Contrarian - Their Worm Never Dies

Chronique CD album (37:14)

chronique Contrarian - Their Worm Never Dies

Non vraiment ils abusent les Américains! On le sait que Boeing et Airbus se tirent la bourre. On le sait qu’avec SpaceX Elon Musk attaque sans relâche les parts de marché du lanceur européen. Mais de là à entamer une campagne musicale officielle de dénigrement « Contre Ariane », c’est pousser un peu loin le bouchon de la libre-concurrence agressive…

 

Pardon? On m’avait dit « Au prochain jeu de mot complètement pourri tu sors »? Ouais mais c’était ‘y a bail, non?

 

D’autant que finalement Contrarian n’est qu’en partie américain, son batteur / vocaliste n’étant autre que George Kollias, membre éminent de Nile, certes, mais possédant un passeport délivré par les autorités grecques. De fait, plutôt que de militer contre les lancements de satellites depuis la base de Kourou, la formation passerait plutôt son temps à rendre hommage au Technodeath des 90s, notamment aux œuvres d’Atheist ainsi qu’aux 2-3 derniers Death. Cette batterie qui essaime des tempos Jazz quasi plus souvent que des blasts, cette basse toute puissante qui lâche des chapelets de bulles irisées, ces guitares qui brodent de concert ou volent en escadrons de furieux frelons, ces vocaux rêches et acides parents du Black, cette prod un peu nébuleuse où pourtant chaque piste peut être individuellement tracée… Tout ici semble témoigner d’une admiration sans borne pour Unquestionable Presence et The Sound of Perseverance – sans compter Focus, aussi, pour faire bonne mesure.

 

Alors oui, le descriptif de la chose est suffixé d’un « progressif », ceci afin d'insister sur les créations d’ambiance, les pauses délicates, et pour démarquer nos amis de tous ces générateurs aléatoires de mesures asymétriques, de polyrythmies et de quintolets de doubles croches qui abondent dans cette scène. Contrarian prend le temps de déployer ses ailes, comme de les reposer. Il fait tourner généralement au moins deux fois ses riffs par morceaux – ça rentre mieux! – et intègre ses sprints dans des effusions épiques qui offrent un vrai cadre à la musique, contrairement aux groupes qui shreddent pour shredder. Au comble de l’apaisement, la formation commet même un « Their Worm Never Dies » que se résume à une lead bluesy s’épanchant langoureusement le long d’un fil mélodique rappelant une version paresseuse de l’un des riffs du « The Call of Chtulhu » de Metallica. Ça n’est d’ailleurs pas dans cet exercice qu’ils se font le plus remarquer. Non, on les préfère sur « Vaskania », qui sonne déjà comme un nouveau classique d’Atheist. Ou lors de ces moments plus particulièrement vigoureux, tels le collier de leads Schuldineriens qui termine « My Curse », ou tel le grandiose décollage qui surgit à 0:19 sur « Among The Misled ». On notera aussi la touche quasi-orientale qui éclot parfois – peut-être du fait de certains réflexes greco-niliennes de George – comme sur les complaintes guitaristiques qui tapissent le fond de « Among The Misled », ou lors de ce lourd réveil, à 0:46 sur « The Petition », quand des échos du Orphaned Land des origines se mettent à retentir au fond de notre caboche nostalgique.

 

Le problème pour accéder à la division du dessus n’est donc ici clairement pas un manque de classe, de moyens ou de technique. C’est juste que l’album manque un peu de personnalité, ainsi que de ce petit plus qui fait les grands tubes intemporels. Mais on reconnaîtra à la formation qu’elle n’est pas loin de l’objectif visé, et qu’elle mérite grandement d’accéder au cercle des seconds couteaux qui comptent vraiment. En attendant d’atteindre les étoiles (… ce qui ne se fera pas grâce à Ariane, du coup).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un concentré de Death technique à la Atheist / late-Death, avec George Kollias de Nile derrière les futs et le micro, ça existe, parfaitement. Pour vérifier l’info rien de plus simple : demandez Their Worm Never Dies de Contrarian à votre crémière, et savourez.

photo de Cglaume
le 06/08/2019

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