Gods Forsaken - Smells of Death

Chronique CD album (40:36)

chronique Gods Forsaken - Smells of Death

666 fois sur le métier remettez votre ouvrage…

 

Peu de chance que Nicolas Boileau ait eu le microcosme Swedeath en tête quand il a (presque) écrit ces lignes. Pourtant celles-ci décrivent parfaitement la démarche de l’armée des fervents tâcherons qui s’évertue à faire vivre – survivre, de plus en plus – cette scène aux limites stylistiques plus exiguës encore que des toilettes de camping-car. Parmi ces disciples appliqués figure Gods Forsaken, dont Cromy vous a déjà parlé à l’occasion de la sortie de In a Pitch Black Grave, leur premier album sorti il y a 2 ans. Du coup, cet éminent collègue ayant joué les guides avec un professionnalisme irréprochable, vous êtes déjà au courant du contexte: la présence de Brynjar Helgetun, l’omniprésent copain de Rogga Johansson, à la batterie, l’attribution du poste de beugleur au tout autant stakhanoviste Jonny Pettersson (vous remarquerez que j'évite de citer les groupes de ces 2 zoziaux, sinon le bas de cette page serait renvoyé au niveau de l’asthénosphère), ainsi que la gestion du grattouillage des cordes par Anders Biazzi, gratteux d’Amon Amarth à ses débuts.

 

Les génériques de fin de film m’ayant toujours gonflé, je comprends tout à fait que l’énumération ci-dessus vous gave. Pour autant il va falloir que j’en rajoute une couche en signalant l’arrivée de 2 guitaristes supplémentaires – l’un issu d’Asphyx et l’autre ** euh ** du giron de sa maman (tout comme ses camarades, certes) – parce que forcément, la chose a un impact. Pas tant que ça sur le son, dont le volumineux gras était déjà assuré par Madame HM-2, mais plutôt sur la mélodicité, cette fois nettement accrue. A un tel point que les adjectifs épique et majestueux viennent régulièrement s’inviter dans le descriptif des 9 pistes ici proposées, presque plus même que crapuleux ou fangeux. Bref, le groupe semble vouloir se Demonicaliser, ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire. Ces leads amples qui, depuis leurs sommets escarpés, colorent l’horizon de teintes flamboyantes (sur « Smells of Death » par exemple, ou encore sur « They Crawl »), ainsi que cette fin pleine de drakkars funestes (à partir de 3:00 sur « Birth of Insanity », jusqu’à la disparition du poor lonesome viking à la fin de « The Curse of Matul ») évoquent bien autre chose que les partouzes de zombies dans le composte de nénuphars.

 

Pour autant ne vous y trompez pas: ça cogne et ça rissole toujours sur Smells of Death. Les intros typées « film crouteux » (sur « Smells of Death » et « From The Inside… ») rappellent que toute la musique que Gods Forsaken aime, elle vient de là, elle vient du pus. Les loustics n’hésitent par ailleurs pas à sortir la mitraillette à blasts (déchaînement ultime à 2:39 sur « They Crawl ») – ce qui est certes moins typique du genre. Mais le début de « The Process of Death » ne réaffirme-t-il pas haut et fort son allégeance aux Grands Anciens du genre avec ces quelques secondes d’intro identiques au début de « Stranger Aeons »? Si, bien sûr.

 

Accroche, majesté, vélocité fréquente, et en même temps variété des tempos – donc lourdeur occasionnelle, et mid-tempo guerrier – toute la panoplie des émotions swedeathiennes est ici couverte. Et cela nous offre de beaux moments, notamment sur la première moitié de l'album, qui propose un très beau trio introductif (à noter, puisqu’on y est, vers 3:23 sur « From The Inside », un troublant appel aux « Ancient Ones! Ancient Ones! » qui résonne comme le « Agent Orange! Agent Orange! » de Sodom). La suite est un peu moins égale, mais il est dur de résister au superbe début classique-mais-youpi de « The Process of Death », ou au grandiose break épico-HM2esque à 0:37 sur « Dead And Burried ». En sachant de plus qu’en vieux renards qu’ils sont, nos amis se sont arrangés pour que les adieux offerts sur « The Curse of Madul » aient un fort goût de reviens-y. Bref, même si la seconde moitié de l’album sonne plus bateau (drakkar?), ce 2e album s'avère particulièrement goûtu. On vous le recommande donc, d’autant que la chose est tout particulièrement indiquée pour lutter contre la canicule!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: plus mélodico-épique que l’album précédent, Smells of Death prend un virage qu’on pourrait presque qualifier de Demonicalien. Et même s’il s’essouffle un peu en 2e mi-temps, il reste l'un des opus de l'année à écouter en priorité pour peu que l’on s’intéresse au Swedeath et qu’on ne se focalise pas uniquement sur le 200% grumeleux.

photo de Cglaume
le 26/08/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/08/2019 à 09:26:03

"plus mélodico-épique que l’album précédent": voilà pourquoi il n'arrive pas à la cheville du très bon premier.

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