Infestdead - JesuSatan

« … On peut faire mieux je te dis!

- Comme quoi? M. Pokorammstein? ZazZ-Top? Jean-Claude Van DammEinstein? Michel Galabruce Willis?

- OK, bon, laisse tomber: finalement JesuSatan c’est très bien! »

Mais oui, c’est très bien. Simple, efficace et bas du front comme un architecte d’intérieur wisigoth créant de nouveaux espaces à la masse d’arme dans l’église Ste Nadine des Nenfants chéris. Deux ans après Hellfuck, on aurait pu croire que Dan Swanö et Andreas Axelsson avaient fini d’écluser les quelques bouteilles de vin de messe épargnées par Glen Benton et ses sbires. Que nenni! C’est qu’il reste de pleins tonneaux de fiel sulfureux à dévider sur la chrétienté et ses diverses filiales. Plus disert (les morceaux font plus de 3 minutes nom de nom!), plus groovy, plus mélodique, le Infestdead de fin de millénaire n’en reste pas moins aussi haineux et sec qu’en ses folles premières années. Ramassé, compact, impétueux, arrogant, mauvais comme une teigne, le Death Metal des 2 compères reste fidèle à l’esprit du Deicide originel...

… Mais c’est vrai, je vous le concède: par moment on peut y deviner un peu de ces rondeurs plus purement suédoises. Au niveau du son déjà: grésillantes, épaisses, massives, crépitantes, les guitares sont ici câlinées à la paille de fer. Aussi blasphématoire que super sexy ce grain « Spontex Death »! On essaierait de faire le lien entre la scène des Grands Anciens du Swedeath et l’Antéchrist floridien qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Et puis entre 2 coups de trique, c’est qu’il nous prendrait des envies de twister du trident! Ce break basse’n’growl à 2:20 sur « Re-Resurrection », ça rappelle les velléités râpeuses de Disharmonic Orchestra période « The Return of the Living Beat ». Ce début de bourrée auvergnate à 1:45 sur « JesuSatan », et puis ce « Evil² » à la large fesse adipeuse qu’on la croirait farcie avec des gousses d’Obituary, ça n'éveille pas en vous le besoin de groover en rond autour d’un feu de missels? Quand vous ajoutez à cela de nombreuses injections de noires mélodies, on se dit que ce jumelage Tampa / Stockholm, c’était une rudement bonne idée!

Quand on pense qu’avant de pondre ces 10 titres nouveaux, Dan avait déjà écrit 30 morceaux de « Deicide Metal » sur les opus précédents, ça ne rend que plus incroyable la présence d’autant de pépites sur la tracklist de JesuSatan. Parce que non content de ne pas proposer un seul titre faiblard (je l’aime beaucoup, moi, cette reprise de Deep Purple… M’enfin!), ce 2^e album offre de nouveaux hymnes à la gloire du P’tit-Jesus-bashing. Ainsi « Christinsanity » lance-t-il la moisse-batt’ à fond de groove pour moissonner les âmes pures et en faire du boulghour au soufre. « JesuSatan » fait quant à lui souffler les vents des tourments éternels en de magnifiques bourrasques mélodico-létales. « Sinister » emprunte l’allure gaillarde du pourfendeur de crânes ecclésiastiques jusqu’à 1:43 où il effectue un magnifique plongeon dans des abysses infernales habitées par des multitudes paint-corpsées. Enfin la tuerie « Antichristian Song #37 » s’offre un riff Slayerien de fin du monde pour imposer définitivement le groupe comme les maîtres incontestés du blasphème de ce côté de l’Atlantique.

Conclusion: Infestdead, c’est plus fort que toi et le grand Barbu réunis! Et comme on a par mégarde fait tomber les Tables des Lois en époussetant les babioles de maman ce matin, on les remplacera avantageusement par les 10 commandements proposés sur ce JesuSatan exemplaire!

La chronique, version courte: un poil plus élaboré (plus long! plus groovy! plus mélodique!) que sur les 2 sorties précédentes, mais tout aussi férocement blasphématoire, le Death Deicidien proposé sur JesuSatan est peut-être bien ce qu’Infestdead a fait de mieux. Hail Dan Swanö!!!

Cglaume

le 27/08/2017