CHILD ABUSE - Cut And Run

Chronique CD album (29:09)

chronique CHILD ABUSE - Cut And Run

 Ils sont de retour les affreux jojos de NY. Trois ans après la sortie de leur 2e album éponyme à l'artwork à peu près aussi improbable que leur musique, Child Abuse est paré à enfoncer le clou dans votre cerveau, à le planter le re-planter et le faire tourner pour tout réduire en bouillie. Parce que c'est bien à du potage que votre matière grise risque de ressembler si vous arrivez au bout des 6 titres de ce Cut & Run. Amis aventuriers des esgourdes pour qui Aphex Twin est aussi digeste que Bob Sinclar, attelez-vous à ça.

La recette n'a pas changé, les ingrédients sont toujours les plus caloriques qui soient et on mélange toujours tout et n'importe quoi avec la même désinvolture et le même souci d'agression. Les claviers Locustiens vous donnent parfois l'impression d'être au milieu d'un univers mécanisé en révolution. Le tout sursaturé, bien sûr... Même ces espèces de voix murmurées qui vous donnent l'impression de nager en plein cauchemar co-scénarisé par Phillip K.Dick et William Burroughs. D'ailleurs il est très probable que les membres du combo new-yorkais aient absorbé autant de pilules pour composer que les défunts génies littéraires ne le faisaient pour s'inspirer. Et quand ça ne suffit pas pour vous rendre dingue, on répète inlassablement ces cycles comme sur l'éponyme "Cut & Run". On dirait que, cette fois-ci les Child Abuse ont pris le temps pour écrire les morceaux les plus durs à appréhender, en rognant un peu sur le côté speed et épileptique qui était plus présent sur le 2e album (et qui, paradoxalement, rendait le tout un peu plus accessible, à la Genghis Tron). Ici c'est un véritable travail de sape et d'orfèvre en même temps, une sorte de free jazz mécanisé joué par un psychopathe. Et ce surtout à cause des sonorités électro et cette basse sursaturée. Quand ça joue plus lentement, quand ça blaste moins, bah bizarrement on ne comprend plus où ils veulent en venir... Et ce même si leur free-jazz-électro-aliénant est (trop?) inspiré, quand ils simplifient un tout petit peu ça peut donner du bon riff mortel comme sur 'Financial Burdon' et sa fin titanesque.

Pour ce qui est de finir en beauté 'Froze Toes' achève définitivement de réveiller le psychopathe qui sommeille en nous; associez la bande son d'un film d'horreur de série Z pour les claviers, une partie rythmique chéper à la Magma, le tout montant en puissance avec des sons incongrus et une voix de possédé et vous finirez par sortir égorger le yorkshire de la vieille du 2e, juste parce que ça vous soulagera... Garanti.

photo de Mat(taw)
le 18/06/2010

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