorent probablement cette nouvelle parution. Ici, à la rédac, nous n'étions pas légion à nous ruer sur l'objet. Merde, ça s'appelle Core and Co pourtant... le Core quoi !

What the...  Black Flag... ah, ces mots auraient pu déclencher une tornade de superlatifs et d'enthousiasme tous azimuts. Le retour des grands anciens, cette science du riff à la fois rock'n'roll et contemporaine, cette basse élastique parfois jazzy ou carrément métal, ces martèlements, et ce chant primaire (avec les chœurs du même acabit) ; cette chaleur et cet engagement. Et bien figurez-vous que l'on retrouve tout cela dans l'ensemble des 22 titres (pour une durée de 42 minutes et des poussières). « Get out my way » est un modèle du genre. Diantre que cela joue bien sur cette plaque. Pourtant à l'heure de poser une note, on ne dépassera pas le 5/10... juste par nostalgie.

 

C'est là tout le problème de ce disque, il rappelle les K7 faites maison, à l'époque où l'on découvre qu'il y'a autre chose que la new-wave et ses synthés en musique (même si Black Flag et Dead Kennedys partagent la bande avec les Bérus, Killing Joke et Bauhaus).
Objectivement, on ne peut pas apprécier cet album pour sa musique, tant, tout est archi-connu et rabâché depuis des lustres. Et le comble, c'est tout le toutim peoplesque qui accompagne la parution. Genre, je vire le chanteur après un concert... le chanteur quasi historique (le deuxième sur la liste), genre, je la joue grand seigneur en jouant le caritatif mais avec des exigences dignes d'une Rihanna... ou en se confondant avec Flag qui réunit des membres anciens du combo. Rock'n'roll is business et dans le cas présent, il n'y a pas de gagnants.

photo de Eric D-Toorop
le 02/01/2014

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/01/2014 à 12:17:33

Un morceau d'histoire cette chro.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 02/01/2014 à 13:16:57

ah ben merci, man

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 02/01/2014 à 13:30:12

LE retour du vendeur de photocopieuses au chant, quand même!

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