Dsknt - PhSPHR Entropy

Chronique CD album (41:56)

chronique Dsknt - PhSPHR Entropy

Je pensais l'affaire pliée, fin décembre arrivait à grand pas, les rue de Bordeaux sentaient le marron grillé, TF1 avait son reportage sur le centre postal du Père Noël. Bref, j'avais déjà fourni à notre vénéré rédac' chef mes tops pour l'année 2017, résumé lapidaire, objectif et hautement lacunaire de l'année musicale écoulée. Mais, purement par hasard, je tombe, courant du mois, sur Phrphs Entropy, premier album des suisses de DSKNT. Le dossier se présentait sous les meilleurs auspices pour moi: pas de site web, une page FB maigrissime, pas de MySpace, pas de Soundcloud, pas de 3615, simplement la page Bancamp de cet album. Même pas une entrée dans Metal Archives pour se recarder sur le passé du musicien. Les info dont je disposais étaient aussi épaisses qu'un mi chanterelle. Après plusieurs écoutes, il fallait se rendre à l'évidence, DSKNT méritait sa place dans mon top 10 de cette année.

 

Parce qu'avec son Black Metal dissonant et hermétique, la mystérieuse entité a tous les atouts pour me plaire. À peine vaguement remis du viol auditif barbare en réunion avec du goudron tiède que représente The White Death (la récupération complète risque d'être trèèèèès longue), elle nous offre une leçon en la matière. Le son massif monolithique n'offre que très peu de respiration à ce Black Metal résolument moderne qui navigue entre le Black dissonant (Blut Aus Nord), le Spatial / Drone (leur compatriotes de Darkspace) et les élucubrations psycho-induites à la Mysticum. Le résultat final est un magma sans cesse en mutation fait de riffs tordus, de blast beats et de vocaux d'outre espace. À faire passer Mayhem pour une bande de boy-scouts venus vous vendre des cookies sans gluten. 

 

Le matraquage rythmique est permanent, implacable et aussi inexorable que l'avancée d'un Sturmpanzerwagen dans la boue de la baie de Somme. Aucune respiration, aucune pause, hormis les blancs entre les titres, n'est accordée pendant les quarante deux minutes que dure Phrphs Entropy, une durée largement suffisante pour ce disque dont l'intensité aurait perdu se son impact si il avait été plus long. Même l'intermède "Kr. Vy. Rites" maintient l'auditeur dans un étant de stress poisseux. Une piste comme "S.O.P.O.R." est l'exemple parfait de la maîtrise du groupe à manier la violence, tout en ménageant un très léger soupçon de mélodie (le milieu du morceau) pour créer une expérience angoissante au possible, malsaine et brutale.

 

Il y a quelques semaines, j'écrivais que le premier Tchornobog était l'un des albums les plus extrêmes de l'année. Phrphs Entropy lui fait aisément concurrence sur ce point.

 

photo de Xuaterc
le 23/01/2018

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 23/01/2018 à 11:18:05

Mouarf, pas pour lapin ça...

cglaume

cglaume le 23/01/2018 à 11:20:56

...Par contre du coup ça sonne presque plutôt Death ton bazar. Ca shrieke pas des masses, c'est plutôt scrofuleux du larynx, c'est épais comme un Immolation au Portal... Je suis sûr que j'arriverais à m'y acclimater avec un peu d'effort

Xuaterc

Xuaterc le 24/01/2018 à 08:37:36

Ben non c'est pas du Death, parce que c'est bien ;-)

gulo gulo

gulo gulo le 25/01/2018 à 09:06:43

'zy comment tu parles du deathmetal, toi !!!

Lapin

Lapin le 01/10/2018 à 10:02:24

Fabuleux, ce disque !

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