Manimal - Eros & Thanatos

Chronique CD album (45:24)

chronique Manimal - Eros & Thanatos

Quel drôle d'entité que ce Manimal : issu de transmutations de différents groupes tels que Leiden, Clamor, Sailenth ou encore les très talentueux Psykup, il nous émerge cette étrange chose aux multiples visages (d'où ce nom « Manimal »: celui d'une série des 80's dans laquelle un scientifique-après une manipulation hasardeuse-acquiert la capacité de se transformer en n'importe quel animal) signée chez Jerkov. L'ambition première du groupe est clairement affichée : « amener le death au-delà de ces clichés » et que ce soit au niveau des thèmes traités - principalement la mort (Thanatos) et l'amour (Eros), avec ou sans lien de causalité d'ailleurs - ou bien du crossover (plutôt DES crossovers) qu'ils pratiquent : quelque part entre du Hardcore, du death (principalement) auxquels on rajoute du thrash et une pincée de funk pour l'arrière-goût...

 

Et le moins qu'on puisse dire c'est que la sauce prend tout de suite! Ca blaste énormément, les grattes sont acérées et vous dévorent le crâne avec ces successions de riffs tantôt métal tantôt death, et à chaque fois bien sentis. La voix sera familière aux adeptes de Psykup (j'en fais partie) car c'est Ju - guitare et chant hurlé chez ces derniers - qui officie à la braillade ici, en délaissant au passage sa 6e corde assurée chez Manimal de main de maître par Vidda et Ludo. Ce chant, donc, ultra aigu, peut dérouter au début mais il s'y prête finalement très bien et les parties « mélo » sont également bien en adéquation avec les parties plus posées. Et que dire de cette batterie!! Déjà bien impressionnant tout au long du temps de la réflexion, Brice nous offre ici ses plus beaux breaks (« Die Hard ») et autres beats funky dont il a le secret sans oublier le fond 'death' agrémenté de sa double-pédale dont il use avec nervosité. La prod sublime encore plus son jeu en le rendant bien punchy et le fait que Eros&Thanatos ait été enregistré dans les studios de Gojira n'y est certainement pas pour rien. La prod en général est d'ailleurs bien saignante et les grattes sonnent dans leurs harmoniques comme celles de Machine Head. Côté compos on verse dans le mélange audacieux en brisant toutes les frontières possibles, rien ne résiste à ces aventuriers du crossover et on se sent balloté d'un style à l'autre toutes les 2 mins (voire 30 secondes pour quelques morceaux) pour notre plus grand plaisir. Le liant entre tout ce bordel restant tout de même les riffs death metal (« The dark Half » - "Né Pour Tuer"...) qui forment la trame de ce disque; au-delà de ça c'est le flou total quant à la classification stylistique de Manimal. C'est violent, exécuté rapidement, ça blaste dans tous les sens ( « take me » ou ou bien plus mélo (« les ailes » - « dead meat » à l'envolée grattes assez géniale) ou encore heavy (« lu et approuvé »- « break » et son passage funky), bref écclectique au sens le plus noble du terme. Et quand, naïvement bien sûr, on se croit en droit de bénéficier d'un petit répit à l'intro de « Eros & Thanatos » c'est pour mieux se prendre de volée - et en pleine gueule - le fond de commerce de Manimal : du death/thrash assaisonné à leur manière, du plein de hargne, du qui fait mal, du qu'on aime quoi...

 

Impossible de résumer cet album tant il regorge de nuances et d'idées intéressantes (notamment dans l'adéquation du jeu des deux grattes, dans la plus pure tradition thrash). A écouter d'urgence et sans oublier les paroles intelligentes qui vont bien, en marge des groupes ultra-violents sans fond quoi...

photo de Mat(taw)
le 02/03/2005

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Radio Maquis - Résistance
Torche - Admission