Daggers - It's Not Jazz, It's Blues

Chronique Vinyle 12" (28:13)

chronique Daggers - It's Not Jazz, It's Blues

Armés d'une poignée d'albums dont des live, Daggers franchit le cap des cinq d'existence avec un album qui, très certainement, fera parler de lui. Voyez-vous, c'est pas tous les jours que le hardcore se marie à la subtilité.

J'entends déjà les pas-assez-ceci, les trop-celà. C'est qu'à la première écoute, l'ensemble des 12 titres nous baignent dans des pulsions éparses et des émotions diverses. Déjà un bon signe, aucune indifférence ne pointe à l'horizon.

 

It's not Jazz, it's blues dégage de la prétention, de l'érudition aussi. Comprenez, on imagine ces Rough boys biberonés, alors qu'ils marchent à peine, aux sentences des grands anciens, Deep Purple, Uriah Heep, ELO ou Pink Floyd. Des parents aimants, en sous-pulls en tergal et en pantalons de velours côtelés pour tous les dimanches de sortie. Le vendredi, après le bain, ils pouvaient quand même regarder les épisodes des « Maîtres de L'Univers ». Et 20 ans plus tard, ces enfants allaient faire de la musique (début du groupe en 2007). Daggers est une entité avec une sacrée personnalité. Leur hardcore, si séminal soit-il, et lui aussi poli. Les références ont été bien digérées.

 

C'est donc avec le cul coincé entre le pourpre profond, Faith no More, Neurosis et Do or die (certainement à l'époque de Stuck Up) que les garçons vont parfaire leurs gammes. Entre virulence, profondeur, un certain classicisme et une touche de folie. C'est que l'on retrouve tous ces éléments, en ordre dispersé dans cette plaque. Le tout pour délivrer une musique très précise et osons-le dire parfaitement reconnaissable, ce qui n'est pas une mince affaire.

 

It's not jazz, it's blues aimerait nous faire croire qu'il reprend les éléments précités, alors qu'il est question de Sludge et de Hardcore noir parfois ralenti. De la prétention, on retient qu'il n'y a rien de médiocre dans leurs choix, tout est égal et c'est ce qui donne la cohérence à l'album. Des ajouts « Labyrinth » à l'énorme «Blues » tout se tient. Les plaisirs sont variés. Assez typique chez les groupes belges finalement, toujours prompts à tenter le hors-pistes quelque soit le genre. Ici ça tamponne comme il faut, ça crustille, ça joue chanmé mais maîtrisé. Mention spéciale à la paire rythmique qui sort du lot par ses touches d'ingéniosité, et au hurleur de service - Greg Danger (ben oui) qui-fait-peur-quand-même.
Niveau riffs, on a droit au catalogue des guitaristes de tous poils qui ont laissés leur empreinte.
Bon tout ça sonne très moderne, la prod est solide sans superflus, « Cultist » en est un bel exemple.

 

Un des plaques de 2014 – en vue des prochains tops – assurément, d'autant plus que Throatruiner records, les a à la bonne. On va causer le belge, le liégeois ou l'arlonais, cette année !

 

photo de Eric D-Toorop
le 10/04/2014

6 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 10/04/2014 à 09:50:28

Pas facile d'entrer dedans, mais c'est vrai qu'il est bon ce disque.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/04/2014 à 13:04:11

M'en a gratouillé l'une sans gratter l'autre cet album. Toujours pas pigé l'aspect crust.

daminoux

daminoux le 10/04/2014 à 13:16:28

everyday everyday ...c'est mon coup de coeur du début d'année.... cette album s'écoute comme une histoire avec ces passage calme, tumultueux.et ce chant que je trouve narratif. a noté le gros travail sur la basse et batterie qui savent faire autre choix que de suivre la guitare et qui apporte cette ambiance... et cette fin qui débute a la defeater est qui part vers la folie pur... est ce une histoire, une journée, un réve.... c'est un putain d'album dont je ne m'attendais pas .... everynight , everynight. est ce une histoire, une journée, un réve

daminoux

daminoux le 10/04/2014 à 13:17:02

j'ai merdé a la fin

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 10/04/2014 à 15:38:31

Pour Crom - Référence au râle dans la gorge ébouillantée je suppose ^^

Tum0r

Tum0r le 10/04/2014 à 17:55:24

C'est Greg Mertz son vrai nom au micro mais bon, et il ne fait pas peur le ptit ours, il est tout mimi :)
Merde, ce sont des potes, des gars de ma ville et je l'écoute tous les jours avec les frissons comme si c'était un groupe des US qui m'aurait enfin vivre autre chose. L'album Euphoria est peut-être plus facile d'accès car plus direct et méchant.

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