Eat your toys - On the ledge

Chronique Maxi-cd / EP (16.43)

chronique Eat your toys - On the ledge

Attention, révélation!

 

Ce trio vient de Rennes, a enregistré ce EP au Black Box et possède une identité déjà solide. Quelque part entre post-punk, groove à la Girls VS Boys, défouraillages noisy, sons distordus puis plus propres, clin d'oeil très certainement involontaire (vu le talent affiché, Eat your toys n'a pas besoin de "pomper", loin de là..) au Nirvana de In Utero (la batterie en intro de "Before the coming blast"), le groupe, fort de ces deux gages de qualité -ville d'origine et lieu d'enregistrement-, vient s'ajouter, de façon plus que légitime, à la multitude de formations rennaises de haut niveau, à commencer par celles émanant d'Ideal Crash, le label tenu par Simon Jouneau, ou encore Downtown Cuckoo, sans oublier le légendaire Dominic Sonic et Sloy, devenu aujourd'hui 69.

 

Ce sont ici cinq gifles sonores qui nous sont administrées, et on pense pour cet allant post-punk puissant et groovy, aux toulousains de Bogart and the addictives. Dès "Before the coming blast" donc, l'alchimie surprend et envoûte, l'impact du titre emporte la mise à l'aide d'une basse cold et bien en relief, de guitares volubiles et d'un chant qui m'évoque certaines formations des 90's. L'ambiance fait  aussi penser à Warehouse, groupe parisien à l'esprit proche, et ce titre introductif saccadé et reptilien met déjà la puce à l'oreille quant à la teneur du EP, d'autant que se profile , l'instant d'après, le tubesque "Dance on the ledge". La ligne de basse engendre à elle seule l'addiction et la voix fait la nique à Scott Mc Cloud. Eat your toys égale la performance de This is Pop ou The Finkielkrauts, proposant par dessus cette trame de génie un refrain mémorable, de ceux qui restent en tête. Ce titre, déjà distingué par les Inrockuptibles, étant de toute évidence appelé à faire date, au même titre que ses géniteurs.

 

Ces derniers démontrent ensuite leur dextérité sur un format court, "Flags for museums", un peu plus sensuel et émotif dans le chant signé Sandrine Maisonhaute, porté par des riffs à la fois fins et acérés, qui étaye avec superbe le paysage sonore du groupe. En trois titres, la décision est faite, et Eat your toys ne s'arrête pas en si bon chemin, livrant ensuite un Control incoercible, basse punk-funk, chant obsédant et narratif et riff de feu faisant ici plus que bon ménage. On oscille entre retenue, tension, et énergie débridée, et les entrelacs vocaux rappelent...Black Grape, le groupe qui fit "suite" aux Happy Mondays. Eat Your Toys imposant cependant et incontestablement, il importe de le souligner, sa marque de fabrique, son style, affirmé, et usant avec à propos de synthés aussi discrets que bien investis.

 

Pour finir, c'est un "Avalanche" lui aussi intense et modéré, subtil, aérien aussi mais tout en conservant le côté "percutant" inhérent aux compos du EP, qui met fin dans un esprit presque poppy, mais de façon déviante, élégante et pervertie à la fois, en alternant relâchement et coups de boutoirs sonores, à un EP de haute volée. Fruit des efforts d'un groupe d'ores et déjà élevé au statut de future pointure d'un créneau décidément mis à l'honneur avec talent, au sein de l'hexagone, par les quelques formations citées plus haut, et désormais par ces bretons hautement recommandés.

photo de Refuse to keep silent
le 13/07/2010

2 COMMENTAIRES

Vaness

Vaness le 13/07/2010 à 20:06:07

trop bon!

synell

synell le 31/03/2011 à 11:38:59

il a fallu batailler pour trouver l'identité de ce mystérieux groupe qui a fait la première partie de luke hier au liberté à rennes.

peut être qu'une présentation aurait-été de rigueur.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Ta Gueule - Surpuissant
Gokan - Demo 5 titres