Gribberiket - Sluket

Chronique CD album (44:42)

chronique Gribberiket - Sluket

Norway's finest: the miserables

 

À l'image de leur musique, les norvégiens de Gribberiket prennent leur temps. Entre les premiers extraits sur Myspace et la parution de leur premier album Knefall, il s'était écoulé plusieurs années. Rebelote avec Sluket, qui débarque quatre ans plus tard.

 

La pochette, signée Sindre Foss Skancke (Utram) annonce clairement la couleur, on ne va pas écouter le nouveau Steel Panther. Toujours aussi enjouée que la lecture de la documentation d'un cercueil â deux places à un congrès de contrôleurs des impôts, la musique de Gribberiket instille toujours ces sentiments de négativité, de misère et de dépression. Plus sombres que la garde-robes de Morticia Addams, les cinq titres de l'album sont un condensé de noirceur qui ferait déprimer le lexique d'adjectifs dépréciatifs de Lovecraft.

 

Il faut avoir le moral bien accroché pour affronter Sluket et ses riffs aussi lourds qu'un coup de poing d'un barbare Cimmerrien. Les guitares sortent parfois de leur rôle de concasseur implacable et méthodique, mais c'est pour planter des ambiances funéraires comme sur la fin de "Gjedtebud". La longue litanie des malheurs des musiciens s'écoule à un rythme désespérèrent lent et entêtant. Ils allongent à l'extrême les titres où la mélodie est restée au stade embryonnaire. Elle est essentiellement portée par les vocaux qui, s'ils sont moins hurlés que sur Knefall, n'est restent pas moins suintant par tous les pores le mauvais aquavit (pléonasme?). Ils sont parfois doublés par des chœurs à peine moins désespérés, ce qui renforce ce sentiment de fin inexorable de tout espoir.

 

Morne comme un trentième jour consécutif de pluie dans les Lofoten, Sluket fait mal tel du sel sur une plaie et étouffe toute joie de vivre en son sein noir. La lumière au bout du tunnel? Gribberiket vient d'exploser l'ampoule à coup de batte...

photo de Xuaterc
le 18/12/2017

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