Herkainn - Brutality As Normality

Chronique CD album (47:31)

chronique Herkainn - Brutality As Normality

 

Alors que de petits egos auraient pu se froisser et ameuter leurs troupes afin de crier au scandale, Herkainn a renvoyé son cd à la redac' de Coreandco histoire de montrer le chemin parcouru depuis un "Humanity for sale" jugé mitigé sur ces pages (par moi même) !

 

Et depuis 2009 ils ont traversé bien plus qu'une allée de camping entre la sortie de leur ep !

Le premier changement est la situation financière du groupe. Herkainn arrive déjà avec un projet qui semble bien plus sérieux : la batterie a un vrai son, les guitares sont plus propres.

Ils sont aussi plus "matures", peut-être un peu moins cons, mais plus marrants.

 

Et ça on le comprend dès l'intro de "When deads awaken". Quelques secondes durant lesquelles on se demande si l'on n'a pas lancé le best-of des Beach Boys. Avec "Final singularity", piste sur laquelle figure l'unique sample de l'album, nous tomberons sur le thème de la série Magnum revisité. Certains titres qui ne cachent pas que des conneries puisque "Schoinopentaxophilie" et l'"Anthropomancy" viendront compléter notre vocabulaire en plus de nous faire bouger frénétiquement la tête.

D'ailleurs, en profitant du livret on découvre de véritables histoires derrière certains morceaux qui prouvent qu'un grand pas à été fait dans l'écriture du groupe.

 

Herkainn poursuit son petit bonhomme de chemin entre morceaux thrash bien rapides, des touches death histoire de rompre avec la monotonie et se permet de placer deux titres un peu plus mélo dont l'excellent "Absolute biological equality".

Le principal défaut de "Humanity for sale" étant gommé on peut farfouiller après d'autres problèmes...

 

Et ce qui risque de faire débat : c'est le chant...mais nous sommes loin du reproche de l'ep qui était la platitude...

Certains entendront un chanteur au bout du rouleau, à bout de souffle, limite et limité.

D'autres, (comme moi) auront besoin d'un temps d'adaptation trouvant même qu'un gros travail se cache derrière. Dans une tradition thrash 80's, avec un côté brut aux aspects bordéliques, le chant est le meilleur indicateur de la violence des morceaux. Il y a un côté nature, poilu, couillu  qui distingue le groupe de toute une horde brutale parfois trop impersonnelle.

Un point important qui méritera peut-être de multiples écoutes approfondies afin de se forger un avis...mais qui laissera inévitablement quelques auditeurs dubitatifs.

 

Quant au reste, au risque de l'expédier un peu rapidement, il faudrait être bien difficile pour ne pas apprécier les créations d'un groupe qui s'efforce de varier les rythmes. Si le groupe ne semble pas être à la recherche du "riff qui tue", il sait en caler une série qui trouvera des amateurs dans les genres : thrash, death, mélo avec parfois des touches hardcore.

A l'image d'Amanda Lear et Vincent Mc Doom, les Herkainn sont transgenres, sans l'être vraiment.

Les rouennais sont simples, directs mais loin d'être manchots pour 47 minutes qui n'inventent pas le fil à couper l'eau chaude mais relanceront l'industrie de la minerve dans les mois à venir.

photo de Tookie
le 25/01/2012

2 COMMENTAIRES

Modern Zeuhl

Modern Zeuhl le 16/02/2012 à 13:36:39

"Le best-of des Beach Boys" ? L'intro de l'album reprend le début de "Let's Dance" de David Bowie, merci de ne pas l'insulter en le comparant aux grands-parents des Beatles ^^

Pour le reste, d'accord avec cette chronique : HerkainN envoie du pâté, sans jamais prétendre inventer quoi que ce soit, mais ils sont dans ce qu'ils font et le son de l'album est très bon.

Tookie

Tookie le 16/02/2012 à 14:07:38

Haaa merci pour la précision sur "Let's dance" ! C'est que ça m'a turlupiné !

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