Havok - Conformicide

Chronique CD album (1:02:29)

chronique Havok - Conformicide

Après une année 2016 plutôt fertile en Thrash survitaminé (avec, dans le rôle des débiteurs de riffs: Crisix, Vektor, Warfect), notre niveau d'exigence vis-à-vis de la cargaison 2017 s'avérait particulièrement élevé. Et il se trouve que Gorod (qui, pour l’occasion, ne joue pas à domicile) et Overkill (on en reparle sous peu) ont de ce point de vue ouvert plus que brillamment les hostilités…

 

** Au fait: dites-moi si j'abuse des parenthèses, hein. Sale habitude, je sais... **

 

…Eh bien 2017 continue son petit bonhomme de chemin sous les meilleurs auspices, notamment grâce à un nouveau style de crime de bon goût: le Conformicide. Alors c'est vrai que pour le vieux lapin que je suis, jusqu’ici Havok – puisque c'est le nom de ces criminels –, ça m'évoquait surtout ça:

 

Après vérification, il se trouve que c’est également le nom d'un groupe de Denver qui a 13 ans et 4 albums dans les pattes. Et son petit dernier fait preuve d’une saine virulence et de ce genre d’âpreté au combat qui fait gagner les grandes batailles.

 

Alors pour vous faire le laïus en 3 coups de cuillère à pot: Havok pratique un Thrash assez classique, dont la patte renvoie logiquement plus au côté US de l’Atlantique qu'aux plages du Débarquement. Ce n’est donc pas son originalité, mais un sens du placement et de l’impact maximum qui fait de Conformicide l’un des poids lourds du genre en ce printemps 2017. Et à ce titre, le groupe doit BEAUCOUP à son formidable frontman, dont le registre de petite teigne le place quelque-part entre Bobby de Overkill et Schmier de Destruction. David – puisque c’est là son blaze – sait comme personne comment balancer du slogan marquant qui reste dans le crâne: « Political correct-ness is a social diseaaaaase », « The enemy is not coming from overseas », « Wake Up And Think! »… Ce mec ferait un malheur dans l'équipe comm' d'un aspirant président!

 

Mais bien entendu, ce n’est pas uniquement derrière le micro que se joue la réussite d’un album de Thrash. Et ça tombe bien: nos amis manient tous leurs instruments comme s'ils étaient autant d'armes de destruction massive – ceci sans non plus en faire des tonnes. Quoique. Il en est un qui sort tout de même particulièrement du lot: Nick Schendzielos, qui gratouille également sa basse au sein de Job For a Cowboy et Cephalic Carnage. Il est assez rare d’entendre aussi bien le bassiste sur les galettes de Thrash, d’autant que le zig en use ici avec délectation en slappant comme un beau diable sur pas moins de 3 morceaux! Je ne sais pas vous, mais ça a tendance à me mettre de foutrement bonne humeur ce genre de sympathique singularité.

 

Mais au-delà des exploits réalisés par ces cordes vocales et cette basse, c’est donc un groupe soudé et combatif qui nous pulvérise la trogne avec application sur les « F.P.C. » (Rhâââ!), « Hang ‘Em High », « Wake Up », « Masterplan » et compagnie. Certes les morceaux sont parfois un poil longs, certes on croise tantôt l’ombre d’un déjà-vu, certes on tombe de loin en loin sur quelques rares titres plus faibles… Mais même sur ces derniers, une poignée de détails qui tuent remettent vite les pistes en selle et l'enthousiasme au beau fixe. Comme sur un « Peace Is In Pieces » un peu lourd de la fesse, mais démarré sur un chouette volètement riffé, et surtout mis en orbite par de formidables twins qui attaquent en escadrilles croisées (BAM, vers 2:00). Ou comme sur un « Intention To Deceive » un peu bateau, mais dynamité par un riff fulminant et une basse-ventre-à-terre lâchés à l'occasion d'un « Bullshit! » tonitruant (peu avant la barre des 3 minutes).

 

A noter que pour remercier les ceusses qui lâchent encore leurs pépettes pour acquérir les albums dans des versions non seulement physiques, mais même carrément digipackisées, le groupe offre en bonus un « String Break » digne du plus « Hang The Pop »-esque des titres de Nuclear Assault, ainsi qu’une sympathique reprise du « Slaughtered » de Pantera. Nous nous joindrons donc sans hésitation à Stromae pour accueillir à bras ouverts ce 4e album Conformidaaaaaaaaable!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Conformicide est un album de Thrash affuté et teigneux, fort d’une version bagarreuse et jeune de Bobby Ellsworth (Overkill) derrière le micro, de gros riffs cervicalo-tractés, et d’une basse qui va jusqu’à slapper ta mère en tongs devant tes enceintes. L’un des moments forts de ce premier semestre thrashesque, qu'on se le dise!

photo de Cglaume
le 17/05/2017

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