Grinderman - Grinderman 2

Chronique CD album (41)

chronique Grinderman - Grinderman 2

 

Chronique où je ne serais pas original ! 

Nick Cave est dans le business depuis 37 ans. Et de The Boys Next Door aux Bad Seeds, on ne peut pas dire que ses choix aient été mauvais.  Bien sûr des albums dispensables, particulièrement pour les Bad Seeds pour une bonne moitié des années 2000,  des albums cultes –Door Door en 1979 pour son premier groupe - , - Les Birthday Party (j’ai une préférence pour Junkyard) – Tender Prey, Henry’s dream et Let Love in pour les Bad Seeds- , et multi platiné pour Murder Ballads qui en plus est loin d’être un mauvais disque.

 

 

Le natif de Warracknabeal (Australie) a toujours su s’entourer. Du regretté Roland. S. Howard à Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten) en passant par sa muse de toujours Anita Lane et Warren Ellis.  Si c’est le hasard, il fait drôlement bien les choses.

 

 

En proies à de fortes addictions depuis le milieu des années 80 et pour une petite dizaine d’années, Cave choisi à partir de l’album Let Love In des mauvaises graines de respecter une certaine hygiène de vie dans son travail et ses compositions. Pour la petite histoire, il part au studio ou écrire comme s’il se rendait au bureau ! De 9h à 17h.  C’est lors d’une de ses séances de travail qu’il s’essaie, en pianiste convaincu, à composer à la guitare. Nous sommes en 2005. Le résultat est plutôt brut, Cave étant un guitariste plus rudimentaire que maniéré. Il enregistre rapidement des démos avec Warren Ellis, Jim Sclavunos, et Martin. P. Casey (tous des Bad Seeds) dans un registre différent et avec l’aide du producteur Nick Launay. Le 05 mai 2007 sort le premier album dont l’évocateur « No Pussy Blues » apparaît comme un classique instantané. Une tournée plus tard, on imagine que la récréation est finie.

 

 

2010. Diantre,  à 53 ans Cave, un peu sorti de son costume de dandy ténébreux, est plus remonté que jamais et ça tombe bien les 3 pistoléros qui l’accompagne veulent aussi en découdre. La pochette du disque aurait du nous indiquer la voie à suivre. Satané scepticisme.

 

 

« Mickey Mouse and the Goodbye man » (ce titre !) qui ouvre l’album est tout bonnement cinglant. Une intro bien sentie (on ne fait pas dans le putassier ici m’sieurs-dames)  avant la déferlante soutenue par la basse maousse. « Heathen Child » le single avant-coureur avait déjà mis en avant que le bonhomme n’a rien perdu de sa fougue, son chant toujours intact totalement décomplexé, les riffs nets issus du meilleur terreau. Bon sang de titre. Les 6’49’’ de « When my Baby comes » nous ramène au meilleur des Bad Seeds depuis des lustres, violon ému à l’appui, explosion  quasi noise en prime. Le What IKnow qui suit est un vrai-faux blues crépusculaire. « Evil » déboule comme un punk furibard avant de nous ramener à nouveau vers les meilleurs cieux des Bad Seeds (Kitchenette) à moins que ce titre fût destiné pour l’ultime To Bring You My Love de Pj Harvey ! « Palaces of Montezuma » rappelle le meilleur des Stones avant le terminus « Bellringer Blues », recueillement flamboyant et psychédélique.

 

 

Là où je ne suis pas original, c’est que je confirme que Grinderman n’est pas la « pause » du Boss – oui, il l’est devenu aussi - . Grinderman 2 est probablement l’un des meilleurs disques de la carrière de Nick Cave, sensiblement supérieur au premier éponyme. Sans doute LE disque rock de l’année 2010 pour une bonne partie des pré et post quadras qui lisent ce webzine. Et pour les autres, simplement un très bon disque rock moderne et diablement inspiré.

photo de Eric D-Toorop
le 21/01/2011

3 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 21/01/2011 à 12:56:23

Quel dommage de finir une chronique par des considérations d'âge.

el gep

el gep le 21/01/2011 à 15:02:55

Mais bon, c'est la magie du web 2.0, chacun peut ouvrir sa gueule pour commenter (et à quoi bon?) deux mots d'une chronique. Je n'aurais pas dû, peut-être. Bah...

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 25/01/2011 à 10:22:24

Je fais parti des pré-quadras.

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