Howling Sycamore - Howling Sycamore

Chronique CD album (37:38)

chronique Howling Sycamore - Howling Sycamore

Les saules pleureurs, ça oui, on connait. Les bouleaux précaires, en particulier dans le milieu artistique, on est habitué. A la machine à café, les lendemains de match, on a même entendu parler de platanes Ibrahimovic. Par contre les sycomores hurlants... Je sais que je ne suis pas spécialement une pointure en dendrologie, mais là pour moi c’est une première. Autant le Metal Hurlant, du fait d’une passion profonde pour la zique qui bleuargle et la SF qui bidibipe, oui. Autant les vieux troncs qui s’égosillent en bordure de clairière, même si dans les Terres du Mileu ce n’est pas Ent-inomique, non.

 

Et d’ailleurs il aura fallu une équipe de sylviculteurs de renommée internationale pour que cette étrangeté végétale voit le jour, du moins musicalement. Attention les yeux, CV de folie en vue! Aux commandes de ce gang qui envoie du bois, on retrouve l’Italien Davide Tiso, plus connu pour ses riffs au sein d’Ephel Duath et Aborym. Derrière le djembé à 12 têtes, un Allemand, Hannes Grossmann, mercenaire aux multiples médailles obtenues pour ses hauts faits dans les rangs d'Obscura, Necrophagist, Blotted Science ou encore Alkaloid. Derrière le micro, un Américain, Jason McMaster, surtout connu pour avoir tenu le micro chez Watchtower. Et puis comme plus on est tofu plus Henri, participent également à la fête le temps d’un coucou ou deux: Bruce Lamont, USA, saxophone (et plus!) chez Yakuza, ainsi que Kevin Hufnagel, USA toujours, qui gratouille entre autre chez Gorguts.

 

Tu m’étonnes que tout ce beau monde se soit facilement dégoté un contrat chez Prosthetic Records!

 

Alors les noms ci-dessus pourraient laisser entendre que nos tympans vont se faire mitrailler à haute fréquence par des experts en artillerie chirurgicale lourde. Mais en réalité, que nenni! On vous a dit « Sycomore Hurlant », pas « Fractal Bonzaï ». L’approche empruntée sur ce premier album est plus progressive, plus expérimentale, plus « Gants blancs et cup of tea dans le salon du marquis de Xuaterc ». Le premier – et très bon – morceau « Upended » donne une bonne idée de quoi il retourne. D’amples drapés sombres, qu’on se sent comme Nosferatu dans son manoir Dark Metal. De la bœuterie blastée sur lit de riffs tronçonneuses, à servir avec un verre de Death Metal bien charpenté. Des leads de saxo apoplectiques, qu’on dirait qu’il va recracher son larynx par le pavillon le bougre! Un chant Heavy / Prog théâtral, mais plus agressif et fou que la moyenne, parent pas si éloigné que ça du Warrel Dane de Nevermore. Des pauses plus aérées, mais décorées de dentelles tristes, parce que c’est quand même beaucoup ça, aussi, le Prog. Ça surprend la première fois, et puis quand on constate que beaucoup de belles mélodies restent dans le crâne, et que c’est pétri de classe, on se rend à l’évidence: ça bute ‘de dieu!

 

Bon, des fois les morceaux traînent un peu des pieds, se font lancinants, laissant à la batterie le soin d'apporter de louables variations (cf. « Obstinate Pace »,). Et pour être apprécié à sa juste valeur, un « Chant of Stillness » demande à l’auditeur un goût certain pour les guirlandes de fin cristal chargées en « Ouh, Ouuh, Ouuuuh » précieux et en gratouilleries acoustiques à la « Jeux Interdits ». Mais à l’exception de ces deux incartades qui ont moins su plaire à mes longues oreilles, ces 8 titres ne sont que miel et confiture de carotte. Avec une mention spéciale pour le superbe « Let Fall » qui fait se succéder une imposante déferlante blackisante (vers 1:49) puis une parenthèse légèrement psyché-orientale, ayant un lointain faux-air du « Kashmir » de Led Zep… Puisque je vous le dis!

 

Comme quoi les associations de fines lames ne sont pas forcément rasoirs ()! On souhaite donc à Howling Sycamore de rencontrer le succès qu’il mérite, de rester loin de la route des bucherons du dimanche et des pyromanes sylvestres… Et on enchaînera vite dans la foulée avec le nouvel album d’Alkaloid (patience, ça vient), parce que ça donne faim, tout ce talent!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: quand des membres d’Obscura, Gorguts, Watchtower, Ephel Duath & co se retrouvent pour jammer, il en ressort évidemment un nouvel album de Death Tec… Ha ha, ils sont tombés dans le piège! Pas vraiment, non: Howling Sycamore, c’est du Metal Extrême délicat, nuancé, exigeant (…mais qui sait meuler hein, attention!), agrémenté d’un chant Heavy/Prog à trémolos. Si si! « Aïe! » dites-vous? Meuh non: essayez, c’est d’la bonne!

photo de Cglaume
le 04/06/2018

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