Blóð - Serpent

Chronique CD album

chronique Blóð  - Serpent

Vrai couple sur scène comme à la ville, Ulrich (Volker, Otargos) et Anna Wegrich (Lynn) ont formé Blóð (sang en islandais ou en norrois) en 2020. Serpent est déjà leur deuxième album.

Et cette métaphore de la sorcière colle comme un gant à cette plaque.

Car Blóð est envoûtant et parfaitement inquiétant. Les Parisiens ne semblent pourtant pas utiliser des ingrédients révolutionnaires.

J’dis ça, j’y connais walou dans le genre alors tout est une question de feeling. Celui de Serpent est sombre et lugubre, tellurique et puissant. Le son, concocté à la maison par le couple, se base, alors, sur des riffs monolithiques et une basse grondante. Il nous prend à la gorge, et nous écrase sous une chape de noirceur peu commune. Mais l’ambiance ne nous entraîne pas vers la dépression. Car le froid glacial émanant dès la première compo de l’album doit sans nul doute beaucoup au Metal le plus Noir.

Nous sommes plutôt happés au cœur d’une forêt où chaque note prend des atours sombres. Cependant rien n’est gratuit et facile dans les aspect compos de cet album. Elles sont efficacement construites autour de redoutables progressions. Le titre "Serpents" se pause alors en modèle du genre, déroulant ses ténèbres comme le corps de l’animal auquel le morceau emprunte son nom.

En grande maîtresse de cérémonie, Anna apporte son timbre fascinant.

Le plus souvent lancinante, sa voix monte dans des envolées possédées aux portes de la folie. La démence d’une condamnée au bûcher se tordant et suffocant dans les flammes.

Ainsi, aucune goulée d’air ne viendra nous sauver du sabbat très cinématographique se déroulant dans nos oreilles et sous nos yeux.

 

Et Blóð ne tape pas dans le créneau de la série familiale à la Charmed mais plutôt dans The Witch, le petit chef d’œuvre de Robert Eggert. Ce n’est pas pour rien que le couple fait référence au film Häxan dans son sixième morceau.

 

Tourné un an avant le Nosferatu de Murnau, Häxan de Benjamin Christensen, que l'on peut considérer comme l'un des tous premiers films d'horreur, constitue l'une des œuvres les plus importantes du cinéma muet en même temps qu'un parfait plaidoyer contre le puritanisme et les obscurantismes de tous bord.

Alors, sur ce morceau, Anna brise son flow habituel et rentre dans une colère déclamatrice du plus belle effet.

 

Personnel et obsessionnel, Serpent se love dans le cervelet.

On y retourne pas forcément souvent car l’album est intense, mais, à chaque fois, avec un engagement total.

photo de Crom-Cruach
le 19/05/2021

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