Glassing - Spotted horse

Chronique CD album (43:00)

chronique Glassing - Spotted horse

Rien ne ressemble à Glassing.
Les esprits chagrins souligneront bien que l'on ne peut avoir de connaissances exhaustives de la scène dans laquelle le groupe opère, mais il semblerait tout de même que rien ne ressemble à Glassing, bien que celui-ci ressemble à un peu de tout.
Glassing est au post-HxC ce que Deafheaven fut au black : une curiosité hybride, marquée par des choix forts provoquant autant de passion que de haine.

Après un petit 7" en 2015 puis un premier album (qui va poser les bases de sa personnalité) nommé Light and death en 2017, ce Spotted horse installe le groupe dans une dynamique artistique aussi efficace que solide avec un propos qui tend à s'affiner.

Car rien ne ressemble à Glassing tant sa musique entraîne une confusion des sentiments dans des ambiances où s'entremêlent d'innombrables paradoxes.
À la croisée des chemins du post-hardcore, du screamo, du post-rock, du shoegaze vénère, les Texans ont toujours affirmé leur personnalité par un choix de son extrêmement marqué par cette rencontre des genres. 
Une prod trop "forcée", trop "froide" sur Light and death, Spotted horse corrige le tir sans rompre avec les orientations du passé : 
-une voix éloignée, froide, screamant à la mort
-des guitares et une section rythmique également portées par un son glacial mettant en valeur aussi bien les passages les plus violents (parfois lourds), stridents (pétés de larsens) que ceux résolument atmosphériques (post-rock). 
La personnalité du groupe se révèle dans ce mélange des genres dont la piste "Follow through" peut se faire l'ambassadrice.


Se dégagent ainsi pendant 43 minutes, par des morceaux à géométrie variable (de moins de 3 à plus de 6 minutes), des atmosphères tout aussi variables et parfois inattendues (comme le magnifique et aérien instrumental "The wound is where the light enters").
Alors que l'on a parfois l'impression que le disque a été enregistré dans une grande caverne (à cause des nombreux effets de légères réverbérations), on se sent aussi bien oppressé et agressé que porté par la légèreté des morceaux.
Dans ce fracas de paradoxes constants, ce ne sont pas que les oreilles qui sont balottées mais le corps et le coeur. Ça gueule à se péter les cordes vocales, ça fait hurler les guitares à faire vriller les tympans, ça tape jusqu'à transpercer des peaux...et ça prend aussi les tripes par son calme et sa gestion des temps forts et des temps calmes.

Spotted horse est un album d'une grande intensité sonore et même émotionnelle avec une personnalité musicale affirmée par laquelle passe une troublante et douce furie.

photo de Tookie
le 05/07/2019

2 COMMENTAIRES

Vincent Bouvier

Vincent Bouvier le 05/07/2019 à 21:52:48

La concordance des différents genres m'impressionne franchement. Je sens qu'il va tourner un petit moment sur la platine, celui-ci...

Nicoscope

Nicoscope le 12/07/2019 à 07:31:45

Super disque ! Merci pour la découverte.

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