Godspeed You! Black Emperor - Asunder, Sweet And Other Distress

Chronique CD album (40:23)

chronique Godspeed You! Black Emperor - Asunder, Sweet And Other Distress

Ne pensez même pas à écouter une de ces 4 pistes isolée des trois autres. Vous perdriez votre temps. "Peasantry or ‘Light! Inside of Light!’" sonnerait comme un vulgaire pastiche de Earth, "Lambs’ Breath" et "Asunder, Sweet" comme des bourdonnements « drone » complètement inutiles, fleurant bon le remplissage... Vous en sortiriez déçus, pensant que ces pères du post-rock auraient perdu leur grandeur d'antan. Ça m'est venu à l'idée, je dois l'avouer. Mais encore cette fois, comme à leurs débuts, Godspeed nous sort le coup de « l'oeuvre » où la séparation des morceaux sur le papier n'a pas lieu d'exister. Ce nouvel album est 1 ou ne sera pas. Mais vraiment, croyez moi.

 

Effectivement en entrée de disque ce jeu des guitares, plombées, et cette grande présence des instruments à vent - plutôt que des cordes frottées - nous ramènera davantage à Earth qu'aux Godspeed des années 2000. On se demandera même si ce n'est pas Thee Silver Mt. Zion (autre projet de certain musiciens du groupe) qui aurait pris le contrôle de Godspeed, s'en accaparant le son et la répartition des instruments. Vraiment un goût d'étrange (une forme de synonyme de « surprise ») quand on a de grandes attentes de la part du collectif montréalais. Quand on recherche un retour aux morceaux qui jadis nous avaient chamboulé. Même si ce morceau dure 19 minutes, une fois le disque écouté en entier, on pourra considérer qu'il pose la toile de fond, tel un positionnement de l'ambiance et des espaces encore non explorés par le groupe. Juste un début. C'est à la fois une continuité du précédent album, à la fois une forme de retour à leur premier, comme pour se différencier du coté - au final - relativement structuré de ceux d'entre ces périodes. No limit / pas de frontières. Oui ces cuivres, ces passages « drone », des guitares et basses écorchées au son « heavy » comme jamais, la structure du disque, sa longueur et sa décomposition, Godspeed, en fait, continue d'avancer.

 

Ne fuyez pas - surtout ceux que le bourdonnement « drone » pourrait effrayer - car ce son, cette ambiance, et cette « matière », va véritablement vous transporter. Certes c'est noir, mais ça en est d'autant plus « beau ». Oui le chemin qui nous amène (à la lumière ? au réveil ?) au "Piss Crowns Are Trebled" de fermeture, est tout simplement SUBLIME. Et ce titre est tout simplement MAGNIFIQUE. Grandiose. Sa résonance, ses vibrations, ses grincements, sa puissance, ses mélodies, son rythme… D'une première écoute à l'approche davantage « titre par titre » comme je le disais en ouverture, c'est une fois arrivé à ce dernier point musical que j'ai dû reconsidérer cet album. L'impression d'avoir raté le principal. C'est bien cette deuxième écoute, plus attentionnée - et à fort volume, au casque, je dois avouer - que je vous recommande. Fortement. Car ce que vous auriez pu chercher de ce nouveau Godspeed You! Black Emperor, c'est ainsi que vous allez le trouver. Et vous serez encore plus surpris que vous n’auriez pu le penser. Surtout si vous n’en attendiez pas grand chose.

photo de R.Savary
le 31/03/2015

1 COMMENTAIRE

Moshé O'Grady

Moshé O'Grady le 01/04/2015 à 00:34:53

Il n'y a aucun instrument à vent ou cuivre dans ce nouvel album de Godspeed.
Bisous

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