Danishmendt - Un Passé Aride

Chronique CD album (01:02:33)

chronique Danishmendt - Un Passé Aride

Quatrième sortie pour les parisiens de Danishmendt. Actifs sur la scène hexagonale depuis une bonne grosse demi- décennie les  franciliens n’ont eu de cesse de développer un univers lettré et sombre. En rappel, leur EP « L’homme est un animal qui a trahi » offre toujours, une brillante représentation du mélange philosophique et solide de leur monde. Les mots ont autant d’importance que les riffs, les frondes gutturales autant de force que les martèlements de la batterie. Et c’est bien évidemment sur scène que l’on perçoit le mieux la puissance dramatique du combo. Une originalité qui les démarquera du reste d’une famille post-hardcore tendance Black qui parfois à tendance à en faire trop pour trop peu à dire.

 

« Un Passé Aride » arrive près de trois ans après leur premier LP  « Eaux-Fortes ». Il semble perdu dans la masse des musiques fortes, modernes.  Le Source qui ouvre l’album est un titre très fort, finement ciselé,  qui pourtant ne décolle pas vraiment. D’une posture post – HxC  « classique », Danishmendt verse dans une formule plus expérimentale, dénuée de points d’accroche comme ils pouvaient le faire dans les productions précédentes.  Voulant éviter une redite, ils sacrifient une force de persuasion à une formule peut-être courue d’avance. Oui, ça joue fort, en mid tempo pour bien appuyer toutes les séquences et offrir un rythme soutenu. Les flux de guitares développent pourtant des ambiances  des plus noires.  Lumpen Héros repose sur un pattern furibard dans une torpeur toute ministryenne. Peu de repos pour s’acoquiner de Chutes qui marque le décrochage de l’auditeur.  La puissance est toujours bien présente mais on rentre dans une formule un peu maniérée. Puissance donc, au détriment d’un débordement créatif. Danishmendt marque le pas et pose ses acquis.  Revelations offre de plus subtiles nuances.  Retour au terreau des ambiances fertiles avec Das Boot dans le rôle de l’interlude. Une Houle d’un Siècle, bizarrement court, ne parvient pas à installer pleinement son assise. Credo insiste et réussit à repositionner pleinement le combo.

 

Demi déception donc pour ce disque qui comporte ses morceaux de bravoures entachés de titres plus justes. Pour qui a pu suivre les parisiens, il sait que c’est sur scène que le groupe vit le mieux et retranscrit la force de ses compositions noires.

photo de Eric D-Toorop
le 16/11/2010

2 COMMENTAIRES

theseverage

theseverage le 16/11/2010 à 10:05:44

même s'il y a "demi-déception", ta chro donne quand-même sacrément envie d'ecouter ce nouveau Danishmendt !

ukhan kizmiaz

ukhan kizmiaz le 16/11/2010 à 19:18:09

Merci Fab.
l'album est loin d'être mauvais. Mais après plusieurs écoutes, il me manque quelque chose.
Bon, c'est subjectif, mais j'assume. ;-)
Oui, il faut l'écouter !

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