Lou Kelly - The Vulgarian Philharmonic

Chronique Maxi-cd / EP (22:56)

chronique Lou Kelly - The Vulgarian Philharmonic

Lou Kelly est un talentueux fou furieux qui aime toucher à tout, et se lancer des défis. Sur Hooligans, le bonhomme s’était demandé si, après tout, punks et orchestres symphoniques ne pourraient pas faire bon ménage. Pour Dirty Habits, il s'était allumé une clope, avait chopé sa gratte, et prouvé à toi, à moi et à lui – aussi, quand même – qu’il pouvait tout aussi bien se démerder dans la Folk, le Blues, la Country, le Rock, le Boogie et leurs copines, pourvu qu’il y ait de la fumée dans l’air et du whisky dans les verres. Sur Grown Children l’idée était d’évoquer musicalement les figures du garçon, de la fille, de l’homme et de la femme en laissant le monde de la B.O. orchestrale mettre en scène les nuances. Puis sur Scumlords il fut temps de revenir au bon vieux Nawak – toutefois teinté d’Americana – histoire que le lapin jaune continue de faire risette.

 

Je vous avais déjà parlé d’un peu tout ça lors de la dernière chronique consacrée au Monsieur, mais l’aviez-vous lue? Oui? OK... Mais vous en souveniez-vous? Ah! J’ai donc bien fait de ressasser…

 

Forcément, 5 mois d’inactivité, c’est intenable pour le Monsieur. Surtout que, quand au lieu d'enregistrer il passe son temps libre à jouer au Scrabble avec Madame, ou aux fléchettes avec des potes, c'est toujours lui qui perd. Du coup, nouveau défi en solitaire: « Et si je tentais de mettre l’anxiété en musique? Attends, attends… Sans la moindre touche Metal ou Rock. Tout en mode philharmonique. Et puis tiens, plus dur: un morceau mettra plus particulièrement en avant les cuivres (« Buzz »), un autre les bois (« Blow »), un troisième les cordes (« Scrape ») et un dernier les claviers (« Strike »). Alors, chiche? Tope-là Loulou! »

 

Et bam: The Vulgarian Philharmonic était né.

 

Ces 4 titres – livrés en version instrumentale ET en version agrémentée de vocaux – ne sont donc que gesticulations symphoniques véhémentes, musiques de film frénétiques, élucubrations vocales nawako-extrêmes dignes d’une monstrueuse Cour des Miracles, et éruptions instrumentales. Ce n’est pas le bordel cependant. Le chaos, un peu, oui, mais franchement séduisant. C’est certes un peu déraisonnable, mais diantre: c’est grandiose. On a l’impression qu’un orchestre bipolaire essaie de réarranger Fantasia à sa façon, alors qu’il est en pleine crise d’incertitude – et que ça le gratte au niveau de l’omoplate, là où il est impossible de se gratter, même sans camisole, bordel!

 

Bien que les 4 compos soient de qualité égale, j’avoue avoir une préférence personnelle pour « Scrape », dont la belle finition cinémato-horrifique et les vocaux hallucinés (superbe crise de bégaiement pattonien extrême à 0:47!) nous font carrément plonger dans les affres de tourments psychotiques sévères. Autre favori, « Strike » est lui aussi assez flippant, et peut-être encore plus marquant.

 

Alors attention, hein: pas de blast, pas de solo de guitare, pas de basse qui bombe les pec’ sur The Vulgarian Philharmonic. Mais du volume, de la démesure, des montées en puissance renversantes, et des performances vocales extrêmes. Et même si tout cela n’est ni vraiment Metal, ni officiellement Nawak, ces 4 titres nouveaux dégagent tout de même une folie et une vigueur qui les placent naturellement dans la dynamique de cette scène. Allez donc vous verser un peu de soude caustique dans les pavillons en jetant une oreille à tout ça sur Bandcamp, vous m'en direz des nouvelles!

 

PS: j’oubliais de vous dire… Ce n’est pas Lou qui grogne dans le micro cette fois. Il a demandé à des amis et connaissances s’ils ne pourraient pas déblatérer à sa place, pour changer. Du coup il paraitrait qu’on trouve des morceaux de lapin jaune sur « Strike ». Dites-moi si vous en dénichez, parce que moi j’ai du mal…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: vous flippez, la sueur vous chatouille les tempes, mais vous ne pouvez pas essuyer ces satanés gouttelettes à cause de la camisole qu’on vous a mise par erreur parce que BORDEL VOUS N’ETES PAS FOU, ‘ PAS VOTRE FAUTE SI CETTE GIRAFE VOUS A MENACE AVEC UN TOURNEVIS THERMO-NUCLEAIRE, BORdel… Heureusement, Lou Kelly et son orchestre vous comprennent, eux.

photo de Cglaume
le 23/05/2018

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