Hushpuppies - The Bipolar Drift

Chronique CD album (37)

chronique Hushpuppies - The Bipolar Drift

Alléluia ! Il est donc possible de faire un vrai bon disque de pop en France, sans être ridicule/prétentieux/plagieur/surfait/passéiste/ à côté de la plaque (à vous de choisir).

 

Pour leur troisième long format les amis du sud ont vu les choses en grand et en technicolor et on ne peut que leur donner raison. The Bipolar Drift a tous les atouts pour bien ébranler les détenteurs d’un certain bon goût en la matière. C’est qu’il y’en a du travail là derrière mon bon monsieur, ma ptit’dame. Au point que vous allez pouvoir sourire au printemps en remuant sans honte sur l’excellent soundsystem 60’s-new-wave proposé par les perpignanais.

 

Hushpuppies nous avaient laissés en 2007 avec un Silence is golden assez prémonitoire qui lui-même avait la lourde tâche de succéder à Trap, grosse plaque de 2005 qui a permis au groupe de bien décoller. Pour certains, cela fait une éternité. Le combo perdant dans le même temps le support de son label, et regagnant un certain anonymat. A pareille épreuve 95% des groupes ne se relèvent pas surtout dans le genre. C’est comme une relégation en deuxième division du championnat de foot. On stagne dans le ventre mou du championnat, on vend ses perles à perte et on tente de survivre.  Chienne de vie. Mais, voyez-vous, lorsque le talent est là, pas besoin d’aller se réfugier dans les jupes de Sofia Coppola et prétendre vivre le rêve américain. Non on rallume les amplis, on rebranche les jacks et on s’amuse. « Open season » qui ouvre l’opus prend la voie rapide plutôt que la nationale, la route défile.  Le moteur ronronne, le carbu propre, les balises au loin. C’est un peu ça The Bipolar Drift, un road movie  façon point limite zéro entre tension et plaisir, quand je vous dis qu’il y’a du travail là derrière. ‘Tin ce premier morceau commence vraiment à 4 minutes 08, tranquille les gars !

 

« Okinawa living wage » est le meilleur titre de The Kills depuis belle lurette. « Zero One » le meilleur titre new-wave entendu depuis 1987, Marc Almond doit en rêver. Ils prennent l’Air dans « Every night I fight some giant », jeu remporté haut la main. La ligne de basse sur « Frozen Battle » est ma préférée pour les 6 prochains mois à venir et quel titre ! Simple, goûteux, hit single en puissance pour les festivals d’été.  « Dog Day » en cavalcade, rien à redire. L’album se referme sur le 70’s « Twin Sister » avec une belle maîtrise, mention spéciale aux parties de synthé. On ne peut pas passer à côté de la pochette symbolisée par une ballerine en grand écart sur fond kitsch, signée Julien Pacaud, à voir aussi le poster qui accompagne la plaque, tout est dit. Grand écart donc entre le swinging london des 60’s (les Kinks,  Zombies) et la new-wave de l’après punk (XTC, Gang of four).  Vraiment tout se tient dans ce disque jouissif, produit par Alex Concato (Alex and the Farmers)… Et toujours cette impression de plaisir communicatif. Fun is not a crime.

photo de Eric D-Toorop
le 02/04/2011

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