Fusion Bomb - Concrete Jungle

Chronique CD album (36:48)

chronique Fusion Bomb - Concrete Jungle

Non, ne cherchez pas: les anglophones disent « Funk Metal », « Rap Metal », « Reggae Metal »... Pas « Fusion ». Du coup, nein, Fusion Bomb n’a pas adopté ce patronyme explosif afin d’annoncer crânement une avalanche de décibels aussi virulents que ciblant sans ambiguïté ce genre réputé pour proposer de merveilleux mariages « contre-nature ». Enfin si, il est bien ici question de déflagration et de s’en prendre plein les mandibules. Mais l’idée n’est par contre pas de défier les Infectious Grooves, Body Count ou Skindred sur leur propre terrain. La pochette de l’objet et le logo du groupe sont d’ailleurs là pour supprimer toute équivoque: sur Concrete Jungle ça cause Thrash, mon bonhomme! Et pas de celui, alambiqué, raffiné, qui s’en va « proguer » aux limites de ce que les doigts humains peuvent faire avec une 6-cordes. Non, sur ce premier album des Luxembourgeois, ça sent la croûte mal cicatrisée, le bas de short crado et l’écume de houblon tiédie. Car bien que censé parler couramment le langage du conseiller financier de la Deutsche Bank, le groupe préfère emprunter les accents urbains des natifs de Frisco et de NouYôô'k pour se lancer à l’assaut de nos cervicales. Testez vous-mêmes: ces 36 minutes dégagent un puissant parfum de Testament, d'Exodus, mais aussi de Slayer (le break, à 3:23 sur « Bird of Prey », qui fait fuir les coreux. Les crachats qui ouvrent « You're a Cancer to This World ») et, plus rarement, de vieux Metallica (au début de « Blazing Heat », puis sur un « Nyctophobia » qui prend presque de faux airs de « Jump In The Fire »).

 

Mais le Crossover Thrash, me direz-vous, c’est aussi de la Fusion! Entre Thrash, Punk et Hardcore. C’est vrai. Du coup la publicité patronymique n’est pas si mensongère que cela. Car si elle n’est pas dans l’optique fun-fun-fun de Municipal Waste, Insanity Alert ou d’un Anthrax en bermuda, la formation trempe néanmoins très largement son Thrash dans cette mouvance pour skateurs chevelus. Ces breaks, ces beatdowns, ces chœurs: tout ça sent le bandana et les tatouages à plein nez! D’ailleurs « TMNA » pousse l’agression binaire dans des retranchements qui, s'ils ne peuvent véritablement être considérés comme les "derniers", méritent toutefois le qualificatif de Nuclear Assaultiens.

 

De cette mixture très classique mais agencée avec bon goût et souci de la variété, Fusion Bomb tire de vrais petits missiles qui font mouche. Le tube « Knuckleburger », qui arrête la guerre des gangs à l’occasion d’un très bon break Thrash à 0:41. Le brillant cocktail « You're a Cancer to This World », qui convie sur le même ring un Slayer de salle de gym, du Crossover enlevé et une moshpart aussi lourde que groovy. Le « TMNA » ci-avant décrit. Un « Slam Tornado » classique mais véloce et enthousiasmant. Jean passe aider mes yeurs (mes quoi?). Et pour la touche trve street cred’ à patches, les petites teignes finissent sur une reprise du groupe Excel, dont vous ne me ferez pas croire que vous possédez un album, arrêt ton char Bernard!

 

Alors non, Concrete Jungle ne nous refait pas le coup des From Blue To Black et Insanity Alert en cochant une nouvelle case “Thrash instant classic” sur le listing des opus du genre. Mais pour tout dire ça n'est pas passé loin. Manquent juste un poil de véritable génie et un ou deux gros tubes, et c’était banco! N'empêche, en l’état ce premier album permettra déjà aux thrasheux de tous poils de rentrer du bon pied dans le dernier trimestre 2019 en jouant les Indiana Jones du pit dans cette jungle carrément béton!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Testament, Municipal Waste, Exodus, Insanity Alert, Slayer… Entre Thrash ricain qui coupe et Crossover qui gratte, le cœur de Fusion Bomb balance. Et plutôt que de choisir, les Luxembourgeois mélangent les deux avec goût et énergie pour livrer un premier album dont le relatif manque d’originalité est largement compensé par une vraie force de persuasion.

photo de Cglaume
le 18/09/2019

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