Creeping Fear - Onward to Apocalypse

Chronique CD album (43:09)

chronique Creeping Fear - Onward to Apocalypse

 

Onward to Golgotha + Dawn of the Apocalypse = Onward to Apocalypse?

 

... Voire même, pour rester dans les pures incantations:

Onward to Golgotha + Upon the Throne of Apocalypse = Onward to Apocalypse?

 

Mouairf, l'arithmétique – surtout quand elle est aussi sommaire – n’explique pas tout. Certes ce premier album de Creeping Fear a fréquemment le teint sulfureux, et plus qu'occasionnellement la guitare blasphématoire. Certes il n’est pas rare que les Franciliens décident d’instiller dans les cavités auriculaires de l’auditeur des ambiances pesantes, inconfortables, voire étouffantes. Tout comme les grands frères américains de chez I. & I. Bros Associates, c'est ça. Et puis sur la pochette du présent objet de nos attentions, ça sent la (... toute toute première) biguine party qui a viré au vinaigre... Je vous le dis: on s'y croirait!

 

Sauf que l’arc des Français possède bien assez de cordes pour pouvoir singer la lyre d’Assurancetourix. Parce qu’en parallèle des lourdes avancées à travers d’épaisses coulées de lave, le groupe ne loupe pas une occasion de se lancer dans de bonnes vieilles cavalcades blastées musclées de la nuque. Voire de flirter avec les limites vomitives d’une approche « War- » typiquement AngelCorpso-sud-américaine. Quand ce n’est pas plutôt l'heure de se vautrer dans des mid tempos gras du boyau et des harmoniques sifflées qu’on croirait un morceau de barbaque de chez Canniboule. A dire vrai, sur Onward to the Apocalypse l’offre Death Metallique est vraiment très large. Classique – pas de chant clair, de coreries, ni de saccades Meshuggophones –, velue, bourrue, mais large.

 

Le growl est virulent et grésillant. Le ton est menaçant. Certains passages impressionnent durablement (le breakdown lipidissime à 2:33 sur « Divine Casualties », la décharge libératrice à 2:30 sur « Soiled, Tainted and Merciless », le riff brulant de coureur de fond à 1:00 sur « Life Denied »…). Et pourtant…

 

... Pourtant, si l’amateur de Death moulé à la louche retirera de cette galette la satisfaction du gourmet s’offrant une dégustation à l’aveugle chez un grand chef étoilé, de ce large brassage ne ressort malheureusement ni personnalité bien trempée, ni « tube » ultime. Pas un petit « Phobophile », un « Blame it on God » ou un « Soon To Be Dead » pour la route (oh hé hein: on peut rêver non?!). Pire: certains passages frisent de bien trop près la repompe pour qu’on puisse y entendre autre chose que de lourds emprunts à notre patrimoine death-metallique commun. Ainsi ce riffing dont la première occurrence se manifeste à 0:28 sur « Swallowed By Death », n’est-ce pas note pour note celui de « Incarnated Solvant Abuse » de Carcass? Et si l’on n’arrive pas trop à mettre le doigt sur cette impression de déjà-vu qui nous assaille au début de « Divine Casualties » (... en même temps ce plan mid de la fesse a déjà été usé jusqu’à la moelle par des brouettes entières de groupes ricains), on ne peut pas ne pas reconnaître Cannibal Corpse quand, à 2:35 sur « Spreading Disease », déboulent ces trémolos reconnaissables entre mille.

 

Varié, compétent, appliqué, le Death Metal pratiqué par Creeping Fear a tout ce qu’il faut où il faut... Hormis la petite touche à part qui marque, et cette capacité à accrocher qui appelle irrésistiblement une N+1ème écoute. N’empêche, Onward to Apocalypse constitue d’ores et déjà une putain de carte de visite!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: classique mais varié et diablement affuté, le premier album de Creeping Fear place les Franciliens dans la 1e division du Death de tradition. Manque juste cette putain de petite étincelle qui permettrait de véritablement déchaîner l’Apocalypse en sortie directe de nos enceintes…

 

 

photo de Cglaume
le 27/06/2017

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/06/2017 à 12:44:08

Tiens vais prendre une louche...

Al Maazif

Al Maazif le 27/06/2017 à 13:21:20

Assez d'accord avec lapin, bien fait mais il manque la petite chose qui fait la référence. Pas fan du chant et du relatif manque d'atmosphères aussi.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements