Dysmorphic - An Illusive Progress

Chronique CD album (42:24)

chronique Dysmorphic - An Illusive Progress

Kronos, Exocrine, Gorod (en complément de Listenable), The Walking Dead Orchestra, Dysmorphic: c’est manifeste, Unique Leader Records aime le Death chiadé qui se déguste accompagné d'une assiette de cuisses de grenouilles et d'un verre de Bordeaux. Mais que leur position en queue de peloton au sein de la liste ci-dessus ne vous fasse pas croire que les Frenchies ici chroniqués sont les petits derniers arrivés dans l’écurie américaine: A Notion of Causality, leur premier album sorti en 2013, avait déjà obtenu son visa pour les Stêêêtz. Et à l’écoute de An Illusive Progress, on n’est pas trop étonné de découvrir que la maison mère leur ait renouvelé sa confiance.

 

Pour ceux qui comme moi découvrent le groupe avec ce 2e album – et je ne dois pas être le seul ici, vu que CoreAndCo ne contient aucune autre chronique dysmorphienne – resituons un peu le débat. On parle ici de Death Technique à la Gorod, donc, relativement brutal mais sans excès, très généreux mélodiquement, mais également « riffiquement » parlant, le robinet guitaristique étant sans cesse grand ouvert. Comme le grand-frère bordelais ci-avant évoqué, Dysmorphic ne crache pas sur les passages plus délicats, plus Prog, et aime les structures sophistiquées. Et puisqu’on en est à comparer les deux formations et que ça m’évitera d’y revenir plus tard, on signalera encore que Thibault possède un chant voisin de Julien « Nutz » – jamais dans le gros growl glaireux, mais plutôt dans le grunt, avec quelques rares passages parlés de-ci de-là – et que l’approche des Tourangeaux est globalement moins groovy.

 

Là, c’en est fini du jeu des 7 différences.

 

C’est après 2 minutes d’intro cinémato-emphatique que « Bathos », le premier « vrai » morceau, lève l’ancre (mouarf, désolé). Et l’auditeur d’avoir comme l’impression de se retrouver au début de A Perfect Absolution. La très active basse de Johann ronronne comme le gros matou de Sean Malone, les guitares rossignolent sans cesse (on va en faire un verbe, ce sera plus pratique), la compo change souvent de pied d’appui sans toutefois réussir à jamais nous perdre complètement. Bref: c’est le panard! Puis avec « My Clay » commence à se dessiner le travers qui explique que Dysmorphic demeure pour l’instant une division plus bas que sa paire de compères bordelais: ce morceau comme d’autres après lui (« In the Minds of the Sculptor », « It Creeps »…) offre de nombreuses accroches locales séduisantes, mais peine à dessiner une véritable accroche globale, englobant l’ensemble du morceau. Peut-être est-ce en partie dû à la pauvreté de mon réseau neuronal, mais je suis quand même prêt à prendre le pari que peu de fans fredonneront ces titres sous la douche.

 

Sur « The Diving Mask » on oublie immédiatement le reproche précédent tant la coulée métallique est généreuse et inspirée. Ça dégouline de partout, c’est catchy en diable, encore même meilleur que « Bathos ». Puis les gants blancs et la dentelle de sortir du placard pour une tranche instrumentale toute en finesse, et riche d’une séance de tapping twin qui, à mi-morceau, rappelle un peu « The Scar » de At The Gates. Et l’album repart de plus belle pour encore 6 titres allant du meilleur tonneau Gorodo-Atheistien (« The Vow of the Bees ») à des titres moins marquants / plus bateau (cf. « Elements » – malgré une belle ligne mélodique récurrente – ou encore « In the Palms of the Sculptor »).

 

 

An Illusive Progress s’avère donc être une bonne occasion de plus d’aller boire des coups Place Plum’ pour fêter l’exceptionnelle forme de la scène Tech Death française. La technique à l’œuvre est ébouriffante, les frissons délicieux sont nombreux – le groupe est presque trop généreux en fait. Par contre une bonne moitié des morceaux pourraient encore gagner en impact en était plus focalisés, moins j’en-mets-partout-parce-que-j’aime-bien-le-rococo-moi. En tous cas ce que cet album contribue à affirmer encore et encore, c’est que les progrès qualitatifs de la scène hexagonal sont tout sauf illusoires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:

« Dans la famille Gorod, vu que j’ai déjà la brutasse de papa Exocrine, je voudrais à présent le fiston

- Allez, t’as gagné: prend mon Dysmorphic»

photo de Cglaume
le 14/06/2019

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