Frigo - World is science-fiction

Chronique CD album (54.45)

chronique Frigo - World is science-fiction
Déjà fort de sorties significatives, allant d'un Hot Songs, et surtout d'un XYZ, révélateur d'un potentiel considérable, à un dernier album en date, ce Funambul sans aucun temps faible, Frigo, basé à Rennes (premier gage quasi-certain d'une indéniable qualité), sort maintenant son second opus. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'à l'écoute, une évidence s'impose; non-content de confirmer ses qualités, Frigo les sublime et transcende un style ne comptant jusqu'alors que peu de groupes fiables, si ce n'est Belone Quartet ou les...rennais de Downtown Cuckoo.

Mêlant avec une grande aisance instrumentation "conventionellement rock" et séquences électro, chantant avec autant de bonheur en Anglais comme dans la langue de Molière, Frigo nous dote ici de douze titres imparables et définitifs, brillamment introduits par Your obsession, à la fois intense et léger et parfaitement représentatif du "cocktail Frigo". La symbiose est si parfaite qu'on ne se soucie guère de savoir si Frigo oeuvre dans telle ou telle catégorie, d'autant que déboule ce All nerds we are tubesque, entrainant, truffé de sons décisifs, de guitares séduisantes et d'un chant multiforme dont l'apport à ce nouvel opus s'avérera conséquent jusque dans les derniers recoins de We never said goodbye, superbe réalisation électro marquant la fin des réjouissances.
Et si le ton de ce dernier titre se veut résolument électro, avec une petite touche pop mélancolique du plus bel effet, ailleurs, l'électro et le rock sont déclinés selon un panel attrayant et constamment maitrisé. C'est le cas par exemple sur On-off, saccadé et instaurant le chant en Français sans que cela ne dénote le moins du monde, ou sur Phantom, apaisé et exhalant lui aussi cette trame construite avec intelligence et ingéniosité. Des morceaux de World is science-fiction se dégage une impression de puissance, en même temps qu'un certain effet psyché, la combinaison des deux, alliée à un groove incroyable, générant un résultat au dessus de tout soupçon.
La variété des climats, et les ruptures de rythme comme sur le titre précité, sont justes et bien en place, et Frigo se montre performant sur les formats écourtés tels que Before the devil knows you're dead et sa voix "robotique" giflée par des riffs secs, de même que sur Pourquoi, long de plus de six minutes et s'appuyant sur un allant surprenant, une retenue elle aussi notable et, comme de coutume, ce savant dosage entre prétentions rock et embardées électro.

Il serait d'ailleurs nécessaire de s'arrêter à chacun des douze morceaux présentés ici, tant chacun se distingue et participe pleinement à ce tout cohérent et de haute volée. Mais pour faire court, et parce qu'un opus de ce niveau s'écoute plus qu'il ne se décrit textuellement, je soulignerai la pertinence et la brillance de l'ensemble, de Dreamers, spatial et éthéré, gentiment "dark", à ce Temps zéro vivace, finement conçu, alternant temps forts et moments plus posés de belle manière, en passant par Libertine assassine et...est-il besoin de le réécrire, sa dualité rock-électro,matinée de "new/cold-wave, impressionnante, ou ce tube au final rock exaltant qu'est Time eraser.

A l'image donc de Belone Quartet sur son dernier effort en date, Frigo se démarque et assied définitivement son style, en même temps qu'il nous sert un album sans réel équivalent dans ce style. Magistral.
photo de Refuse to keep silent
le 26/12/2009

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