Darkthrone - Arctic Thunder

J'ai tellement critiqué Femoiriz et Nocturno Gogolo sur leurs dernières prod qu'il est vraiment odieux de me retrouver à chroniquer le dernier album du duo décati (mais trop crédible quoi).

Leur virage soi-disant punk (comme si « punk » et « foutage de gueule » étaient forcément synonymes) débutant en 2007 a tout au plus fait rire, au pire désolé l'auditeur, en culminant sur un Circle The Wagons, inécoutable à moins de quatre grammes dans chaque bras.

Je ne parle même pas du pitoyable Underground Resistance d'une risibilité totale (mais vu que c'est Darkthrone, c'est trop bien quoi).

Conchiez moi mais je me le suis retapé, pour être sûr, que ce soit tout merdique, bourré de plans éculés jusqu'aux dents, balourd et vaseux. C'est mon avis et je ne le développerai pas plus.

Certains dirons qu' Artic Thunder (blase d'un groupe norvégien inconnu n'ayant pondu qu'une démo en 1989) est un changement dans la continuité posant encore une pierre angulaire dans la disco d'un groupe imparable, incommensurable, inusable et bac à sable.

Sans décorner ? (les bœufs) Non ! Darkthrone n'invente rien qui n'a pas déjà été fait (par eux, pour certaines sonorités évidemment).

Alors c'est quoi la différence, là ? Ben, maintenant Darkthrone fait la même chose qu'avant mais le fait bien. L’argument est subjectif.

Le bien, le mal, la bière, ta mère...

L'album aura peut-être la durée de vie d'un paquet de pop corn bouffé au cinosh par un ado obèse kiffant trop sa race devant la dernière prod Marvel mais au final on s'en fout. Car la culture actuelle est dans l'immédiateté. Artic Thunder est donc immédiat.

On sourit dorénavant devant ce son oldschool mais assez puissant, ce chant parfait et sans originalité (écho moisi en bonus), cette batterie primitive mais inspirée, ces riffs écouté 345 674 fois depuis l'arche de Néo mais judicieusement placés.

Que de paradoxes recèle donc cette plaque.

On aimerait encore se moquer (comprendre « je ») du bouzin. Mais par une magie, disons sorcellerie ici, venue du fond des âges farouches (nan mais sérieux c'est quoi cette pochette pourrave, souvenir d'un camping en forêt ? Pour de vrai en plus.), Artic Thunder fonctionne pas mal.

" Burial Bliss" est donc un petit BM assez énergisant, simple et direct. Sur "Boreal Fiends", Darkthrone s'amuse à la heavy vintage limite rockenwoll, ne sachant pas trop comment finir son morceau, comme à l'époque. "Inbred Vermin" assume son héritage motörheadien version panda, sans se planquer. "Throw Me Through The Marches" multiplie les virevoltes, pour presque cinq minutes, lorgnant vaguement vers Celtic Frost dans ses passages les plus lourds. "Deep Lake Tresspass" pose son ambiance glaciale ménageant un thrash malin, caché sous la couche de givre.

Multipliant les clins d’œil appuyés aux temps passés (comme d'hab donc), les deux escrocs nous font plaisir là.

Pas de quoi affoler un bouc mais, agréable, nardine mouk.

Crom-Cruach

le 21/11/2016