Dangers - The Bend in the Break

Chronique CD album

chronique Dangers - The Bend in the Break

A ma grande surprise, nos amis/es de Coreandco, qui pourtant couvrent un spectre musical des plus fouillé, n'ont toujours pas fait le focus sur un des groupes les plus enthousiasmant de la scène Punk hardcore américaine. A leur décharge, il faut reconnaître que la scène US abonde de groupe et de pépites en tout genre. Je vais donc essayer, avec en renfort de mes mots emplis d'objectivité et de bienveillance, comme ce que pouvait fulminer notre Michel Sardou national, de combler ce manque et de réparer cette légère inattention. Trêve d'ironie, il y a des choses dans la vie qu'il faut prendre au sérieux, la culture Punk en fait partie.

 

A : D'ailleurs, en parlant de ça, quelqu'un a-t-il des nouvelles fraîches de Johnny pourri?

P : Mais oui !! Tu sais il fait des apparitions Punko-spectaculaires à la télévision sur Arte.

A : Merde c'est moche ! Au moins avec des représentants Punks pareils la scène Hardcore a encore de beaux jours devant elle.

: Mouaih...Tu nous parles de Dangers plutôt que de régler des comptes ?

A : Oh que oui !! Il était temps…

 

 

Dangers :

 

Voilà déjà près de Quinze ans que les 4 Californiens de Dangers nous font partager leur Punk-hardcore totalisant. Il est vrai qu'il faut reconnaître à ce combo, à l'instar de la bande à Jacob Bannon, cette aisance dans la manière qu'ils ont d'articuler les nombreuses influences qui jalonnent l'histoire du mouvement Punk. Néanmoins, ne vous y méprenez pas, Dangers reste surtout identifié comme étant un groupe de Punk-hardcore flirtant souvent, et ce pour notre plus grand plaisir, avec des accélérations frénétiques. On est donc sur du hardcore chaotique typé fin 90' début 2000 me direz-vous ? Eh bien non, encore un bon exemple de groupe dont la musique ne peut être appréhendée à partir de refroidissantes et paresseuses classifications. Elles ne peuvent qu'aux mieux nous renvoyer trivialement à nos identités illusoires, mais en aucun cas nous permettre d'approcher et d'éprouver la réalité esthétique de Dangers.

 

Je vais donc tenter d'éviter, dans la mesure du possible, le piège des catégories pour chroniquer leur dernier opus The Bend in the Break, et plutôt rapprocher leur musique à des choses incarnées, des groupes entre autres, qui font, ou qui ont fait vivre la culture Punk et ses constellations.

Potentiellement donc, The Bend in the Break s'adresse aux amateurs/rices de Converge, Have heart, Birds in row, Botch, Julie christmas, The Get up kids, Minor threat, Djeena's circus, The Blood brothers etc. Tout ça me direz-vous ? Ils se sont pas un peu éparpillés du coup les loulous ? Et bien non, en tout cas pas à mon sens, The Bend in the Break forme un tout ordonné et cohérent. Dangers envisage leur musique et la culture Punk comme un continuum. Ce groupe arrive dans la forme et en substance, avec un feeling et une authenticité incroyable, à retranscrire sur The Bend in the Break, les différentes dimensions (socio-politiques, affectives, auditives...) qui font l'ADN et le moteur toujours aussi bouillant de la scène Punk-hardcore.

Pour résumer à l’extrême, Dangers c'est une expérience cathartique et surtout esthétique à tout point de vue, c'est la réconciliation de l'Art et de la vie comme aimeraient à le dire nos amis Situs.

 

Au niveau des morceaux, difficile d'en extraire un en particulier tellement The Bend in the Break est complet. Néanmoins, si je devais choisir devant l'adversité, je choisirais la viscérale ballade « Loose Cigarettes », et ce pour plusieurs raisons : pour les thèmes abordés (la pauvreté noire aux US, les violences policières, l'industrie morbide du tabac, le désir de vivre); pour le duo basse/batterie, épuré mais percutant ; pour les screams à vous arracher le cœur sans vous demander la permission; pour les chœurs bien sentis ; et enfin pour sa puissance et son minimalisme à la guitare. De toute beauté !

Vous allez me dire, et le batteur dans tout ça on s'en fout ? Sans vouloir être autoritaire, écoutez l'album pour en apprécier le style ! Je ne ferai pas d'analyse musicologico-chiante piste par piste. Ce que je peux vous dire en tout cas, c'est que nos 4 punk-rocker maîtrisent parfaitement leur sujet et nous propose un Hardcore classieux, très inspiré et d'une intelligence rare. Ça joue avec dextérité quand on monte dans les tours, avec autorité lorsque plus massif ; certains riffs sont super catchy («The Bend in the Break ») et tirent par moment vers le Métal (« The Straight World »), mais aussi vers un Punk n'roll des familles qui rapprocherait les plus inhibés d'entre vous du Dance Floor (« Darkest Arts », « Kiss With Spit »). C'est sans concession à la batterie (« It's The Devil I Love ») et en même temps les contrepoints mélodiques de la Gratte rendent le tout très appréciable à l'écoute. La basse est bien arrimée, tout en volume, granuleuse à souhait (« Softer Science », « Loose Cigarettes ») ; et enfin, pour ce qui est du chant, ça screame mais sans prendre la pause, de manière toujours justifiée et tout en émotion. Le chant est d'une intensité et d'une sensibilité à vous foutre les poils (« The Great American Songbook »). Pour avoir eu la chance de voir en live ce frontman digne de ce nom, c'est juste incroyable l'énergie et la générosité qu'il déploie au chant, sur la scène et dans la salle. Eh Oui ! Il est comme ça le chanteur de Dangers ! Il va bien au-delà des barrières mentales et symboliques qu'ont érigées tous les représentants de l'industrie du spectacle pour séparer les « artistes » des autres.

 

Le Punk de manière générale, avant d'être une forme musicale, c'est une esthétique et une manière d'être aux autres, et ça, Dangers comme d'autres nous l’a bien fait comprendre.

 

Punk is still breathing !!

photo de Freaks
le 30/01/2017

1 COMMENTAIRE

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 15/02/2017 à 08:36:05

Un zeste de Retox ... Pearson's incest ^^

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