David Bowie - Hunky Dory

Chronique Vinyle 12" (41:50)

chronique David Bowie - Hunky Dory

> « C’est la vie en mars » <

 

Depuis le précédent - de quelques mois - The Man Who Sold The World, David Bowie est maintenant entouré d’un groupe stable, et solide. Sauf pour Tony Visconti ex-à la basse qui est reparti produire T.Rex pour être remplacé par Trevor Bolder. Avec toujours Ronson à la guitare et Woodmansey à la batterie, il est maintenant entouré des futurs « Spiders From Mars » avec qui il sortira - quelques mois après - Ziggy Stardust. En attendant, avec Hunky Dory il revient à une pop variée après un The Man Who Sold The World qui lui était complexe, dense, au ton sombre, et qui ne s’est pas vendu. Même s’il est personnellement heureux (naissance de « Zowie » Duncan Jones, raison du titre "Kooks" sur cet album) Hunky Dory a des allures de revanchard racoleur. Une revanche voulue sur l’insuccès, et sur ceux qui ne savent pas qu’il existe. Cette revanche donc passe par ce retour à la pop, mais aussi par un « name dropping » de célébrités pour les titres des morceaux (Dylan et Warhol) et de futur célébrité sur la pochette (« Some V.U White Light returned with thanks » pour l’utra Lou Reed "Queen Bitch"), par un retour vers l’espace après le mini succès de "Space Oddity" avec ici "Life On Mars?" qui en plus partage une ligne mélodique avec "My Way" (adaptation US du français "Comme d’Habitude" dont la proposition de Bowie n’aurait pas été retenue), et par une reprise d’un titre qui a eu un certain succès ("Fill Your Heart" par Biff Rose et Paul Williams). Mais en 1971 cette revanche passe inaperçue.

 

Si Mick Ronson est le guitariste qu’il lui manquait, il sera aussi l’arrangeur qu’il lui fallait. Et plus spécifiquement pour les cordes frottées. Ainsi si l’album comporte des morceaux d’un certain classicisme pop / pop-rock ("Kooks", "Andy Warhol", "Song For Bob Dylan", "Queen Bitch"), pour les autres, beaucoup plus recherchés et ambitieux, ses arrangements feront la différence donnant ainsi aux compositions la grandeur qu’elles appelaient. Les envolés de "Life On Mars?" et "Quicksand" sont pour cela mémorables. Et à ces deux morceaux s’ajoute le tout autant progressif et mémorable "The Bewlay Brothers". Ces trois morceaux ambitieux seront le côté mystérieux de l’album quand "Changes" et "Oh ! You Pretty Things", finement travaillés, seront eux celui lumineux. Ces cinq titres, intemporels, sont la principale raison d’écouter Hunky Dory.

 

La combinaison de tous ces éléments, le groupe, Ken Scott à la production, Richard Wakeman au piano (du groupe Yes), les arrangements de Ronson, et les capacités encore développées de Bowie à l’écriture et au chant, permettra la naissance de morceaux d’une qualité jusque-là rarement égalée. Oui c’est son premier « gros » album qui avait dès le départ toutes les clés du succès, et encore une fois le temps lui donna raison.

photo de R.Savary
le 10/12/2016

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