Harakiri For The Sky - III: Trauma

Chronique CD album (1:15:13)

chronique Harakiri For The Sky - III: Trauma

Et si on se forçait à écouter autre chose, pour une fois? Episode 2

Nawak Metal, Death crapoto ou mélo, Thrash qui tâche, Djent progressif… Evidemment on pourrait rester éternellement derrière les solides fortifications des bastions stylistiques où l’on se sent tellement à l’aise, à l’abri des mauvaises surprises et des bâillements agacés. Mais de temps en temps il est bon d’aller voir ce qui se passe à côté…

 

Huit titres dont le plus court fait 8 minutes 33. De pleines louches de shriekounets plaintifs émis par un bobo scandinave qui menace de se couper les veines parce qu’il a trouvé un poil suspect dans son assiette de saumon à la purée. Un tempo qui reste majoritairement au niveau de la vitesse de pointe de la voiture sans permis de Tatie Jeannine. Des références explicites à la scène Post-Rock… Vous en voulez plus ou vous avez compris pourquoi je n’avais initialement pas ressenti le besoin de sortir ma massue pour empêcher les collègues de mettre leurs papattes avides sur III: Trauma? Ni foncièrement Brutal Nawak, ni franchement Grind à grelots, ce 3e album des Autrichiens de Harakiri For The Sky (... et non pas Banzaï From The Sky – il ne s’agit pas de Kamikaze Metal!) n'est a priori pas le genre de galette qui me donne envie d'aller m'éclater la bobinette chez la Mère Grand avec le loup et un petit pot de beurre.

 

Pourtant, contre toute attente, ces longues plages de lumineuse dépression réussissent à attraper la lumière du soleil (froid, quand même, l’astre solaire) pour faire miroiter de sublimes mélodies qui empêchent l'auditeur de sombrer dans la catatonie que ces hymnes hypnotiques pourraient pourtant à première vue déclencher. Pour peu que l'on se soit récemment réchauffé à la douce chaleur du dernier Witherscape, en écoutant « Calling The Rain » on se dit que crénom, mais ça pourrait bien plaire au même public! Ces mélodies tristes mais fières qui se laissent parfois aller à un soubresaut de rage blastée parleront également aux fans d’Insomnium et In Vains, tandis que les ambiances de sous-bois Black/Death mélo trouveront un écho chez les nostalgiques de Thy Serpent. Et les fans de Progressif? La délicate mélancolie positive – qui sourd régulièrement entre deux tentatives désespérées de sauter du haut d’un fjord avec un sac à parachute vide – saura toucher les fans du Opeth à gros pull en laine Mohair, tandis que « Viaticum » et ses consœurs sauront réserver quelques passages à même de plaire aux convertis à la religion Leprous. On verra même les videurs de fonds de bock officiant lors des soirées Pagan de St Maur les Rondelles se réjouir du blizzard festif qui rougit les trognes vikings au début de « Thanatos ».

 

« Du coup ce III: Trauma, c'est de la bombasse de Cute Northern Metal pour esthètes, ou bien? »

 

‘y a de ça Mélissa! Ce mélange de fines dentelles électro-acoustiques, de captivante majesté et de tempêtes Black/Death en réjouira plus d'un. N’empêche, le côté déprimant et un peu répétitif de la chose, ces traversées de mornes plaines, cette démarche voutée, ces divagations minimalistes que même qu’on croirait presque, parfois, s’être perdu dans la salle d’attente du prof de yoga Devin Ghost Townsend… Cela essouffle, voire parfois casse la beauté de ces mélodies aussi finement ciselées que longuement filées. D’où la finale tiédeur de la note. M’enfin des merveilles comme « Thanatos », comme « Bury Me » – qui, malgré son titre, semble ne pas être tout à fait résignée – ou comme l’exceptionnel « Viaticum » finissent de nous convaincre tout à fait.

 

Haut les cœurs, donc, ami(e)s dépressif(/ve)s: avec III: Trauma , Harakiri For The Skyla formation des suicidaires en culotte courte – a composé la bande-son idéale pour vous aérer les veines au soleil tout en arborant un sourire de contentement apaisé sur les lèvres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec son Blackounet progressivo-mélodico-mélancolique, Harakiri For The Sky propose un 3e album qui pourrait bien séduire assez largement au-delà du cercle des pandas disparus, dans les salons des marquises d’Opeth, Thy Serpent, In Vain, voire même chez la comtesse de Leprous.

photo de Cglaume
le 14/09/2016

2 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 14/09/2016 à 18:58:48

Le lapin est tombé du côté black, c'est officiel.

*mon plan se déroule exactement comme prévu...*

cglaume

cglaume le 14/09/2016 à 19:45:22

:P On m'a un peu forcé la main pour celui-là (comme tous les albums dont les chros commencent par "Et si on se forçait à écouter autre chose, pour une fois? "

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