Lik - Carnage

Chronique CD album (36:44)

chronique Lik - Carnage

Non mais quelle bouche les a lickés les mickeys? Ou « mouche », oui, plutôt, et « piqués ». Je sais. ** Si on ‘peut plus dislexer tranquillement dans son intro alors… ** Bref, je m’interroge. Car ces derniers temps, sur le forum et aux alentours, certains de mes collègues – Crom Cruach et Sep’, oui, je dénonce, je suis un chroniqueur engagé – certains de mes collègues, disais-je, y vont régulièrement de leur commentaire désobligeant à l’encontre de Lik. Du style « Le dernier Marecagus Pataugeator, c’est quand même ‘achement mieux que Lik », ou encore « T’es foot ou quoi: c’pas vraiment de la graine de Champions, Lik!».

 

« Pourquoi tant de haine? », m’insurgé-je donc, devant tant d’injustice!

 

C’est vrai quoi, ils ont beau ne pas avoir inventé le fil à couper l’eau tiède, provenir une-fois-est-définitivement-coutume de multiples autres combos en vue (Witchery, Construcdead, Katatonia, Siebenbürgen) et se vautrer dans des tranchées creusées par d’autres, ils ont tout pour attirer la sympathie nos Suédois! Certes, ils ressemblent à Dismember comme Laurent Lafitte à Michel Leeb, et ils ont repompé quasi intégralement le démarrage de ce 2e album sur celui de Like An Ever Flowing Stream... Mais là où il y a du plaisir, il n’y a pas de gêne! Et à l’écoute de Carnage (comme le nom de la 1ere incarnation de Dismember, oui), du plaisir il y en a, même s’il repose sur de vieilles recettes.

 

D'ailleurs, puisqu’on parle de recette, évoquons les ingrédients. Les guitares pour commencer, qui vrombissent comme un escadron de basses de guerre partant à l’assaut de l’échelle de Richter. A la mode Dismember, donc, y compris les mélodies qui se fraient un chemin dans ces épaisses coulées on se demande bien comment. Une prod’ granuleuse qui a su éviter les coups de ponceuse malencontreux des studios modernes (... pourtant réalisée par Lawrence Mackrory de Darkane et Daniel Bergstrand). Quelques ambiances glacées mais groovy comme un Entombed wolverinebluesisant (sur « The Deranged » par exemple). Un peu de bon vieux D-beat (« Dr. Duschanka », « Left To Die »), parce que  le D-beat ça déboite. Des leads Heavy et de la mélodie, qu’on se croirait parfois entre Amon Amarth et Edge of Sanity (sur « Rid You of Your Flesh »). Du brulot blasté et expédié en moins de 2 (« Cannibalistic Infancy »), parce qu’après tout « Soon to Be Dead » et « Skin Her Alive » donnaient tout en 2 minutes chrono. De généreuses et pesantes mosheries qui groovent comme des bombardiers en piquée (« Embrace The End »).

 

... La vie quoi!

Enfin le Swedeath, plutôt.

 

Honnêtement, il y a largement matière à gros kiff sur ces 37 minutes bouillonnantes. La fin de « Celebration of the Twisted » par exemple, qui détruit tout à partir de 2:10, quand le morceau arrête enfin de se traîner pour se taper un gros sprint mélo. L’enjoué « Dr Duschanka » aussi, qui se la joue gouailleur avec sa rythmique de vieux keupon. Ou encore « Death Cult », qui cache un beau refrain derrière une trame méchante, classique et efficace.

 

Alors OK, Carnage ne pourra pas rivaliser avec les récentes tueries The Crypts Below et The Empires of Death. Mais si ces 2 EP de folie ont réveillé votre appétit pour le Swedeath acéré, cette dernière livraison de Lik vous permettra de finir de vous rincer le gosier avec autre chose que de la petite bière.

 

‘m’aurait étonné aussi que Metal Blade jette son dévolu sur une bande de bras cassés! Moralité: 'faut pas toujours écouter ses collègues, même quand ils paient leur tournée à la machine à café!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: votre Swedeath, vous le préférez plutôt Dr Dismember que Mr Entombed, lesté par des guitares génératrices d’infrabasses mais paradoxalement blindé de mélodies, varié sans non plus être créatif (les oxymores c'est bon pour le Nawak Metal)? Eh bien vous pouvez remplir votre caddie avec quelques barils de Carnage: il lave plus noir que noir grâce à des enzymes Boss HM-2 sacrément gloutons.

photo de Cglaume
le 28/06/2018

6 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 28/06/2018 à 10:50:15

J'échangerais toujours pas mon baril de Ripped to Shreds - 埋葬 contre ton baril de Lik - Carnage, car 埋葬 ça veut dire anti-redéposition.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/06/2018 à 11:10:49

Un peu comme avec le Wombbath, ça s'emballe et ça n'y revient pas trop. La faute à un gros manque de la moindre parcelle de personnalité.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/06/2018 à 11:12:37

"graine de Champions Lik"... je viens de percuter...

cglaume

cglaume le 28/06/2018 à 12:06:30

Eh oui, je fais des concessions à l'actualité, j'avoue...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/06/2018 à 19:15:25

Rapport à la Lik du Nord en Italie ? Sinon je ne vois pas de quoi tu causes...

cglaume

cglaume le 28/06/2018 à 20:46:09

:D

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements