Gaza - No Absolutes in Human Suffering

Chronique CD album (43:18)

chronique Gaza - No Absolutes in Human Suffering

- Botch, Crowpath et…allez, Will Haven sont dans un avion, l’avion s’écrase. Où est ce qu’on enterre les corps ?

- A Gaza, bien sûr...

Rien de tel qu’un peu d’humour noir pour commencer une chronique sur un album qui ne l’est pas moins (noir). Car ce n’est pas avec ce disque qu’on va se payer notre une tranche de rire hebdomadaire, loin s’en faut. Ici, le propos est sombre, dur et le nom même de l’album ne peut prêter à confusion : Il n’y aura pas de limite à votre souffrance (auditive) ; En effet, dès l’entame du disque, menaçante comme il se doit, on sait qu’on va douiller, que notre vison de ce que doivent  être un riff, un enchainement de parties, et un morceau vont en prendre un coup. Gaza, c’est le malaise assuré ; Parce que ce groupe a le cul entre deux chaises (le Sludge et le grind), il n’y a pas de raison que l’auditeur  reste tranquillement assis sur la sienne. Ici, on prend un malin plaisir à construire puis démolir des édifices souvent précaires car bâtis sur des motifs rythmiques et mélodiques qui se croisent, se répondent avant de s’unir, le plus souvent à l’occasion d’un coup de frein à main sur le tempo dont l’efficacité est décuplée par le chaos sonore qui l’a précédé. La recette à l’air simple comme ça (Polyrythmie bac + 8, blast, tapping, dissonance, tempo pachydermique, on agite frénétiquement, et c’est prêt), mais c’est l’incroyable facilité avec laquelle le groupe agence ses parties et façonne ses morceaux qui impressionne. Le résultat est toujours aussi insaisissable, un peu comme si les deux faces du split vinyle Coalesce/Napalm Death avaient fusionné après une après midi passée sur la plage arrière de ta Clio en plein mois d’aout et que tu t’acharnais quand même à essayer de l’écouter.

Après cette métaphore quelque peu risquée, peut-être serait-il bon de parler technique : L’album a été enregistré par Kurt Ballou, qui produit  à peut près tout ce qui est de bon goût et qui passe à coté de son studio et, désolé pour les grincheux, le son est absolument dantesque et leur va à merveille. Quoi qu’on en dise, ce mec sait à la fois imprimer sa patte  et magnifier le son de presque (qui a dit Today is the Day ?) tout ce qu’il enregistre (Converge, bien sûr, mais aussi Torche, Ken Mode ou Pneu dans des styles relativement différents).

Toutes les personnes relativement déçues par le deuxième album (en résumé : trop de gras, pas assez de folie) devraient se jeter sur le petit dernier qui renoue avec l’impression d’aliénation  et de danger  initial, ce qui permet au groupe de se poser bien tranquillement au dessus de la masse des groupes de mathcore/hardcore chaotique. Gaza est un des rares groupes qui permet de retrouver, toutes proportions gardées, le type d’émotions ressenties à l’écoute d’un Jane Doe ; à savoir, dans un premier temps, un mélange d’attirance et de répulsion, rapidement transformé en extase irraisonnée. Cela, je ne le retrouve plus chez Converge, qui sort des albums que l’on pourrait dédaigneusement qualifier de sympathiques (sur l’échelle de Jacob (Bannon), autant dire terribles pour le commun des groupes) mais à la prise de risque relativement limitée.

En résumé, Gaza a su retrouver la hargne qui l’animait au moment du premier album (I don’t care where I go when I die), chose assez normale pour un groupe qui vient de Salt Lake City, terre de Mormons, où on ne peut ni trouver un rade pour boire une bière pépère (alcool, dépendance, danger), ni même un fast-food pour déguster un café trop dilué (caféine, excitant, danger) ; et ça,  c’est sur, ça fout la haine.

photo de Crousti boy
le 30/11/2012

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 30/11/2012 à 09:56:32

En effet, j'avais pas trop apprécié le précédent, mais celui-là est une tuerie.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 30/11/2012 à 19:42:11

Chiant et surestimé pour ma part !

Tookie

Tookie le 12/12/2012 à 12:28:46

J'ai beau être matinal, à 8h, j'ai eu mal.

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