Haze Mage - Chronicles

Chronique CD album (45:28)

chronique Haze Mage - Chronicles

Ce premier album de Haze Mage, Chronicles, est ce genre de cas un peu épineux. Il laisse effectivement un petit goût âpre. Un chouïa aigre-doux. Ou mi-figue, mi-raisin. Au choix selon les préférences de chacun. Toujours est-il qu'en soi, un tel album ne peut qu'impressionner : c'est un premier jet et c'est fou ce que le résultat est déjà solide et mature. Certes, on pourra bien pinailler sur certains détails pas foncièrement essentiels, histoire de dire que la formule peut être encore améliorée mais il faut admettre qu'en l'état, ce Chronicles déboule dans le paysage avec énormément d'insolence tant bon nombre de groupes relégués dans le bas du panier à cause de diverses failles ont quoi les jalouser. Les mecs déboulent de nulle part, balancent leur bousin et on a l'impression d'avoir affaire à un groupe de niche bien établi qui roule sa bosse depuis des lustres.

 

Bon, c'est vrai que Haze Mage apprécie les frasques un peu passéistes, ça rend le raccourci d'une carrière bien remplie plus facile. Mais là où les jeunes loups de Baltimore réussissent bien leur pari, c'est de ne pas se focaliser uniquement sur des choses aussi passéistes et désuètes que la jaquette de Chronicles – très heavy/doom psyché et occulte 70's dans l'âme – ne laisse présager. Parce qu'évidemment, même si ça sonne old-school en diable, on y trouve autant de nostalgie sabbathienne des origines que de l'aridité poisseuse plus « moderne » kyussienne. Rajoutez à cela une jeune réincarnation de Danzig au micro et vous avez les grandes lignes du truc. Qui se laisse gober avec une facilité déconcertante tant l'efficacité est de mise et ne se tarit pas ne serait-ce qu'un seul instant. Un petit riff gras par-ci, un refrain que tu fredonnes avant même que tu ne t'en sois aperçu, une batterie que tu suis en secouant la nuque tout aussi inconsciemment. Et ce, même si tout semble hyper convenu dans le genre. Et ce, même si par souci de variété, le groupe s'en va lorgner vers des influences moins attendues comme les vieux relents Maideniens première période qui s'échappent de « Storm Blade » et vers l'exercice du titre à tiroir très danziguienne mi acoustique, mi-électrique sur « Dread Queen ». Ou ces quelques grunts fort surprenants qui déboulent sur « Harbinger », quand bien même cela n'apporte finalement pas grand-chose en terme d'intérêt. Et une prod' loin d'être dégueulasse même si l'on pourra chipoter sur le traitement des cymbales à certains moments d'emballements et de la basse. Ce qui donne au final un Chronicles qui laisse vraiment une très bonne impression et ce, dès la première écoute.

 

Mais voilà, ce qui chagrine, le côté un peu râpeux en fin de gorge qui dérange un peu, c'est qu'au-delà du côté bien fait, il y a ce côté peut-être trop convenu où il manque ce petit quelque chose d'indescriptible qui ferait que Haze Mage se démarque. Et qu'on trouve davantage à en dire d'ailleurs. Au final, oui, on a passé un bon moment. Et nul doute que ce sera encore le cas lorsque la lecture aléatoire du PC nous le repointera de temps à autre. Mais aurait-on le désir de se repasser Chronicles parce qu'il y avait cette petite étincelle qui justifierait le fait de l'extirper de son étagère poussiéreuse pour se rappeler qu'au final l'album était très sympa ? Pour moi, non, pas spécialement. Après, pour les férus monomaniaques de stoner/doom tendance old-school, peut-être...

photo de Margoth
le 04/06/2019

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