In Shadows And Dust - Enlightened by Darkness

Chronique CD album (31:41)

chronique In Shadows And Dust - Enlightened by Darkness

Avec un patronyme qui rend hommage au 6e album de Kataklysm, un titre qui rappelle Necrophobic (« Blinded by Light, Enlightened by Darkness » sur le très bon Hrimthursum) et des morceaux qui réveillent de vieux souvenirs (« Deathlike Silence », premier label de Mayhem, Burzum et Sigh, … et « Dawn of a New Day » qui évoque le In Flames de Reroute To Remain – hum, c'est moins raccord déjà), l’auditeur qui découvre le 4e album de In Shadows And Dust s'attend à du Metal sombre, old school, plein de révérence pour les Grands Anciens, et revendiquant avec ferveur l'étiquette trve – cf. la pochette un peu « necrodicule » sur les bords. Ce qu’il n’aura pas forcément vu venir par contre – mais qu'un coup d’œil plus attentif en bas à droite de la pochette aurait pu lui révéler, cf. la « stèle » Heavy Metal HM-2 – c'est à quel point le Swedeath fait également partie de l'équation.

 

Mais empruntons si vous le voulez bien les allées d’Enlightened by Darknes, que vous puissiez ressentir avec plus d’acuité la nature singulière de la musique de ce one-man band sis à quelques encablures du bac-à-sable où s’entraîne le PSG (aïe, ça fait mal occulte ce genre de précision dans une bio Beumeuh-friendly!).

 

Avec son ruissellement de gouttes de pluie et sa triste mais belle mélodie introductive, « Maelys » met tout de suite les choses au clair: Stéphane Thirion, the-man-behind-the-band, ne s’est a priori pas donné pour objectif de nous aérer l’encéphale à coups de Brutal Blast Metal qui charcute aveuglément: les ambiances tout comme les mélodies funestes font partie de la fête, même si certaines d’entre elles, ensevelies sous le poids et la poix de la disto, sonnent plus basaltiques que d’autres (cf. la sourde complainte guitaristique qui s’extirpe de la masse sonore à 1:38). Sombres corbeaux et créatures du marais vont hululer de concert, semblerait-il… En voilà une mixture peu commune et relativement excitante!

 

Quoique sur le morceau qui suit, à quelques breaks près, ce sont surtout les composantes Black et Black/Death qui se retrouvent aux commandes, de belles bourrasques épiques Dissectionnesques alternant avec des gueulantes fielleuses semblant émaner directement de la gorge de Mika d’Impaled Nazarene. L’irascible « Revenge » continue d’ailleurs à quelques encablures seulement du registre Nuclear Metal popularisé par les adorateurs du bouc à masque à gaz, les vindictes acides se mêlant plus souvent à des passages à la limite du chaos pur.

 

Mais si-si, en effet, cet album est bien livré avec sa barquette de saindoux HM-2: c’est du moins ce que rappelle le début de « Looking Into The Void », avant de repartir hurler à tous les vents dans une atmosphère de blizzard qui pourrait se marier à merveille avec la pochette de In The Nightside Eclipse. Sauf que « Deathlike Silence » repart direct’ dans une violente bourrasque Black venimeuse, ce qui pousserait le lapin que je suis à se demander ce qu’il a bien pu venir faire ici si la batterie à l’œuvre n’était pas à ce point typée Death plutôt que Beumeuh. Et les derniers doutes d’être vite balayés par l’excellence de la queue de peloton tracklistique, « Dawn of a New Day » faisant preuve de l’accroche d’un Thy Serpent, « Black Sword » mêlant à parts égales Black/Death héroïque et Blackened Death couillu, et de tout aussi bonnes choses pouvant encore être dites des 2 derniers titres.

 

Alors si vous vous demandez ce qu’on peut bien ressentir les bottes englouties jusqu'à la garde dans la vase, le vent soufflant des mélodies épiques depuis les hautes montagnes avoisinantes et d'acides bulles de souffre éclatant alentours dans la lumière blafarde d’une lune maléfique, écoutez donc ce Enlightened by Darkness dont on se demande comment il a pu naître d’un esprit n’ayant pour toute forêt d’où tirer son inspiration que celle qui abrite la Fête des Loges toute proche…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: la gadoue et les cordes basaltiques du Swedeath, les glaviots acides d’Impaled Nazarene, les descentes épiques en bobsleigh customisé Dissection, les cougnettes rétractées par le froid et la peur, les cieux majestueux mais inamicaux constellés de mauvaises étoiles… Tout cela fait d’Enlightened by Darkness un album de choix pour lutter activement contre les Petits Bonhomme en Mousse et les hits Zouk-Latino-Love qu’on a tenté de vous imposer tout le long de cet été.

photo de Cglaume
le 03/09/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/09/2019 à 19:55:34

"Maelys" ?: des fans de Nordal ? (Okay je sors)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Evita - Minutes & Miles
Pin-Up Went Down - 342