Brokken Roses - Dick Reverse

Chronique CD album (43:28)

chronique Brokken Roses - Dick Reverse

Aaaah, un All-Star Band à la française ! On ne peut pas dire que cela coure les rues. Les groupes français (tous styles confondus) ne sont pas de grands fans des featuring, des échanges, sans doute une question de point de vue culturel. Alors qu’aux ouéssés vers qui se tournent la majorité des gens qui font de la musique à guitares, cette pratique est une seconde nature (depuis en gros l’invention du Rock), dans nos contrées, le phénomène est rare et souvent peu concluant. Récemment, lorsque Sons of Frida et Rome Buyce Night s’associent, ce sont les 2 groupes ensemble, il n’y a pas d’échange de musiciens. Ici, si un musicien rejoint un autre groupe, démarre un travail en solo, ou monte un autre groupe, la méfiance s’installe et on parle tout de suite de split (à grands renforts de malentendus et clichés sur la séparation).  Chez les ricains, la donne est différente, Ministry a multiplié les collaborations d’un jour (ou plus), et Jello Biafra en a fait une carrière. Je parle via le prisme de la France, mais je peux étendre à l’ensemble des pays Européens. Décidemment, oui, une question de culture dans le meilleur des cas ou de mentalité nimby dans le pire. J’ai déjà envie de donner tous les points rien que pour l’effort.

 

Brokken Roses où la rencontre entre Lolux (Batteur chez Brigitte Bop), The Duke et Caballero (respectivement basse et guitare chez Gravity Slaves) et Pierre (Burning Heads, au chant et à la guitare)… ça y est lecteur, tu salives ? En plus, ce qu’il y a de génial dans ce qui va suivre, c’est que je ne vais pas écrire une chronique d’un énième groupe qui fait de la zic pour les punks à roulettes… Oui, ce fléau pop-punk de la côte-Ouest de l’Amérique du Nord. Brokken Roses œuvre dans le Rock et plutôt le (très) bon. Avec une telle assemblée de routards, pas besoin de guide (sic): pose la plaque dans ton lecteur, referme le couvercle, appuie sur play, ferme les yeux et hoche la tête. Si ton visage s’empourpre et qu’un sourire béat agrémente ton faciès fatigué d’une dure journée de labeur injuste, mal considéré et mal payé, c’est normal. C’est parti pour quarante-trois minutes de plaisir.

 

Alors, il faut oublier au plus vite le nom de l’album Dick Reverse, private joke qui ne concernera que les francophiles, et assurera un fou rire gras aux Stéétse où l’album pourrait trouver une bonne place. Seule et grosse faute de goût. Passons à l’essentiel: le rock des Brokken Roses est inspiré – « I was made for lovin’ » de Kiss sur « The Devil » par exemple, il puise dans la tradition blues avec bonheur « Say Goodbye » et « Ain’t gove love », plonge dans le Desert-Rock que l’on aime chez Masters of Reality ou Kyuss, les ¾ de l’album. Et très justement ils défendent brillamment une reprise du « Kids in America » de Kim Wilde – morceau toujours imparable pour les concerts.  « Do you really love » en dérapage punkoïde rappelle quand même d’où viennent ces gens, pour les distraits. Je ne sais pas si c’est référence au chewing-gum qu’il ne quitte jamais mais « The Bubble » me fait penser au meilleur de Dave Grohl avec ses Foo Fighters et à écouter de plus près, ce groupe a eu sans doute une influence non négligeable. Tiens, Foo Fighters: encore un All-Star Band !

 

Au final, un disque plus que plaisant qui donne envie de voir ces Brokken Roses sur scène. On peut faire dans le Stoner sans copier ad vitam aeternam QOTSA, bonne chose. Hervé « Dick » Forniéri va apprécier.

photo de Eric D-Toorop
le 18/03/2011

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