Exmortus - The Sound of Steel

Chronique CD album (42:19)

chronique Exmortus - The Sound of Steel

Une pochette qui sent fort le Frank Frazetta huilé de près. Un titre d’album évoquant les glaives qui s’entrechoquent par-dessus les boucliers (quoique non: les boucliers c’est pour les mémères qui ont peur de briser leur cup of tea). Des albums qui sortent avec la régularité et la discipline d’une chaîne de montage germano-nipponne. Les prétentions évolutives du néanderthalicus catholicum qui récite ses psaumes en latin… Vous qui aimez que vos chaussons soient à leur place à côté du fauteuil et qui ne détestez rien tant qu’une variation dans le menu du déjeuner dominical, réjouissez-vous: les hérauts du Heavy/Black néoclassique orthodoxe – Exmortus, donc, si jamais c'est votre vie qui a inspiré le film Memento – sont de retour avec leur 5e album, The Sound Of Steel.

 

Si vous avez eu l’occasion de chevaucher derrière le panache blanc de ces Américains sur leurs galettes précédentes, vous savez que leur point fort est de faire la synthèse entre les excès néoclassiques d’un Malmsteen, les virées àDadaSurMonBidetOfSteel du Heavy/Speed flamboyant, et les larynx qui grincent du Metal extrême canal Black à patches. Et la recette de leur potion magique reste cette fois encore inchangée, alors même que la petite santé de leur line-up historique (le guitariste David Rivera et le batteur-fondateur se  sont fait la malle) et l’arrivée consécutive de remplaçants issus de Warbringer auraient pu donner l’occasion d’un peu de variation stylistique. Quoique, "inchangé" c'est un peu vite dit. Car on remarquera quand même que la dimension « extrême » de la zic de ces barbares-bretteurs est plus que jamais cantonnée aux vocaux de Jadran, le riffing se partageant entre ébats leads à la Versaillaise, cavalcades métallo-teutoniques et mitraillages Thrash.

 

Ainsi donc – suivez le guide! –, quand on passe d’une pièce à l’autre de ce fastueux palais, les rares fois où l’on n’assiste pas à une charge sauvage menée par des mercenaires à pourpoints en dentelles, on croise tantôt Annihilator (sur « Feast of Flesh », notamment vers 2:17), tantôt le Metallica de « Jump In The Fire » (sur « Strength and Honor »), tantôt un Amon Amarth « flat earther » (« To The Ends of the Earth »)… Et puis bien sûr du Manowar torse-poil (sur « Riders of Doom »), ainsi que du Bethoveen – parce que ne croyez pas que vous vous en tirerez sans une bonne petite reprise classico-burnée, cette fois celle de la « Sonate pour piano nº 17 », sur « Tempest ».

 

Les plus observateurs auront remarqué que le présent opus se voit retrancher un petit demi-point par rapport à ses prédécesseurs. Parce que la maestria à l’œuvre ne compense pas complètement le manque de surprise. Et parce que mon affreux frère-jumeau a trouvé la 2e moitié de « Into The Maw of Hell » un peu forcée, le bien nommé « A Minor Instrumental » trop timide et trop facile, et que décidément il déteste les « Hey! Hey! Hey! » putassiers – eh oui, Exmortus a lui aussi cédé à cette facilité: les pauvres bougres qui feront face à la scène quand retentira « Strength and Honor » se verront obligés de céder à cet exécrable gimmick s’ils ne veulent pas se prendre un coup de hache par les défenseurs de la Trve Live Brotherhooditude.

 

M’enfin vous n’avez pas besoin de moi pour comprendre que ceux qui aiment profiter d’un concert de metal tradi’ en mode « cerveau reptilien », qui ont le cœur qui roucoule au son des twins rossignols et la tripaille qui picote quand retentissent les sourds grondements de la basse de combat vont cette fois encore se voir inondés de cyprine, de houblon et de tous ces liquides qui jaillissent, sécrétés ou non par leur coquin de corps, quand l’excitation est au maximum.

 

Brace yourselves… Attack!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Yngwie, Joey et Kai sont sur un drakkar. Non non, personne ne tombe à l’eau. Par contre vas-y que ça se touche le manche et que ça se gratte les cordes sur le pont. Du coup, est-ce le St Esprit du Metôôl ou la présence d’un chirurgien plasticien dans la cale, va savoir: une fois le navire échoué sur un rivage de la lointaine Amérique, voilà-t-y-pas qu’on retrouve à bord un bambin, vraisemblablement fruit de ces amours multipartites. Et qué s'appelerio Exmortus.

photo de Cglaume
le 18/06/2018

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/06/2018 à 10:21:07

C'est amusant de constater à quel point je trouve cela lénifiant alors que je passe mon temps dans ce genre de gogoleries thématiques: hache, picole, baston et bonbons qui collent au papier.

cglaume

cglaume le 18/06/2018 à 10:43:48

Trop de dentelles pour toi autour des glaives de ces barbares distingués :)

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