Carnal Forge - Gun to mouth salvation

Chronique CD album

chronique Carnal Forge - Gun to mouth salvation

11 ans… c’est le temps qu’il aura fallu au groupe de Death/Thrash suédois pour revenir sur le devant de la scène avec leur nouveau-né : Gun To Mouth Salvation (rien que ça !). Bien qu’existant depuis 1997, la formation n’a jamais su vraiment briller. La faute principalement à une discographie, certes globalement correcte, mais sans grande notabilité. Sérieux, même Leech avec son unique album Cyanide Christ en 2013 a fait mieux (et pourtant, la moitié de ses membres officient, ou ont officié dans Carnal Forge). Une décennie et un nouveau chanteur plus tard, est-ce un retour gagnant ?


Il ne faudra pas beaucoup de temps pour comprendre à quelle sauce vous allez être mangé : Carnal Forge, c’est méchant ! C’est bien simple : le combo nous délivre ici toute sa rage et sa colère dans un florilège de riffs tranchants, de batterie frénétique, magnifié par son dernier arrivant. Tommie Wahlberg (chanteur sans antécédent) est l’élément qui donne tout son sel à la recette. Jusqu’alors, la voix du groupe tenait plus du thrash/punk mais souffrait d’un manque de relief affligeant, qui poussait jusqu’à l’ennui. La chose s’était améliorée sur la durée, mais restait un point noir des productions du groupe. Ici, le chant de Tommie est clairement typé death, agrémenté d’un léger cheveu sur la langue (ce qui n’est pas sans rappeler un autre chanteur suédois). Son timbre puissant et rageur fera venir à nos esprits l’image d’un tueur en série, la mousse aux lèvres, pris aux chaînes dans sa folie meurtrière. Vous l’aurez compris, c’est sous la bannière du déchaînement le plus exacerbé que se profile cette nouvelle offrande.


La musique de Carnal Forge est avant tout marquée par le thrash, mais depuis leur album Testify For My Victims, les influences mélodeath se font bien mieux sentir (cf. le titre « Burning Eden »). Voilà pourquoi la plus grande spécialité des Suédois sera de nous en mettre plein la gueule dans un premier temps pour mieux nous plonger en enfer. Les refrains sont bien plus notables pour l’ambiance qui s’en dégage (celui de « Parasites » fait même froid dans le dos) tandis que les riffs, eux, seront à l’honneur dans les intros et couplets. Et là, premier truc chiant : comme semblant coincé dans ce schéma, chaque titre se présentera sous cette forme, plus ou moins subtilement (OK, surtout moins en fait). C’est un détail quand c’est bien fait, mais dans Gun… certaines structures semblent hachées au couteau de boucher. Double effet KissCool, puisque l’on sait de toute façon que l’on va se faire bouffer tout cru, l’intimidation est totalement annihilée, et rend presque les titres prévisibles.


Mais ne vous imaginez pas pour autant que vous allez vous faire chier. Certes peu nombreuses, les différences auront pour autant le mérite d’être réelles et bienvenues. Les titres « King Chaos » et « The Order » bien mieux adaptés au live, vous feront chantonner sans vous en rendre compte. « Sin Feast Paradise » se fait justement remarquer pour son mid-tempo (sans perdre les qualités déjà évoquées). Mais c’est surtout « Bound In Flames » qui risque de prendre de court. Titre le plus mélodique de cette galette, les riffs aigus manifesteront leur présence plus fortement, et le chanteur fera même du chant clair (mais pas beaucoup, rassurez-vous). Et là paf ! Deuxième truc relou : à force de chercher ce qui distingue les titres entre eux, on se rend compte que le mixage a pas été fait par le gars le plus soigneux du monde. Il y a plein de petits riffs et idées très agréables, mais tellement noyées qu’il faut presque s’isoler pour les entendre (ça vous donnera une excuse pour rester dans votre tanière). Du reste, je l’ai déjà dit, mais vos tympans vont prendre cher ! Déjà parce que la batterie est hyper impactante, mais aussi parce que l’ingé son a oublié de baisser le bouton volume (je vous jure que ça sonne fort dans les oreilles).


A la sortie de cette ogive, on ne peut qu’être pris par une folle envie de s’en remettre un coup. Toute cette rage décérébrée va vous donner envie de vous déhancher dans votre salon, au point de vous imaginer en train de vous entraîner pour les pogos (j’ose à peine imaginer le rendu en live). Les faiblesses arrivent à se faire compenser par un rythme soutenu, et surtout un chanteur qui est là pour vous foutre une rouste que même vos pères n’ont pas osé vous en mettre une  pareille. Donc oui, après 11 ans d’attente, Carnal Forge a réussi à nous offrir son meilleur album. Vous allez sautiller sur les titres « Reforged » et « State of Pain », casser votre cou sur « Aftermath », et vous aller aimer ça. Maintenant vous êtes prévenus : ça va faire mal, et il y a des dents qui vont se perdre.

le 27/03/2019

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 27/03/2019 à 11:50:48

À te lire, il semble que les points forts et les points faibles n'aient pas beaucoup changé depuis les 2 premiers albums. À l'époque, le groupe était le challenger de The Haunted. La situation a bien évolué depuis...

Margoth

Margoth le 27/03/2019 à 14:32:09

Bon, par contre, elle n'est pas de papy cette chronique ;)

pidji

pidji le 27/03/2019 à 17:50:32

y a eu un p'tit bug que je ne pige pas :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/03/2019 à 18:56:40

Vocaux bien trop en avant, son trop clean: dommage car niveau compo, c'est bien crétin comme j'aime.

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