Grai - Ashes

Chronique CD album (54:33)

chronique Grai - Ashes

On ne va pas se beurrer le fourreau bien longtemps, le païen moyen n'a pas eu grand chose à se mettre sous les crocs cette année. De qualité, je parle, car des trucs bien moisis comme Ensimerdum ou Nokturnal Rectum, ah ça y'en a eu.

 

Ah, Biographie !!! (Pet)… Biographie...

Actifs depuis 2005, les Tatars de Grai (Грай : cri de l'oiseau) sont attendus au tournant par les amateurs,depuis leur solide premier album sorti en 2014. Les Burgondes, eux, ne manqueront pas de les rapprocher d'Arkona : même créneau musical et même contrée d'origine (grosso modo pour un Burgonde). Pourtant les deux formations ont peu en commun.

 

Jouer ! Guerre ! Salsifis !

D'entrée, c'est une prod particulièrement claire qui nous rentre dedans. Peu organique, elle sera, peut-être, jugée trop artificielle.

Viktor, un des deux gratteux, a pourtant concocté un son parfait pour la musique du groupe, permettant de distinguer tous les instruments toujours très équilibrés chez ces Slaves. Eh oui la basse a droit au chapitre et Yurri la fait groover comme un trappeur de steppes tannant la peau d'un renard du bled avec ses doigts de pied. Alors qu'en règle générale, elle passe à la trappe dans le Folk Metal, là parfois ça slappe.

Ce qui distingue ainsi le groupe de la masse est ce sens de la rythmique imparable, simple mais qui fait immanquablement osciller du chef n'importe quel métalleux en kilt. Ce sont aussi des éléments acoustiques (folk évidemment) ou bien plus expérimentaux, prog voire jazz, parfaitement maîtrisés. Jamais au grand jamais, cela ne tourne à la démonstration technique. Pourtant, nom d'un poil d'anus d'orignal bouffi, que les zicos assurent ! Tout coule alors de source, naturellement.

Des morceaux comme "Darkness With Me" ne sont donc pas loin d'approcher l'émotion suscitée par les titres les plus poignants d'un Primordial.

 

Interprèèète ? Interprèèète, couhillère ?

Le second atout du bouzin réside dans le chant. A quatre voix. Commençons par les demoiselles Irina et Aliia. Non contentes d'être absolument charmantes (un seul morceau live sur Ta Teube a suffi à faire dresser le sourcil d'un pote allergique au style), les filles possèdent un timbre de voix parfaitement poétique et absolument slave. Oui, notre Maria Arkhipova préférée (Masha) assure dans le créneau mais là c'est aussi du high level.

Les deux complices n'ont ainsi pas leur pareil pour entonner une ritournelle envoûtante, convaincant le moindre bourrin barbu, en mode eastern style, de déposer ses armes made in Fabri Armorum (placement de produit) pour simplement sourire de façon béate et regarder un petit écureuil gazouiller. Avant de l'écraser promptement sous sa sandale de cuir clouté.

 

Troupa ! Troupa ! Troupatroupatroupatroupa ! TROUPA !HAHAHAHAHAHA ! Troupaskaya 

Car, dans toute cette douceur intervient deux growls bien épais. Loin de se greffer artificiellement pour faire les méchants, Yurri et Viktor écrasent l'auditeur par leurs apparitions rares mais judicieuses. On a donc droit à de purs bijoux contrastés comme le lent "A Water Hell" ou "Tread Of Winter" mélange parfait de barbarie et de douceur. Et puis un combo qui reprend un titre de Rotting Christ (du belliqueux Aealo – 2010) est forcément digne d'éloges. Alors voilà c'est fait. Quand j'aime, je tartine.

 

Qu'est-ce à dire que ceci ?

Les moins ostrogoths d'entre vous auront pigé qu'avec Ashes, Grai passe d'un Little Pony un poil cucul à un Sleipnir plutôt couillu.

photo de Crom-Cruach
le 25/01/2018

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