Gargamel! - Fields Of Happy

Chronique CD album (1:05:23)

chronique Gargamel! - Fields Of Happy

Figurez-vous que ce matin, dans le bus que je prends tous les jours pour aller bosser, on a subi le triste spectacle d'un pauvre mariole sévèrement allumé. Le mec faisait des chabada-dou-wop dans son coin, jouait de l’air batterie avec son stylo-bille, et se tortillait les épaules et la nuque comme un sosie de Bruno Mars essayant de vendre une compil’ Variete’n’Funk dans la galerie marchante d’Intermarché... Le genre d'énergumène retranché dans sa bulle, insensible à la honte. Les regards outrés et les moues ostensibles arborées par les autres passagers, je 'vous raconte pas (oooh, j’aurais bien aimé qu’tu m’racontes!)… Mais le vrai problème de ce gars-là, c’est surtout que c’était moi! Bah ouais, mais vous en avez de bonnes vous: j’avais Fields of Happy de Gargamel! sur les oreilles, j’aurais aimé vous y voir tiens!

 

Alors ne faites pas comme si vous n’étiez pas au courant: je vous avais déjà averti que Touch My Fun est un putain d’album de Fusion saupoudré d’une bonne poignée d’esprit Nawak. Eh bien l’album qui ce matin m’a fait dresser le chapiteau Circus dans le bus continue sur cette jouissive lancée, en propulsant l’homme-obus encore plus haut dans les airs de l’excellence métallicomique. Doté d'un son meilleur et d'une accroche encore plus irrésistible, ce cru de 11 ans d’âge (aujourd’hui où je vous écris) est sacrément goûtu. Plus encore que le "tâteur de fun", oui. Tout en restant dans ce registre Fusion musclée qui flirte avec les projets Pattoniens, Mucky Pup et Dog Fashion Disco, tout en sortant régulièrement les GROSSES guitares et les vocaux de grizzli coreux perdu dans la caverne Metal extrême.

 

Sur Fields of Happy, on ne se contente plus de dire « Ouh Yeah! » en claquant des doigts et en souriant, non: cette fois on est véritablement possédé par la fièvre du Groove, on s’abandonne à cette basse, à ces clowneries juteuses, on vibre au son de ces guitares à l’abrasivité mordante, on reprend en chœur les « And then the blade will SLIP, RIP, LIP to HIP… », les « GO! No. GO! No… » et les « I’m so happy that I could shit » – quelle science du placement vocal nawak ce Mandaddy! Pompon sur le gâteau: l’album n’est pas avare en bons petits solos, et la basse est dodue à souhait. C'est Noël, mais oui, ou presque! 

 

Du coup, question: pourquoi diable n’a-t-on (quasi?) jamais entendu parler de ces Floridiens par chez nous?

Je sais que l’Atlantique, à la nage, ça fait long. Mais je suis sûr que Madame Internet a jeté certains de ses câbles sous cette grande masse d’eau salée. On aurait donc dû être prévenus plus tôt! Hé, les Québécois: pensez donc un peu aux cousins de par ici quand d'aussi gros poissons passent à portée de vos filets!

 

Pour vous convaincre de la nécessité de posséder ce petit bijou aux sillons généreusement garnis, jetez donc une oreille au Groove’n’Roll teigneux de « Cold & Twitchy », roulez des mécaniques comme Aldo Maccione au rythme chaloupé de « Dr. Ripper, OBGYN », essuyez la funky attack de « Too Much To Share », ou cavalez avec les sirènes de police à vos trousses sur « We’ve Got A Situation Here ». Et non, les quelques petites incartades « Silly Metal » à la Crotchduster que sont « Pussy Teeth » ou « Eat Out of My Butt » ne pourront pas être retenues comme des objections recevables. C’est que vous avez quand même plus de 1 heure et 5 minutes de bon metal détendu du slip dans les enceintes, alors si vraiment ça vous gêne – ça, ou le bonus Ascenseur Nawak « Meeting Music », le remix de « Too Much To Share » ou la séance de porn-proctologie relaxante « Find The Prostate » – ‘zavez qu’à zapper aux entournures, ce qui vous laissera quand même un bon gros steak musical qui rassasiera sans mal vos appétits nawakophiles.

 

Bref: Fields of Happy, c’est la promesse de plaisirs Fusion/Nawak gargantuesques. Alors même si vous n'y trouverez pas forcément la Belle des Champs, et s'il y a un risque non nul que vous vous y gameliez comme Laura Ingalls, allez donc gambader dans ces prairies joyeuses où l'on vous invite: vous ne le regretterez pas!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: encore meilleur que Touch My Fun, Fields of Happy nous rappelle que, outre les évidentes têtes de pont que sont Tub RingDog Fashion Disco, Mr BungleStolen Babies & co, on peut dénicher de l’excellente Fusion / Nawak aux US. Alors on ne se laisse pas passivement dicter quoi écouter par les principaux faiseurs d’opinion, et on va fouiner un peu au-delà – notamment sur les terres de ce finalement super amical (… sexy?) vieux sorcier schtroumpfophobe.

photo de Cglaume
le 05/05/2018

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