Khöbalt - The sky is dead

Chronique CD album (34:00)

chronique Khöbalt - The sky is dead

Les 34 minutes de Khöbalt sont à la fois prévisibles et insaisissables.
Complexes et minimalistes. Lourdes, lentes mais aussi aériennes.
Bref, The sky is dead est une affaire bourrée de paradoxes...

 

...et de défauts.

 

À commencer par la production terriblement plate. Cette sensation survient dès les premières secondes lorsqu'on entend des percussions et un vrombissement qui manquent de profondeur.
Un sentiment dont on peine à se défaire tant le groupe s'efforce de créer des ambiances qu'un bon son aurait magnifiées notamment dès l'arrivée des instruments à cordes. Ce n'est donc pas à la force d'un son, tout juste correct pour le style, que Khöbalt réussit à installer une atmosphère mais bien grâce à son écriture.

 

Il faut se montrer patient pour découvrir le chemin tracé par le groupe. Avec une première piste ("Dog hunt") qui ne révèle rien (ou pas grand chose), Khöbalt pose le socle musical sur lequel il va se reposer pendant 30 minutes avec "Humanity". Cette piste trace le chemin qui va être emprunté : l'ambiance y est glaciale, désertique, lunaire.

On va alors vite se mettre à songer à la mélancolie de Mogwai sur cette seconde piste (notamment avec le clavier), sensation qui se répète un peu plus tard avec "Snow".
On va aussi être décontenancé par le mutisme exclusivement brisé par un chant féminin ou l'inclusion de samples : une démarche plutôt bien intégrée dans les compos mais dispensable.

L'essentiel tient dans l'écriture instrumentale des morceaux.
Equilibré sans jamais tomber dans le contemplatif ennuyeux ni le larmoyant; Khöbalt avait pour ambition (d'après sa fiche de présentation) de créer une atmosphère musicale en hommage à celle de The thing de Carpenter. Les français vont bien au-delà de ce minimalisme sans tourner le dos à la simplicité.

 

...et d'une grande qualité.

 

Si la démonstration musicale n'est pas technico-technique, elle est en revanche impressionnante dans la qualité de la construction, de la composition.
Les structures des morceaux sont certes relativement prévisibles pour une oreille avertie, mais elles sont surtout extrêmement fluides et naturelles. L'aisance que l'on a à se retrouver happé par un titre témoigne de cette qualité d'écriture.
En plus de la maîtrise, il y a une belle complémentarité entre les instruments. Chaque note est distillée avec soin, aucun instrument ne prend le dessus sur les autres créant ainsi un équilibre auquel on devient inconsciemment sensible, car lorsqu'il se brise (volontairement) par un coup plus appuyé de la batterie ou un vrombissement plus lourd d'une des deux basses, on se sent emporté par le morceau.
Un effet à vérifier selon la sensibilité de chacun, mais à ce petit jeu, Khöbalt a de bons arguments et réussi à attirer son auditeur là où il le souhaite.
Lorsqu'un groupe parvient à ce type de résultat en dépit de défauts d'enregistrement, c'est que l'écoute mérite d'être largement creusée.

photo de Tookie
le 19/06/2018

2 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 19/06/2018 à 10:07:53

Ah mais c'est les copains! Salut les copains!
Euh pas sûr qu'il y ait de la guitare dans Khöbalt mais surtout deux basses.
Bref.

Tookie

Tookie le 19/06/2018 à 10:16:04

Tu as raison, c'est corrigé. Mea culpa

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