Hentai Corporation - The Spectre Of Corporatism: Starship Shaped Schnitzels From Planet Breadcrumbs Are Attacking A Giant Tree Monster Who Has A Vagina And Holds Hitler Hostage

Chronique CD album (36:52)

chronique Hentai Corporation - The Spectre Of Corporatism: Starship Shaped Schnitzels From Planet Breadcrumbs Are Attacking A Giant Tree Monster Who Has A Vagina And Holds Hitler Hostage

Je vous l’accorde, The Spectre Of Corporatism: Starship Shaped Schnitzels From Planet Breadcrumbs Are Attacking A Giant Tree Monster Who Has A Vagina And Holds Hitler Hostage, même Bal-Sagoth n’aurait pas osé. En même temps, quand on y réfléchit bien, il est presque étonnant que si peu d’albums de Nawak Metal soient affublés d’un titre à ce point long et débile. M’enfin là où le bât blesse le plus fortement, c’est quand même au niveau du visuel… Nom d’un p’tit bonhomme, ça brûle la cornée! Mais là aussi, on est vite obligé d’admettre que 1) et de un, l’illustration colle au poil de cul près à la thématique annoncée par le titre 2) et de deux, avoir l’œil qui saigne n’a jamais empêché d’avoir l’oreille qui jouit (vous vous rappelez peut-être de Universal Sprache, ou de Taboo?).

 

Et ce n’est rien de dire que ce premier album longue durée de Hentai Corporation emmène le tympan nawakophile au nirvana du Cartoon Metal tourbillonnant. Parce qu’au cours de ces 10 titres, je peux vous dire que ça trublionne, que ça trampoline, que ça hystérise dans la joie et la bonne humeur la plus gouailleuse. Car, dans la suite logique de l’EP Dokktor Zaius, les Tchèques continuent de pratiquer l’effervescence musicale dans un registre proche de ce que serait le métissage 6:33 / Troldhaugen (et là je pense surtout à l’album Idio+​Syncrasies). Et à l'identique des 4 titres de 2011, ce qui frappe avant tout sur The Spectre of Corporatism, c’est:

- la prestation exceptionnelle de Radek Škarholíd, qui élargit ici encore son spectre vocal

- la faculté peu commune du groupe à accoucher de formidables hits

- l’énergie incroyable qui se dégage de ces 36 minutes, qui constituent un puissant shoot de vitamines pour le métalleux en manque de Juvamine

 

Alors oui, Radek nous bluffe à nouveau. Au-delà de ce mélange de Axl Rose et de Mike Patton qui ressortait déjà avec évidence lors de l’écoute de Dokktor Zaius, on découvre encore d’autres cordes vocales à son arc, comme des similitudes avec Ian Gillan (j’ai mis du temps à réaliser que les « Love Me! » du refrain de « Ethereal Prayer » me rappelaient le Deep Purple découvert pendant mes années collège via Nobody’s Perfect) ou avec le Kärtsy Hatakka (Waltari) qui reprenait « A Forest » (écoutez « The River »). Sans compter que le bonhomme imite Gollum à la perfection (« Tragedy of Uncle Hitler »), et que son aptitude à crooner lui permet de s’abandonner à des moments plus roudoudou sans que cela fasse grincer des dents (« Lost In Tensions? »).

 

Mais je mentionnais également des tubes-des tubes-des tubes. Pour vous convaincre à peu de frais, je n’ai qu’à dégainer le fulminant « Equilibrist Brides » qui transformera le plus calme des amateurs de Prog en toon bondissant – pour peu que ses oreilles tolèrent une mélodie de clavier Bontempi semblant singer l’Eurodance des 90s. Autre preuve par 9 encore plus indiscutable, « Oh Dear Evil Capillarity! » propose un Boogie Metal complètement irrésistible qui vous transformera en Fraggle Rocks en un rien de temps. Ça, c’est pour les 2 high kicks les plus indéniablement in-your-face de la galette. Mais les tueries ne s’arrêtent pas là, car « Ethereal Prayer » est ce qui s’approche le plus d’un mélange Metal Extrême / Swing qui déchire, « Zubatá » fout le bronx dans les couloirs de l’hôpital psychiatrique, tandis que le Nawak Mélo bondissant et extrême de « Goblin Love » pourrait passer pour un clin d’œil pertinent aux Américains de Nekrogoblikon.

 

Mais The Spectre Of Corporatism ne s’arrête pas à ça. Ce serait trop facile. Ainsi l'album laisse-t-il entrapercevoir des accointances marquées avec Black Sab’ et la lourdeur Psyché / Stoner de « ces années-là », comme cela apparait à partir de 1:35 sur « Tragedy of Uncle Hitler » (la nasalité de Radek fait alors soudainement penser à Ozzy), ou par moments sur « Goblin Love » (tiens, vers 0:30). Mais il offre également des moments plus Kiss-Love-Babe, comme sur « Lost In Tensions? », ou « Walz 9 » qui commence par un piano sorti tout droit de chez Elton John, puis continue en mode instrumental le long d’une épopée légère qu’on imagine médiévale.

 

Alors un peu de sang-froid et de raison-gardée: rangez votre bon goût au placard, ignorez ces couleurs flashy et cette pochette tueuse de rétine, et ruez-vous sur cette formidable tranche de Nawak Metal à la folie communicative. Vos oreilles vous en seront éternellement reconnaissantes!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: suite logique de Dokktor Zaius, The Spectre Of Corporatism est une cure de tonus zébulonnant, une vague de Youpi métallique, un formidable cocktail de 6:33, de Troldhaugen, de swing, de folie et de vitamines qui donne envie d’aller fonder une communautés de Lapins Crétins chez les Fraggle Rocks. Bwaaaaaaaaaaa!!

photo de Cglaume
le 11/03/2019

4 COMMENTAIRES

Dams

Dams le 11/03/2019 à 11:33:01

"avoir l’œil qui saigne n’a jamais empêché d’avoir l’oreille qui jouit"
Que dire, c'est magnifique ????

cglaume

cglaume le 11/03/2019 à 11:53:17

Amateurs de headfucking, bonsoir ! :D

sepulturastaman

sepulturastaman le 11/03/2019 à 12:07:54

Irrumation mon amour ???

8oris

8oris le 15/03/2019 à 16:44:47

Merci pour cette excellente chronique qui m'a grave filé la dale et mes oreilles n'ont pas été déçues de ce avec quoi je les ai sustenter. Par contre, faudrait revoir la note, un "WTF/20" aurait été plus juste.

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