Explicit Silence - False Supremacy

Chronique CD album (21:23)

chronique Explicit Silence - False Supremacy

Une fois de plus je m’auto-assigne, par affection toute subjective pour cette scène, à la critique d’un groupe de molosses et de gros tâcherons localisé à Caen : Explicit Silence.

 

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le combo je vous renvoie à la singulière chronique de Kurton paru dans ces pages et qui vous fait part à l’époque, pour la sortie de Face Your Demons en 2011 de son enthousiasme pour le Hardcore Zbeulesque d’Explicit silence. Par rapport à FYD et dans les grandes lignes rien de nouveau sous le soleil de Normandie (Oui dans nos cœurs il est bel et bien présent…). Un HxC Metal tirant sur le East Coast dans lequel on retrouve toutes les gimmicks et arguments du genre. De Killswitch Engage à The Arrs, en passant par Pro-Pain, First Blood ou encore Hatebreed, les influences ne manquent pas sur ce classique, bestial et musclé « False Supremacy ». Rien d’innovant donc sur le dernier Explicit Silence et après tout on s’en cogne la tête contre les murs…Petit Big-Up furtif à The Dawn et aux Marseillais.ses qui luttent contre la gentrification galopante à la Plaine.

 

Dans l’ensemble, et ce malgré son manque très accessoire d’originalité, Explicit silence nous envoie une déferlante de boîte hardcore dans la tronche, que seul notre assise et notre Background de p’tit Coreux arrivent à tenir en respect. Des boîtes sont envoyées tout azimut, une bonne grosse Schlag est en cours, le quart d’heure en compagnie d’Explicit Silence s’annonce des plus sportif.

On passera juste sur l’intro « Intro » (je vous ai dit ce n’est pas l’originalité qui étouffe ces gars-là) qui est bien en deçà du reste du Skeud, c’est d’un long !!! Certains y verront comme une tentative de mettre l’eau à la bouche aux auditeurs, de dépouillement pour contraster avec le reste de l’album, ou encore de ménagement de nos sensibles oreilles avant l’assaut HxC Metal et décisif qu’est False Supremacy. L’ennui avec ce titre c’est qu’il est tellement épuré par rapport au reste, et si peu inspiré qu’il en devient sacrément monotone. Mais ne figeons pas cette chronique par rapport à un titre d’ouverture un peu maladroit. Le titre suivant « My Own Path » balaye d’un revers de riff Over chiadé cette intro et le scepticisme qui commençait déjà à poindre à l’horizon. On rentre après ces 2’24 minutes anecdotiques dans le gras du sujet, et ce n’est pas près de s’arrêter au vu de la capacité qu’a False Supremacy à suspendre un peu de notre temps.

Les compos sont bien écrites, le riffing à la hauteur des plus puissants riffs du genre… Voilà de quoi réjouir tous les amateurs.rices de la scène, et d’un Hardcore qui fait bouger les frêles et les plus charnus p’tits boules. Des MoshPart virilistes en casacade aux breakdowns à se rompre la nuque en passant par les séquences plus récréatives de Two Steps, vous trouverez toute la panoplie qui ravie les amateurs du style. Des codes, encore des codes, toujours des codes… Du moment que ça marche on ne va pas bouder son plaisir en faisant les difficiles.

La production est d’une très très bonne facture, l’enregistrement rend vraiment honneur au style. Une production ample et costaude. Les mecs chargés de la Zicmu sont bien en place, inspirés, inspirants, propres, précis, et à la technique irréprochable. Le batteur emblématique d’Explicit Silence n’est plus à présenter, il s’est rendu incontournable dans la scène local Caennaise pour son jeu aussi véloce End It (Grindcore), délicat Red Forest (Post-Rock) que complet Headcharger (tu connais fait pas l’innocent…). D’ailleurs, je m’excuse au passage auprès des autres membres du groupe dont je ne connais pas le Pedigree, mais qui ont surement aussi un passif dans la scène. C’est plus rare de s’attarder sur les chatouilleurs de fût, du moins en ce qui me concerne, je profite de cette occasion pour rétablir ma balance. Mais bref ne personnifions pas la chose… Les célébrités c’est comme le talent ça n’a jamais existé, une construction sociale purement illusoire tout au plus.

 

False Supremacy est certes hyper classique, à la limite du poncif mais défonce sa race… Les Caennais d’Explicit silence ont mis du cœur à l’ouvrage, maîtrisent leur objet, leurs références, et c’est tout ce qu’on leur demande.

photo de Freaks
le 10/12/2018

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