Heid - Alba

Chronique CD album

chronique Heid - Alba

Même en matière de Pagan faut jamais désespérer.

Car au détour d'une recherche hasardeuse et limite blasée, on peut encore tomber sur de petites pépites.

Celle-ci vient de Madrid.

 

Savoir composer avec tous les ingrédients liés à la scène, les doser de façon équilibrer, insuffler tempête épique et mélancolie dans ses compos, maîtriser les instruments trad (mais quel violon, flûte !) à la perfection : tout ceci est réservé aux bons.

Les gars de Heid sont des bons donc.

 

En effet sous un verni BM/Death Mélo Typico Pagano ménageant de belles cavalcades, les Espagnols utilisent une efficacité de compositions qui fait presque passer les premiers Eluveitie pour de la zic de sagouins. Ne riez pas : jusqu'à Slania inclus, les Suisses étaient des références.

 

Des passages folks y'en a gogo comme l'introduction oblige de l'album nous préparant à une bonne grosse gueulante à fond de cordes frottés par l'archer (10 flèches à la minute). Le violon n'est pas le seul à tirer son marron du gueux, la guitare acoustique et le bouzouki piqué à Zorba, nous prennent à bras le corps.

Heid nourrit son Metal frontal de jota (inventée selon la légende par le troubadour arabe Aben Jot) et de zorzitko basque: c'est de la bouboule de baballe.

"Bosque De Nubes" apparaît alors comme une balade trad parfaitement d'à propos. Et toujours se tient en embuscade le pillard païen avide de gros riffs et de rythmique sanglante.

Le chant en espagnol est alors puissant et habité, soutenu par des chœurs mélodieux berçant et tempérant la sauvagerie du frontman qui y croit plus que de raison.

"Buenosdias" brûle ainsi ta masure, tue ton bétail et crame ta terre sur 45 cm de profondeur. T'es encore vivant, c'est cool pour toi, ta femme n'a pas eu cette chance.

"Arde De La Rebellion" se pose aussi comme un hymne puissant, rapide, barbare. "Mortal Es El Hombre" n'est pas non plus , là, pour divertir sa seigneurie avec des blagues potaches, illustrant alors l'équilibre du funambule censé constitué le Pagan folk.

Pas de remplissage ici, les Espagnols sont juste généreux.

 

Et puis y'a "El Buey" qui pointe son groin. Un instru débutant comme pourrait le faire n'importe quelle bande de Pouet Pouet en mode troubadour inspiré et déboulant sur un Punk Metal frais comme la pucelle razziée dans un village de ploucs. De quoi foutre le diable dans les jupettes, pour que les filles dansent pieds nus, le regard pétillant. Allez en Med et vous comprendrez l'effet que ça fait à deux grammes dans le sang et 35 degrés à l'ombre...

Pour finir de faire d'Alba un objet délectable, le bouzin est en autoprod et les maîtres d’œuvre carrément sympathiques.

 

J'en bouffe du Pagan, et depuis quelques temps, alors croyez-moi quand je dis que Heid, pourtant encore confidentiel, mérite des louanges, que dis-je un sacrifice humain... au minimum.

photo de Crom-Cruach
le 07/07/2017

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 07/07/2017 à 12:23:39

Bon et sinon quand est-ce que tu crées la scène Pagan-Crust ? Ca manque non ? :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/07/2017 à 22:44:49

Ouch le mélange ! Patrio et anarcho font pas bon ménage...

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