Eyeless - The Diary

Chronique CD album (46:26)

chronique Eyeless - The Diary

Il y a pas mal de groupes en France dont on croise le nom régulièrement sans pour autant prendre le temps de s'attarder sur leur cas. J’ai dû voir le nom de Eyeless trainer par-ci, par là sur des affiches plutôt prestigieuses, comme en première partie de Misery Index sur leur tournée européenne ou avec Devildriver entre autres.

Avec leur précédent opus « The Game Of Fear », le combo avait mi le paquet en faisant appel à Tue Madsen (The Haunted, Mnemic,...) à la prod’ et avec Jacob Bredahl d’Hatesphere en guest vocal sur le titre "Cursed". En 2009, Eyeless repose le couvert en passant au niveau supérieur : « The Diary » a été enregistré au Trendkill Studio (tenue par le guitariste du groupe), pour la production le combo a fait appel aux monstres Mark Lewis et Jason Suecof (Chimaira, Trivium, God Forbid, All That Remains...). Autant vous dire qu’au niveau du son c’est une grande claque dans le pif qu’on se prend !

 

Le son est puissant, écrasant et même grassouillet comme on l’aime. Le son ne pouvait pas mieux convenir à la musique du groupe qui est imprégnée des meilleures caractéristiques des plus grandes scènes du monde : on côtoie aussi bien les influences suèdoises qu’américaines et même françaises ! Certains passages explosifs dégagent autant de puissance qu’un Meshuggah sans la polyrythmie. Les riffs sont très Thrash et carrément groovy pour la plus part, on ne peut pas rester de marbre devant ces grattes aussi entrainantes qu’inspirées ; ce groove mêlé à la brutalité m’a immédiatement fait penser au « One Kill Wonder » de The Haunted ! En plus de cela, les mélodies planent toujours au-dessus du champs de bataille, on a souvent droit à un cour solo qui vient aérer la densité de la musique d’Eyeless ; ces solos sonnent parfois très rock’n’roll (« Into The Darkness ») ! La rythmique est également très bien foutue, le batteur offre un jeu qui n’a rien de démonstratif mais qui peut se montrer assez alambiqué avec de très bons passages saccadés, des accélérations de double-pédale imprévisibles et asymétriques (encore d’influence Meshuggienne), comme sur « Fuck You » par exemple. En tout cas ce batteur défouraille très bien et en plus, le son qui va avec, c’est vraiment une grosse mandale ! L’intro du titre « She Breathes » est assez étonnante à écouter car la batterie et la gratte jouent le même rythme mais en canon, c’est plutôt pas mal et un peu déstabilisant a entendre...

 

Bien qu’Eyeless fasse du "gros metal bien lourd qui tâche", ils ne cachent pas leurs racines Hardcore ! La basse est d’ailleurs l'élément qui le prouve le mieux car celle-ci est bien claquante, et ressort plutôt bien à l'oreille. En début d’album surtout (« Mindcell », « Illusion »), on a des explosions d’infrabasses en fond sonore ; c’est bien placé dans le morceau et également bien fondu dans le mix, ce qui apporte un bon élément de lourdeur supplémentaire !

Les montpellierains font également preuve de personnalité avec leur chant. Le chanteur a un groove dans la voix, un peu à la Peter Dolving de The Haunted (oui encore), je prendrais même le risque de dire que l'esprit de Phil Anselmo ne traine pas loin de là... En tout cas on le sent bien énervé derrière son micro et il n’hésite pas à brailler comme un tortionnaire avec cette voix rauquailleuse, qui elle aussi amène un certain feeling Hardcore à la musique !

 

Pour conclure je dirais que Eyeless m’a bien séduit avec « The Diary » qui rassemble beaucoup d’influences diverses et variées. Peut-être que certains trouveront cet album assez monotone, les derniers morceaux pouvant paraitre un peu redondant... Mais globalement la formule marche et la sauce prend, donc pourquoi refuser ?!

photo de Domain-of-death
le 22/12/2009

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