Compilation - PAN !

Chronique CD album (36)

chronique Compilation - PAN !

Voilà l’exemple-type du disque hors contexte. Oui, vous êtes toujours bien chez Core & Co et point de Metal, Doom, Thrash, Hardcore, Symphonic Blast ici, nenni. Juste du Rock’n’Roll et avec Lio au casting en plus !

Rangez les kalachnikovs et les bazookas, je vous dois une petite explication.

 

Freaksville est un label indépendant belge en activité qui fête ses 5 ans cette année. La maison est plutôt spécialisée dans la pop pervertie, le garage noise, et l’electro  un poil minimaliste. Le taulier, un certain Monsieur Schoos – mieux connu sous le nom de Miam Monster Miam – est un passionné de claviers vintage, de guitares twangs, de films de ninjas, de soucoupes volantes – surtout, si elles décollent de chez Ed Wood, de filles au seins lazerifiés, et de rythmes primaires, bercé par l’esprit du Grand Serge et les basses de Simon Gallup. Le bonhomme a commencé sa carrière en se retroussant les manches d’un costume piqué chez Beck et de boots chouravées à Wayne Coyne (Flaming Lips). En matière d’attaques lysergiques et de mini-symphonies pop bancales, il a payé son dû. Multi-instrumentiste, collagiste, illustrateur, homme de radio, le bonhomme a de la ressource et une sacrée paire de potes.

C’est donc, sans frémir, que l’homme en noir gominé nous propose cette compilation PAN ! justement sous-titrée Underground garage Rock, Chanson louche and Perverted Blues. Esthétique, cette compilation l’est assurément. UFO GOES UFA ouvre le bal avec un Hong-Kong Slasher des plus prometteurs. Parfait point de croix entre fuzz géante et batterie minimaliste le tout à haute dose d’acides. Ça gaze, ça shoegaze même.. pour attirer Rockhausen et leur caustique et minimaliste (cf Cabaret Voltaire) Sleeping Volcano. Petite tuerie ce morceau. Du tout cuit pour introduire le Blues Automatik du gérant accompagné de ses Loved Drones, synthèse entre Joan Jett, Kraftwerk, le blues à l’harmonica et le rap allemand ! Imparable, le tout en 2’30 siouplé !

 

Lynda Wunderbar punkoïse le tout avec Classé X. Les Slits ne sont pas loin.Marie-France, égérie parisienne des 70’s y va de son déréglée circa 1977 (l’année ou Miam poussa ses premiers cris). Plus loin, Les Stray Rats pactisent avec le fantôme de Joe Strummer pour un rockab’ du meilleur acabit. Tout au long de ses 13 titres – dont le magistral, j’ai fait sauter le monde du vétéran Jacques Duvall – Freaksville propose avec ce disque une respiration salutaire dans la jungle chaotique du tout à la consommation. On tient là un vrai disque, avec de bons tracks. On croise les fantômes de Lux Interior, de groupes pop psychés des 60’s, de Patrick Eudeline – ah non, il est toujours de ce monde -, Russ Meyer et Roger Corman en pleine transaction, Tarantino en repérages et toujours cette plantureuse jeune japonaise aux seins lazerifiés !

 

Et Lio dans tout ça, imaginez Wendy des Plasmatics séquestrée par les Cramps !

photo de Eric D-Toorop
le 06/11/2010

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