Down Among The Dead Men - Exterminate! Annihilate! Destroy!

Chronique CD album (38:22)

chronique Down Among The Dead Men - Exterminate! Annihilate! Destroy!

Non non: Down Among The Dead Men ne se met ni au Metal polyrythmique à la Meshuggah (cf. Destroy Erase Improve), ni au War/Black de Revenge (cf. une discographie blindée d’albums aux titres ternaires). Exterminate! Annihilate! Destroy! signifie juste que si vous aviez l’espoir secret que le groupe de Dave Ingram (ex-Bolt Thrower, ex-Benediction) et Rogga Johansson (un bon tiers des groupes de Death old school from Ikealand) rajoute des claviers et du chant clair dans sa popote, vous allez en être pour vos frais. Parce que c’est plus résolu que jamais que le blindé suédo-anglais continue de labourer de ses chenilles le champ de bataille Death/Crust guerrier où il avait établi son campement à la sortie de l’album éponyme.

 

« Sympa, divertissant, mais ni ultime ni mémorable » que je vous disais en substance, à propos du 1er album. Eh bien – sans rien changer de fondamental à son Death trapu dynamité à l’agressivité Punk – la formule s’est manifestement bonifiée, les compos nouvelles ayant gagné en accroche et en efficacité… Ça bœute, l’encolure est large, mais sans pour autant être bovinement insipide. Un poil plus « mélodique » (en parpaings qu’ils sont ces guillemets... En putain de parpaings!), les compos de ce 2nd album n’obéissent plus aussi ouvertement qu'auparavant à des formules aux ficelles un peu grossières. Ce qui fait que l’on s’abandonne cette fois sans arrière-pensées à ce mélange du plus virulent des Crust avec un Death massif, bouillonnant et groovy évoquant une version « treillis et cartouchières » des répertoires d’Illdisposed, Napalm Death (époque Harmony Corruption / Utopia Banished) et Six Feet Under réunis. Le growl bourru d’officier zombie de Mr Ingram est toujours aussi approprié, sans compter qu’il provoque de fugaces déjà-vus rappelant tantôt Bolt Thrower, tantôt les vieux Napalm Death (il y a un peu de Barney chez Dave – qui se ressemble se succède, chez Benediction?). Et la gourmandise avec laquelle nos amis ont cette fois encore incorporé les invariants punky (D-Beats sauvages, breaks à basse vrombissante, morceaux courts bâtis sur 1 riff décliné en une version lourdement combative suivi de sa jumelle sprintant avec le couteau entre les dents…) au gras Death est carrément roborative. De quoi donner envie à un vegan straight edge de se taper des rognons flambés au whisky!

 

Bon alors non, le tableau n’est pas non plus devenu totalement immaculé. Parce que la reprise de « Forged in Fire » d’Anvil est lourde, lente, à la limite de sombrer dans le slime… Bref, sans doute fidèle à l’original, mais complètement à l'opposé de l’esprit régnant en maître sur l’album. Du coup, même la présence de Kam Lee (Massacre, The Grotesquery) ne suffit pas à garder Popaul au garde-à-vous… Et  pour vous le dire comme je le pense  on se fait même carrément chier! Dans un autre genre, « Armageddon Factor » s’avère un peu terne, sans finesse ni furie. Et si l’on veut pinailler jusqu’à la lie, on fera la moue devant un « Tooth And Claw » à la lourde et molle fesse SFUesque.

 

Mais cette parenthèse grommeleuse mise à part, on ne débande pas souvent le long de ces 14 titres faisant rimer avec justesse anar’ et char, keupon et "des gamelles, des bidons". Que ce soit sur le Happy Death/Crust thrashy et féroce « Deadly Assassin », sur la charge victorieuse « Warriors of the Deep », sur le tir fourni « Pyramids of Mars », ou sur les plus classiques « Unearthly Child », « Death Seed » et « The Ambassadors of Death », on se mange des grenades dans la poire avec le sourire béat de mercenaires psychopathes motivés à coups d’acides. A noter qu’en guise de trou normand nostalgique, le groupe nous sert une bonne petite reprise du « Protest And Survive » de Discharge, et que sur l’apothéose « Oncoming Storm » tous les Cromy et Cobra de l’assistance se prendront par les épaules pour entamer une bourrée martialo-crêtue de folie! Arrrrrh, que c’est bon!!!!

 

Vous aviez loupé le coche Down Among The Dead Men à sa sortie? Avec Exterminate! Annihilate! Destroy!, le mélange Death direct / Crust teigneux du couple Ingram & Johansson vous ouvre à nouveau les bras pour une étreinte puissante et chaleureuse: ne refusez pas ce gros calinou coquinou qui va méchamment vous regonfler le calibre.

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: continuant leur quête de la fusion ultime entre Death Metal de fond de tranchée et Crust balafré, Dave Ingram (ex-Benediction) et Rogga Johansson (le Monsieur "Toujours Prêt" du Death suédois old school) réussissent à améliorer encore un brin une machine de guerre punky qui devient plus groovy – voire plus mélodique – sans rien perdre de sa méchanceté. Panzer is not Dead!

photo de Cglaume
le 23/11/2015

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/11/2015 à 12:48:55

Vais me mettre à chroniquer du nawak, si ça continue. J'aurai prévenu !

Xuaterc

Xuaterc le 23/11/2015 à 16:25:29

J'ai hâte de lire ça

cglaume

cglaume le 23/11/2015 à 17:15:37

T'as pas déjà chroniqué du Folk Pouët Troll Metal limite gros nez rouge ?

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/11/2015 à 19:09:46

JAMAIS !

cglaume

cglaume le 23/11/2015 à 19:18:09

J'ai dû confondre avec un keupon de mes amis...


(http://www.coreandco.fr/chroniques/trollfest-kaptein-kaos-4572.html :P )

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