Exarsis - New War Order

Chronique CD album (38:39)

chronique Exarsis - New War Order

Quand on attaque la chronique du N+1e album d’un groupe et qu'on aime le travail bien fait, soit on a encore le contenu du Ne parfaitement gravé dans le marbre de la caboche, soit on se le repasse sur la platine, histoire de voir comment les choses ont tourné. Quoiqu'en disant cela, j'oublie un "soit". Car parfois, le fameux Ne opus nous étant arrivé sous forme d'un fichier zip rempli de mp3, la durée séparant les 2 sorties a suffi à ce que le paquet s’évapore de notre disque dur. Un seul recours dans ce cas: aller remettre son nez dans la chronique écrite pour l’occasion, en croisant les doigts pour que notre humeur d’alors ne nous ait pas poussé dans des excès de lyrisme badin, et qu’on y trouve suffisamment d’éléments descriptifs pour avoir une bonne idée de la coloration du Metal qui faisait l’actualité à l'époque.

 

Vous imaginez bien que si cette chronique commence ainsi, c’est que j’ai remis le nez dans la chro de The Human Project, sorti en 2015. Je me rappelais bien qu’Exarsis avait pour habitude de thrasher dans les chaumières, mais de là à me souvenir si le groupe se la jouait à l’Allemande, à l’Américaine, s’il roulait des mécaniques pépère ou bourrait dans les virages… Mon cerveau a trop mariné dans le jus de houblon depuis lors pour que tout ça y figure encore autrement qu’en lettres floues sur fond brouillardeux! Bilan de la plongée dans les eaux troubles de ce proche passé aux couleurs délavées: je pourrais réécrire la même chronique pour New War Order mot pour mot, en changeant juste les références aux morceaux. Même la note reflète exactement ce que je pense de ce quatrième opus. Car Exarsis pratique toujours ce même Thrash à baskets proche du Crossover US, mais par ailleurs blindé de vocaux aigus et d’emportements empruntés au bon vieux Speed Metal. Ça cavale sans presque jamais s’arrêter. Ça use sans cesse de ce bon vieux gimmick qui voit se succéder un break où le moteur rugit d’impatience, puis un départ de sprint sur les chapeaux de roue. Ça balance du solo fumant qui marque au fer rouge. Les guitares s’agitent comme des bourdons furieux, et les cordes vocales de Nick frôlent sans cesse le surmenage dans un mode teigneux et trémolo-esque qui rappelle les vieux Overkill. Bref: c’est le panard (à condition de pouvoir encaisser le fameux chant, et le manque relatif de pauses)!

 

Maintenant, si j’ai dû revenir à ma chronique de 2015, ce n’est pas uniquement parce que le vin d’Arbois et la Grimbergen me grignotent les neurones comme Ratatouille un bout de vieux Comté. C’est aussi parce que, aussi excellent que puisse être le Thrash d’Exarsis (et ce n’est pas une formule de politesse: je le pense vraiment), il lui manque de ces points d’accroche irrésistibles qui font que, en concert, on se dit « Pourvu qu’ils jouent XXXX et YYYY: trop des bombes ces titres!! ». Les accélérations démontent, les mélodies exécutées en twin brillent dans le noir, les breaks appellent avec insistance au pogo, l’adrénaline afflue… Mais l’ensemble reste une masse compacte de laquelle ne s'extirpent péniblement que trop peu de moments durablement marquants. Par ailleurs, puisqu'on en est aux réclamations, l’intro « Zionosm » est bien trop cliché, tout comme son homologue « Chaos Creation », en piste 7. Ce sont ces petits détails qui, mis bout à bout, maintiennent New War Order sous la barre du 8/10.

 

Pour compenser la douche tiédasse du paragraphe précédent, on signalera quand même l’excellence du long dernier titre, « Human Project » (c’est manifestement une tradition chez Exarsis de donner à un morceau du nouvel album le titre de celui d’avant), qui ne baisse jamais la garde et propose LE break de l’album, à 4:14, quand un essaim apocalyptique se lève pour attaquer l’auditeur en piquée. Quoique certains préféreront peut-être cet autre break, moins furieux mais plus mélodique, qui met des frissons à 2:11 sur « HAARP Weapon », ou la grosse tornade qui surgit à 3:00 sur « Prophet For Profit ». Bordel: c’est pour ce genre de délicieux frissons que l’on achète des albums!

 

Vous avez compris le message, il est le même qu’en 2015 (du coup je ne me foule pas et vous le refourgue tel quel): New War Order, c’est du bon Thrash US old school flirtant avec le Falsetto Speed Metal, dans un registre sauvage et hautement véloce… Redondant: certes. Ennuyeux: que nenni!

 

 

 

PS: l’artwork peut sembler un peu tendancieux au premier abord, mais je n’ai pas vraiment trouvé d’éléments concrets qui pourraient laisser penser que le groupe aurait des idées non compatibles avec CoreAndCo. Néanmoins n’hésitez pas à me signaler toute info contraire dont je n’aurais pas connaissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Crossover Thrash + traces de Speed Metal teigneux = excès de vitesse en pagaille et adrénaline à gros bouillons. Pas hyper original, mais gros impact!

photo de Cglaume
le 10/05/2018

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 11/05/2018 à 06:04:44

Le groupe s'était expliqué assez clairement sur la pochette ici, refusant toute idéologie raciste, antisémite etc. derrière ce visuel :
https://www.facebook.com/exarsis/posts/1640469799303968

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/05/2018 à 07:18:55

C'est probablement juste une blague entre potes: c'est vrai que ça n'a aucun rapport avec le titre de l'album. Ni avec les théories conspi sur le 11 septembre... Bref: j'ai lu leur mea culpa déguisé, ce sont à priori juste de simples gros neuneus (à l'image des commentaires sur leur FB) qui utilisent la figure parfaitement détestables du juif orthodoxe n'importe comment. Au final, ils dénoncent walou en tombant dans les roucasseries du genre avec la culture politique d'un boutonneux du collège..

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/05/2018 à 07:21:37

Sinon, le chant est proprement insupportable.

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