Brothers Of The Sonic Cloth - s/t

Chronique CD album (44:00)

chronique Brothers Of The Sonic Cloth - s/t

Tad Doyle est un personnage à part dans le monde du rock américain. Un type au physique impressionnant, taiseux et taciturne ; qui va enregistrer une vingtaine de disques entre 1988 et 1999, tous formats confondus avec son groupe Tad (ben oui).
Enfant issu de la working class de l'ouest des Etats-Unis, Doyle traîne une image de brute qui va s'étendre jusque dans les prémices de son parcours musical. Il passe la fin des années 80 entre son job à l'abattoir et les scènes « grunge » qui se forment.
Sa rudesse traduit déjà une forme de sagesse et de rigueur qu'il va imposer dans son groupe éponyme. 15 ans après son arrêt, Doyle revient avec enthousiasme et toujours cette rigueur de sage. Chronique d'un album inattendu.

 

Brothers of the Sonic Cloth aurait du être un album de solitaire, un moyen pour son auteur de mettre en avant un tas de musiques, un tas d'émotions. Une première dans ce registre. Finalement, c'est sous la forme d'un trio que le grand Tad revient et pas vers ses premières amours. « Lava » en introduction pourrait faire penser à une reboot mal déguisé, il n'en est rien. Brothers of the Sonic Cloth propose une musique plus lourde, plus lente, et surtout bien plus viscérale et oppressante.

 

Brothers of the Sonic Cloth avance à lourds pas dans les travées tracées par Neurosis, et la signature avec la maison-mère, est tout sauf une surprise. Le plus amusant est de percevoir les sourires des protagonistes à chaque mesure. Du Neurosis sans prises de tête, certes, mais en plus sale...

 

L'album a les défauts de ses qualités. L'auditeur comprend vite dans quel univers, il met les pieds. Comme le genre a été bien garni ces dernières années, il peut trouver le tout sinon fade au moins avec un goût de trop peu. L'idéal est de laisser dans un coin reposer la pièce est y revenir presque par hasard. Ça et là, quelques touches plus marquantes retiennent l'attention. La saleté de la première écoute fait place à l'intensité. Le bagage punk/heavy des protagonistes est plus présent. Une sensation étrange et bienveillante de familiarité finit par s'installer.

Retour gagnant, les patrons devraient en prendre de la graine.

photo de Eric D-Toorop
le 16/07/2015

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